à Bernard
Actes épars, oh ! les pans velourés
qu'agite le vent sous nos dalmatiques
Même en berne, art ose y corroborer
légitimité de l'arme onirique
Ceints de perles d'or, nos fronts écoliers
légion rassemblée sous les acacias
qui tient par le crin, qui par le collier
son rêve dompté, paré au combat
A califourchon, tiersétatisés
nos doléances, dons et invectives
Suffise aux canons des graves beautés
leur substance aux vertus roboratives
Chacun sa monture, épique ou sauvage
porte haut son blason, son allégresse
pour écouvillon, sa verve ou sa rage
prêtes à curer des cieux la mollesse
Ici va se jouer la mise en balance
de mage puissance et de probité
par confrontation d'insignes sentences
que psalmodieront nos corps opposés
Alors, à l'assaut des ciels engourdis
irai, ferme en cuisse l'éphippigère
fendre l'écheveau des jours et des nuits
dont l'éternité n'a pu se défaire
Sur terre, à l'abri de nos acacias
une chorégie de cris et de pleurs
soutint l'harmonie de notre armada
que rien ne grevât notre belle ardeur
Tantriques, nos chants antédiluviens
contre verbe antique issu du Zohar
lumière et chaos disputaient les liens
de l'âme, du corps et de leur histoire
Il vaudrait mieux taire, ici, maintenant
combien notre guerre a tout ravagé
tant la dureté des acharnements
a tout avili des corps engagés
Que notre âpreté à nous prévaloir
de la seule gloire encore tangible
nous aura conduits hors de tout espoir
qu'aucun règne de l'esprit fût possible
Une aube rougie au sang de nos yeux
en porte le quotidien témoignage
Nul parti n'en sortira victorieux
ni divin écrit, ni formule mage
Et si j'abandonne, ici, le combat
laissant à l'enclos mon éphippigère
c'est que m'attendaient sous l'ample acacia
mon amour pour toi, son lopin de terre
tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK