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poésié - Page 56

  • crépuscule oasis

    Vais au point d'eau, l'allure passagère
    où la clairière a le soir à s'épier
    quand la tiédeur cède sous le vent frais
    venu le temps d'organiser la chair

    L'ai-je attendu, ce déclin de l'histoire !
    sous le manteau complice et forestier
    Enrubannée de carnassières gloires
    flotte une odeur, la Vôtre, je le sais

    L'heure avançant, l'épaule dénudée
    monte la lune avec la faim du jour
    par cette combe comme faite pour
    Mes appétits fassent que Vous restiez

    Aussi longtemps vrai que "je t'aime, ja-"
    vibre mon chœur à Votre animalier
    comme prostré, le flair indélicat
    l’œil à l'affût "-mais je ne t'oublierai"

    Sur le tapis d'ombrages cellulaires
    quand le gibier s'aventure au miroir
    visitons-nous de griffe et de mâchoire
    l'organigramme de notre éphémère

     

    Gaëna da Sylva

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photographie de Gaëna da Sylva

  • La pluie n'est pas tombée plus fort

    La pluie n’est pas tombée plus fort
    La nuit s’orangeait les trottoirs
    Les nuages tiraient des bords
    Les rêves triaient des histoires
                            autour

    Nos rires se tenaient la main
    Nos mères se donnaient le bras
    Nous savions qu’approchait la fin
    Nos sens ne s’y résignaient pas
                            toujours

    Elle attrapa le souvenir
    Elle en tricota une corde
    Elle y grimpa sans prévenir
    et gagna Sa Miséricorde
                            l’Amour

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    poésie,à ma grand-mère,christiane


  • Considérante cosmogonie

    Je me suis réveillé, la tempête était là
    sauvage et ravageant des fronts sempiternels
    Je fus éparpillé en tant de ribambelles
    qu'il est d'exponentiels trajets et rectorats
    par les landes cosmiques

    Dès lors, j'eus mille vies, plus une autre à lutter
    avec les rugissants, et seule, à l'épicentre
    à donner de la voix par la force du ventre
    en n'ayant pour appui qu'un peu d'ombre à ses pieds
    signifiante et tantrique

    La multiplicité ensemençait le jour
    et piquait sur la nuit des yeux mirobolants
    tandis que ventre et signe, irrévocablement
    investis par le chant, unifiaient leurs contours
    dans un geste identique

    Oh, danse, densité !
    Fuse, diversité !
    Je suis le monde seul sans être seul au monde

    La tempête passée
    un jour d'éternité
    m'éveille à la pensée qu'être, qu'aimer se fondent
    sur une mécanique
    songeuse et organique
    vivace arithmétique
    faite de chair et d'ondes

    Métaphysique m'en, Féconde !
    Sensuelle Joie furibonde !

    À la belle - et dans la seconde
    où le rouge et le blanc se mêlent
    de nous faire un sang d'immortels
    sous le ciel qui grossit déjà
    une tempête à bout de bras,
    je me lance en un tour de fronde
    contre de sinistres constats
    immondes
    auxquels je ne me résous pas
    mais destine mon potentiel
    Tantra !

    poésie,tantrisme

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#176

  • Nommée à temps

    Puisque des arbres plient sous le ciel gris les bras
    maigres, presque sans vie, craignant la pluie de fer
    que d'un œil a jailli le regard plein de terre
    où des chairs massacrées pourrit l'anonymat

    Je me dis qu'il est temps...

    Puisque des vignes saigne un vin de messe odieux
    âpre et plus souffreteux qu'un ragot de reptile
    qu'un langage de mort aux  brames érectiles
    a brisé les charriots du Rêve par l'essieu

    Il est temps que la fleur...

    Puisque des mottes gronde une plainte sans voix
    au chapitre du monde et de sa destinée
    que, va ! l'heur attendra le compte des ânes nés
    sur leurs engins de mort, voraces et sans loi

    Bientôt montre les dents...

    Puisque les enfants crient plus fort que de raison
    pour aller s'entretuer plus vrai que de nature
    sans jamais se risquer à vivre l'aventure
    la renient et l'abhorrent, et navrent la maison

    Je me dis qu'il est temps...

    Il est temps que la fleur
    bientôt montre les dents
    du sourire éclatant
    que se doivent les cœurs
    puisque c'est le printemps
    qu'il a ton nom : ardeur !

    Youpla !tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#175

  • L’Enfant-Sage

    Ecoulé de la nuit aqueuse, orange et douce
    où tu suçais ton pouce à l'abri des regards
    te rêvais-tu déjà sage et humble vieillard
    choyant de ton jardin les arbres et les pousses ?

    Nourri de floralies sanguines et charnelles
    encore ivre du miel de ton premier séjour
    tu t'offres comme un fruit gorgé de bel amour
    dont tu tiens fermement le fanal éternel

    Feras-tu basculer le monde sur ses bases
    par cette vive extase où tu nous as plongés ?
    Soyeuse pandémie, ton cri de nouveau-né
    saura-t-il inspirer de symphoniques jazz ?

    Avec toi rejaillit des forces oubliées
    cette vitalité que renferment les pierres
    la valse des marées, les orgues du désert
    et le puissant mystère agitant les sommets

    Ni la peur, ni la mort ne te sont étrangères
    mais volent, papillons aux frêles coloris
    que le simple revers de ta main sans souci
    égayera, nuées aux reflets parcellaires

    Tu es, possiblement, le prochain bâtisseur
    du Rêve confondant l'esprit et la nature
    s'y fera d'aujourd'hui la nouvelle aventure
    dans un règne de joie, d'amour et de bonheur

    S'il se peut que ton nom soit la somme de tous
    (ceux qui furent gâchés, ceux qui furent meurtris)
    le premier qui l'entende ait aussitôt compris
    qu'enfin raison prévaut que signe ta frimousse

    Aucune fée sur toi, ni prodige, ni sort
    que l'ample densité de ton pas sur la terre
    que la mélodie née du souffle salutaire
    à quoi se rallieront les vents de tous les bords

    Garant d'aucun autel, sans maître sur le dos
    pour la légèreté d'être sans avantage
    l'ombre de la sagesse étalant son partage
    et de rive en rivage apaisant l'air et l'eau

    Défi du samediEnfant, vois comme dort à tes pieds le futur
    aussi timidement que ton sourire aux anges
    retourne au vieux Chaos ses pelures d'orange
    avant d'y ajouter son carré de vert pur

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi Du Samedi dédié à cette image