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poésié - Page 76

  • duel brio

    Orange!La pluie dore, nocturne, orange
    les coudes borgnes en faction
    Tout s'est bien rangé des crayons
    et déjà caresse les anges

    A notre abandon, n'avons cure
    de ces phénomènes externes
    pas plus le temps ne nous concerne
    (que notre intime architecture)

    Une orchestration de nos sens
    emplit l'air de sa chorégie
    et consume nos énergies
    en festivités de brillances

    Résolus au parfait accord
    pluriel et singulier se fondent
    d'un souffle, un geste, se répondent
    s'effleurent l'âme à bras le corps

    Ecoute... c'est la vérité
    qui peut se passer de parole
    convergence de paraboles
    élans de cœur et de pensée

    Nature a voulu que tu sois
    à l'opposé, complémentaire
    mais ne devons notre concert
    qu'à notre liberté de choix

    Comme à l'océan va le fleuve
    mêler au sel une eau plus tendre
    occupons-nous de nous comprendre
    au jour le jour, à l'heure neuve

    Et le monde en sa ronde vrille
    aux diluviennes vanités
    verra sa peine commuée
    en lumière où nos cœurs scintillent 

    Loloche in eden

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#139

    Médaillon d'après Gary Kelley, eden (détail)


    podcast

    IZIA - Twenty times a day

  • peacock

    pooOOoout

    Un cornet pleure ses pistons
    sur le dernier de mes vestons
    Et je n'ai rien pour essuyer
    ces larmes qu'il vient appuyer
    sur ma poitrine
    Pas moyen que je me débine
    Il m'a choisi pour déversoir
    de son improbable foutoir

    Il pleure ; il se mouche et il chante
    (vous voudriez que ça m'enchante ?
     gagné !)
    Nom d'un violon désaccordé
    Je vibre !
    invoque le prochain félibre
    au passage d'un coup de vent
    survenu opportunément
    m'astiquer l'âme - pis que cuivre !
    Aussi, j'ouvre mon pavillon
    et - ne sachant pas l'hélicon,
    je sors
    le meilleur de moi-même par le cor

    Oui, bon ! et tant pis pour la veste
    J'avais à coeur de faire un geste
    pour le souffreteux moribond
    dont s'écaillait le vieux laiton
    comme le cheveu du barbon

    Ni une, ni deux : je l'embouche
    (suis pas d'un naturel farouche)
    - le bugle !
    sans m'inquiéter de ses remugles
    résonne
    Et - que l'harmonie me pardonne,
    je couaque
    (aussi, j'étais un peu patraque)

    Voilà-t-y pas qu'il part à rire !
    (peut-être auriez-vous dit : barrir)
    Il s'esclaffe comme l'enfant
    qui voit à ses pieds le géant
    tombé, déchu
    par quelque mystère impromptu
    l'entier du cul par-dessus tête

    Jugez comme est simple la fête

     

    Mario Mariotti

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration, d'après Mario Mariotti et ses peintures sur mains

    Illlustration sonore ? Bééh... root ?

  • Lettre de rupture de Paul à Virginie

    Voici des bruits, des pleurs, des deuils et des revanches
    Et puis voici, ma sœur, comme on se bat pour vous
    Ne vous récriez pas du haut de vos dimanches
    Et qu'à vos yeux si faux grimpe le sang des fous

    J'arrive d'où l'envers est une mélopée
    que le vent nu, marin, étale sur mon front
    soufré par la fatigue et les sombres idées
    - lèpre de ces moments perdus pour la raison

    Sûr ! votre jeûne est sain - plus que ne serez fête !
    Et tout s'honore - et fort ! de vous baiser les pieds
    Mais brisons là, cireuse à face de squelette
    raide; je forme un vœu tandis que vous causez

     

     

    Paul & Virginie

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#138

    Hommages croisés à Verlaine et Laforgue.

