Sur la place d'anciennes boucheries
se fracassent aux neuves armoiries
de la caste où mon âme grandit
pour le faste et l'heur des poésies
près de toi
qui ne soupçonnes pas d'où me vient cette loi
Je te dirai demain tes lenteurs quotidiennes
comme j'en fais mon pain, comme elles me reviennent
si chères
quand s'agite à l'entour des ombres familières
une vive lumière, affamée, sans amour
- demain, c'est l'Autre Jour !
le nôtre, sans mystère, toujours...
Mon bonheur sait te voir
pétrir la pâte de l'histoire
et la pendre
hors de portée de qui pourrait prétendre
en connaître
la petite fraîcheur lovée à la fenêtre
Tu m'appris
de ta bouche amoureuse où se loge ma vie
comme on meurt
dans le seul abandon que vaille le bonheur
Qui es-tu sinon moi ?
enfin réalisé dans l'Autre Projet : toi !
Qui suis-je ?
si ce n'est ta personne, à son calme vertige ?
Où vais-je ?
Je ne le sais pas plus que ce flocon de neige
qui flotte
et vient se poser sur ton épaule qui trotte
D'où suis-je venu jusqu'à toi ? Qu'importe !
puisque nos vérités s'en sortent
grandies
dans quelques vers de plus - et loin des boucheries !
tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration : André DERAIN, Arbres près de Collioure.