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fado

  • soupires

    J'aime le bruit que font, sur la rive marine
    les échos essoufflés du cœur de l'océan
    soupirs venant lécher ma trace qui chemine
    le chapeau taquiné par un espiègle vent

    Oh, ça ! j'en suis pétri de songes farineux
    couvrant ma pensée nue de grasse chapelure
    mais promener ici, d'eau et d'air pleins les yeux
    c'est comme préférer meringue à la friture

    Un nouvel appétit s'est éveillé, ce soir...
    me soulage l'histoire avec un doux murmure
    Il est un peu aigri d'être passé au noir
    mais caresse mon cou d'une haleine moins sûre

    Tu sais ! Je te l'ai dit... Il en faut, des bluettes !
    pour qu'autre chose en tête aille toucher l'esprit
    (maigre paronomase ou fuyante asyndète)
    et vienne se coucher sur un sobre tapi

    Et tiennent, pour parole : un geste ou un regard
    une pensée frivole, un éprouvant désir...
    qu'ils soient à bonne école, et oui ! les avatars
    qui n'ont pas reconnu nos intimes soupirs

    (en Fa ?... Do ?... Si ?)

    tiniak,poésie,mer,rivage,vague
    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    et j'ajoute... 

  • recollection in fado #54

    Fi des mélodies coutumières
    lues en boucles sous le menton
    J'embarque d'autres, passagères
    sous un plus léger pull-over
    parcouru de soyeux frissons

    Au balcon, je fais prendre l'air
    à des colonies de chiffons
    dont l'alignement bayadère
    achève de curer l'hiver
    et ses capricieux abandons

    Délicatesse printanière
    où vernis sage se confond
    avec une paix singulière
    je te garde, à la régulière
    en cœur, un sentiment profond

    Ô Fugitive de naguère
    aux sauvageonnes prétentions
    je t'ai rangée sur l'étagère
    parmi les postures trop fières
    par souci de récollection

     

    poésie univoque,Delphine Signol,fado,récollection

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • En danseuse (fado)

    Pour un pas de deux flambé à l’improviste
    damnerais mes yeux sans regretter le jour
    ni du fleuve les ors animant son parcours
    quand au vieil occident décline le lampiste

    Ta main dans la mienne et le monde à nouveau
    célèbre à l’ancienne une chorégraphie
    connue de force mage et de source de vie
    que révoque la flamme au fond des braséros

    Damnée mille fois ! plutôt que la contrainte
    de danser sans joie, privée de ton regard
    et de son attention complète à mon égard
    dans le mouvement sûr, le vertige ou l’étreinte

    Je vibre ! Je brûle et tu me fais écho
    N’ai pas de férule autre que ta partie
    M’y raccorde l’entier, volontiers assortie
    à ce moment de grâce en ton port hidalgo

    Oh ! Mon âme à cent bras, cent jambes !
    Quoi, perdre mon latin ? Jamais !
    J’en serai le festin, l’orgue, le dithyrambe
    la preuve incandescente à l’ultime sommet

    L’ombre ne me paraît si belle
    que la sienne posée sur moi
    quand nos souffles s’arrangent une ritournelle
    et nos gestes renflouent notre content d’émoi

    poésie,poésie lubrifiante,fado,fol amourOh, viens à moi et danse !
    Et dense, danse-moi !
    Oh, sois ma révérence !

    Porte ma réjouissance
    plus haut, à bout de bras
    jusqu’à ma défaillance !

    Tu m’as toute et je meurs
    Va, je suis bien heureuse !

    Totale, ton ardeur
    me conduit en danseuse

     

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

    illustration d'après une sculpture de Guillaume Martin

  • cheveu océan

    gaen_wave (2).jpg

     

    Plus fort que le vent
    un plein mouvement
    sans l'épaule, du visage
    et soudain comme un rivage
    dans le galop géant d'un cheveu océan

     

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour Gaëna Da Sylva, autoportrait