  • ancien régime

    Trop vieil empire…

    Elle avait beaucoup plu et tout ce va-et-vient
    - les cent pas que faisait dans ses yeux le chagrin,
    lui creusait des ornières
    trop vieille ? ...en pire ?!d'où filait un treillis de ridules sévères
    tenaces
    - plus que l'œuvre du temps n'imprime sa menace,
    rongeant
    - la pomme de ses joues... "Hélas..."
    navrant
    - le velours de son cou... "Ah ! Dieu..."
    tachant
    ces mains qu'elle dressait pour y loger sa peine
    et la cacher, au mieux, de son propre regard
    qui la voit, si vilaine
    et seule face, à son miroir

    « Ah, les hommes ! ...et le temps ! ...et comment s'en défaire ?
      tant que les sentiments me tourmentent la chair
      Et puis - cette pitié ! que le jour monte ou fane
      ce bagnard édenté de peigne qui ricane
      ravage et raréfie mes brins de chevelure
      pour exposer mon crâne et ma déconfiture
      Ah ! Douleur...
      ce désir insistant
      opiniâtre ! pressant
      mes os contre mon cœur »

    Elle aura beaucoup plu
    - jamais à son insu !
    allant son assurance insouciante et sereine

    Et l'aura et la vue
    qu'elle a bientôt perdues
    lui dénient à présent ses attributs de reine

    Seule farce au miroir
    sa chevelure noire
    écoule une brillance aux criants artifices

    Les pas dans le couloir
    qu'elle rêve le soir
    ne sauraient être ceux qu'on espère d'un fils

    « Ah, les hommes ! ...et le temps ! ...comment s'en départir ?
      Ils auront, pour finir, usé tout mon content »

      Trop vieille, en pire… »

    Les amants ni les jours ne sauvent du procès
    ni les fastes années, ni les vaines amours.


     


    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • recette

    may i think?(pour un pas possible vers un autre monde)


     

    Prendre le temps par la peau du cou
    le déposer sur ses genoux
    avec délicatesse
    lui faire la promesse
    qui suit :
    « je te laisse courir dès que, fini l'ennui
      expire
      le délai imparti à mon besoin de lire
      ce monde
      autrement qu'une solitude ronde »

    Agiter l'air du bout des doigts
    s'émerveiller à chaque fois
    de la danse légère
    qu'imprime à la poussière
    ce trouble
    dans les rais lumineux que la branche dédouble
    dehors
    d'où montent la rumeur et la ruée des corps
    fragiles
    destinées frénétiquement serviles

    Savoir
    sans y fonder aucun espoir
    quelle est la saveur de l'oubli
    l'esprit suçant comme une éponge
    le moindre signe au moindre bruit
    que murmure la paix d'un songe

    ...

    Passables moments suspendus
    à la venue d'un rêve entier
    amollisez du sablier
    la bascule lente et goulue

    Oubli, rappelle-moi d'ici
    que je ne connais d'autre monde
    que celui d'où le rêve abonde
    et donne un sens à l'aujourd'hui

    Sonner la trompe sous les murs
    que s'élargisse aux vibrations
    incapables d'absolution
    petite et moussue, la fissure

    Se mettre à pétrir à deux mains
    la poitrine d'un paysage
    farineux dans la brume sage
    où pointe un giboyeux tétin

    Illuminés de fête orange
    applaudir à l'écho sonore
    de nos rires dans un décor
    qui nous soit plaisamment étrange

    Border le menton du sommeil
    qui s'est emparé de la chair
    à jamais douce et familière
    presque semblable et sans pareille

    Lire tout ça et s'endormir
    sachant oublier de mourir

    Entendre le temps qui s'en va
    servir ailleurs un autre glas
    quand l'aube aura déjà l'idée
    de ranimer le balancier

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#137

    ci-dessous : Matisse, Le bonheur de vivre, 1905-06.

    Matisse_Le bonheur de vivre, 1905-06.jpg

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    Merci, à vous !!
    votre tiniak