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poésié - Page 64

  • cupidon38

    Aux âmes folles d'elle m'aime
    d'il m'aime tant que notre temps
    s'écoule comme un lent poème
    rouge franc

    Que tout récolle, et l'anathème
    et la foi qu'il sera toujours
    bienvenu pour son bel amour
    et que jamais, non jamais ! qu'elle
    nuit et jour

    Oh, feux follets ! transis d'effroi
    si, par malheur, elle sans moi
    lui sans mes ailes, sans ma joie
    sempiternelle

    A vous, j'avoue : ma ritournelle
    n'aura pas l'élan ni le sel
    qu'elle lui voue, qu'il a pour elle
    Et je vouvoie...

    Quelque flêche que je décoche
    Quelque signe que je commette
    Je ne vous mets pas à la fête
    mais au défi

    Que la fin ne sera pas moche
    (qu'il en sera toujours ainsi
     comme - le croyez ! l'avez dit)
    dans la charette

    Et quoi ? Dire que votre coeur
    vous assure félicité ?
    Eh ! M'avez-vous bien regardé ?
    Je suis aussi niais qu'un baigneur !

    Je vous le dis : allons, allons !
    N'allez pas prêter de serment
    Ca relève d'un autre temps
    où je me nommais Cupidon

    Mes flèches ! Mon carquois !
    Mon nuage pudique !
    Qui en sait la musique ?
    Qui en porte la foi ?

    Ici ? Je pousse de mes bras
    la charette avec tous ces corps
    qui l'avaient juré - à la mort !
    et qui ne se connaissent pas

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    niak
    Bisou ?

  • brossé

    Des heurts plein sa maison - toile peinte à la brosse
    le cœur, à sa chanson, la main posée dessus
    mélancolique humeur, fidèle et rebattue
    broie son bouquet de pleurs, de sang, de chair et d'os
    reprend sur le métier son étude féroce
    accordant trait pour trait les fragments de son cru
    puis s'étale
    de toute sa surface de sentimental
    sur les tissus et les textures
    tyran ! à lui, la couverture
    les fibres charnues et veineuses
    le jus des suées savoureuses
    la panoplie faste, complète
    courant des pieds jusqu'à la tête
    le corps pris
    le voilà maître du moindre espace de vie
    à l'œuvre...

    D'un rai de sang les limbes font
    un plat couchant à l'horizon

    D'ossements poudrées, les collines
    croûtent sous des laves marines

    Un lacis de cheveux grisâtres
    pour l'herbe où jambe ne folâtre

    Des tendons et des nerfs en boules
    n'empêchent qu'un fleuve s'écoule

    La salive a tout barbouillé
    de ses trop voraces baisers

    Des jets de matières fécales
    fleurissent chaque verticale

    Rognure d'ongle éparpillée ?
    Coquillages dénaturés !

    Mou tamis de lambeaux, la chair
    densifie l'opaque atmosphère

    Veines engluées de maroufle
    fanals stupéfaits, sans un souffle

    Le suspens !
    a retenu l'artiste main du maître à temps

    Le corps fait un pas en arrière
    sans vraiment quitter sa partie
    Dessus, la face mal polie
    assouplit son masque de terre
    sourit ?
    grimace ?
    Mince déjà, la furtive expression s'efface
    met en place la réflexion
    l'intègre
    à son inanité allègre
    dans les ravines de ses joues
    dans les plis noueux de son cou
    Dans les tremblements de son buste
    la certitude satisfaite d'être juste

    Contemplation paradoxale, dos au mur
    l'œuvre achevée, un cœur adore son épure

     

    Pur Rien, hommage à F. Bacon...

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Heaume de Prince, ©2009 Pur Rien

  • Acaciastique

    à Bernard

    Dead can danceActes épars, oh ! les pans velourés
    qu'agite le vent sous nos dalmatiques
    Même en berne, art ose y corroborer
    légitimité de l'arme onirique

    Ceints de perles d'or, nos fronts écoliers
    légion rassemblée sous les acacias
    qui tient par le crin, qui par le collier
    son rêve dompté, paré au combat

    A califourchon, tiersétatisés
    nos doléances, dons et invectives
    Suffise aux canons des graves beautés
    leur substance aux vertus roboratives

    Chacun sa monture, épique ou sauvage
    porte haut son blason, son allégresse
    pour écouvillon, sa verve ou sa rage
    prêtes à curer des cieux la mollesse

    Ici va se jouer la mise en balance
    de mage puissance et de probité
    par confrontation d'insignes sentences
    que psalmodieront nos corps opposés

    Alors, à l'assaut des ciels engourdis
    irai, ferme en cuisse l'éphippigère
    fendre l'écheveau des jours et des nuits
    dont l'éternité n'a pu se défaire

    Sur terre, à l'abri de nos acacias
    une chorégie de cris et de pleurs
    soutint l'harmonie de notre armada
    que rien ne grevât notre belle ardeur

    Tantriques, nos chants antédiluviens
    contre verbe antique issu du Zohar
    lumière et chaos disputaient les liens
    de l'âme, du corps et de leur histoire

    Il vaudrait mieux taire, ici, maintenant
    combien notre guerre a tout ravagé
    tant la dureté des acharnements
    a tout avili des corps engagés

    Que notre âpreté à nous prévaloir
    de la seule gloire encore tangible
    nous aura conduits hors de tout espoir
    qu'aucun règne de l'esprit fût possible

    Une aube rougie au sang de nos yeux
    en porte le quotidien témoignage
    Nul parti n'en sortira victorieux
    ni divin écrit, ni formule mage

    Et si j'abandonne, ici, le combat
    laissant à l'enclos mon éphippigère
    c'est que m'attendaient sous l'ample acacia
    mon amour pour toi, son lopin de terre

     

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • poLème souche

    Une oreille a grandi dans ma bouche
    si je parle, mes yeux louchent
    je te regarde et je te touche
    j'avale de tes mots la saveur à la louche
    imprime sur ta peau de mon sang le cartouche
    d'un chant de guitare manouche
    t'invite à rejoindre ma couche
    mêlant nos sentiments que plus rien n'effarouche
    avant de goûter à la douche
    nous nous aimons, multiples dans l'oeil de la mouche

    The fly on the wall...

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • essuie-âge

    Pas si loin de moi
    le flux de la rue
    maintenant tari
    son ru caillouteux
    recueille la pluie
    où trempent les yeux
    qui ne te voient plus
    comme l'Autre Foi

    Qu'advienne l'été
    j'allonge le pas
    aveuglé de maux
    qui n'ont plus de nom
    lâchant tout de go
    rêves de carton
    ma charette à bras
    hommages morts-nés

    Dans ce lent oubli
    qui n'a plus de faim
    je joins les deux mains
    y loge mon cri

    Puis comme l'enfant
    qui n'a plus de cou
    les mains en avant
    je m'essuie partout

     

    un pavé dans l'amarre

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK