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poésié - Page 22

  • Encore ! Lyre...

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    La chanson dépouillée de son refrain connu
    se cherche des raisons d'accorder son oreille
    à des ailleurs bercés par de lascives nues
    et fume sa journée à d'étranges soleils

    Sa voix, enrubannée de murmure exotique
    s'assombrit de fraîcheurs moins tristes qu'un long soir
    autrement faites pour les grèves nostalgiques
    et propres à couvrir le seuil de son histoire

    Qu'importe le refrain ! Laissons la porte ouverte
    En serons plus diserts les couplets orphelins
    et plus grave, la lyre - ès délices, l'experte !
    que sont les lents soupirs joués à quatre mains

    Des vents se lèveront à la fin du concert
    en prompts et spontanés flots d'applaudissements
    et scanderont en chœur la musique légère
    du dernier mot livré, en si, charnellement :

    « Encore... »

     

    poésie,polésiaques,musique au logis,refrain,den,elfiquetiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#256

  • Sortie de route 806

    « Quittez l'autoroute au prochain échangeur. »
    J'interrompis le programme et le mis en suspens. D. me livrait à nouveau son sentiment, avec ce calme qui la caractérise, légitimant son opposition mesurée à mon dernier propos, lequel portait sur - le sujet qui nous tenait autant à cœur qu'il pouvait révéler nos points de vue, souvent divergents : l'art; de la manière de l'exprimer ou de le percevoir.
    Tandis que la radio diffusait un Impromptu de Gabriel Fauré, nous devisions sur la nécessité (ou pas) d'entourer l'œuvre artistique d'un propos explicitant son processus. Je le prétendais à peu près inutile, dans la plupart des cas. D. lui trouvait des vertus intrinsèques, propres à activer une compréhension de l'œuvre, la plus large possible.
    « Expliquer la démarche de l'auteur, c'est rendre accessible la dimension artistique de son œuvre, disait-elle. »
    Je soutenais que non. Qu'une œuvre devait parler d'elle-même ou pas. Je tentais d'étayer mon propos sur le pré-requis d'une large éducation à l'art, laquelle devait intervenir en amont de la mise en présence de l'œuvre et du quidam. Quidam dont la personne, ainsi formée et sensible à l'esthétique, pouvait mobiliser l’appropriation de ses connaissances pour jouir de l'œuvre et réagir. Ce qui n'exonérait toutefois pas l'œuvre de proposer quelque chose qui sache susciter l'émotion, support d'une libre adhésion (ou non) à son intention esthétique, voire à sa quête d’universalité. J'en étais là, dans l’exposé de mon hypothèse, quand D. m'interrompit :
    « Tu pérores mais, n'est-ce pas là qu'il fallait sortir ? » s'étonna-t-elle, avec une inquiétude grincheuse. (D. avait horreur de se perdre...).
    « Oups ! fanfaronnai-je. Ne t'inquiète pas. Nous prendrons la suivante, puis nous aviserons selon les indications du GPS. »

    Ce que nous fîmes... vingt bornes plus loin.

    Galère, quand même ! Bleds nazes, route pourrie. Des Camions ! Des Camions ! Et encore des Camions ! et pas moyen de doubler. Avec ça que ça nous faisait louper les panneaux, et tout. Le bordel, quoi.
    « - Didi, tu veux pas changer la radio, là ? J'en peux plus de leur blabla de cultureux, quoi.
    - De suite, mon Loulou. Je nous remets RTL. »
    Elle a tombé dessus pile poil.
    « - Ah, ouiche ! C'est mieux. Merci bien, ma Didi. »
    Bon, c'était pas tout ça, mais sur les panneaux, y avait toujours pas le nom du bled où qu'on devait crécher pour la nuit.
    « - T'es sûr que c'est la route, dis, mon Loulou ?... qu'elle me fait.
    - Ben, pas trop. Mais on est dans le bon sens, quoi, déjà... que j'ui dis.
    - Pisque tu l'dis. C'est toi l'homme, hein... qu'elle me fait.
    - Je veux ! » Que j'ui dis.

    Et, là-dessus, je te lui lâche un de ces rototos de la mort qui la fait bien marrer. Du coup, elle enchaîne avec un bien sévère et nous nous poilons grave, comme pas deux ! C'est-y pas beau, en fait, cette sortie de route ?

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#253

  • Le pont du dernier mort

    Je tenais sur le pont, fidèlement, mon quart,
    lassé - depuis le temps ! des troubles jeux dans l'onde
    pour n'y avoir puisé aucune idée féconde
    et m'occupant d'un ciel qui n'eût pas tant d'égards
    à mon quelconque endroit.

    Ils sont venus de loin, chacun son familier,
    le front bas, l’œil humide - et la semelle, encore !
    Ils menaient leur défunt vers son dernier débord,
    suivant le benjamin et l'urne dépouillée.

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  • Non, mais quel Confucius !

    "Rougissant de n'en point rougir..."
    mon jour, mon jouir !
    quelle adorable fumisterie
    fomenteront contre la mort
    nos impétueux z'et joyeux dits
    pour ce Bel Aujourd'hui, encore ?

    Soit ! Chevauchons les météores !
    Brûlons nos yeux aux vents glacés
    - venus du sud et non du nord !
    Grillons sur le port les criquets !
    Et merde aux Nouveaux Marseillais...
    Cette sardine est un trésor !!

    Boujou, boujou, mes cieux, mes âmes...!
    Souffrez que je m'évade un brin
    plus loin que ne pointe mon groin
    vers le fumet de cette flamme
    rousse
    plus que jamais les automnales pousses

    C'est du boulot, dis ! ce cartable
    à trimbaler, par "Mon... !", par "Vaux... !"
    dans l'incurie des connétables
    comme au nez de leur brave héraut
    gloussent
    mes doigts gantés de fantaisique mousse

    "...en toute chose, le milieu..."
    J'en extrais la joie des deux mains
    qu'il me reste
    au risque - heureux ? d'enfiler une veste
    ou d'attendre... tes yeux ?

    Enfin ! 

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    avec un Grand Merci à Confucius et Giacomo Girolamo Casanova

    (sans oublier Guillaume Gallienne)

     

  • Etat d'urgence ?

    Dans les yeux fuyants des bourgeoises qui me croisent...
    Dans la main tendue qui plaide un sursis...
    Dans les picotis qui rongent ma gorge...
    Dans l'orange cru sur les nus parvis...
    Dans l'impie mouron obstiné des forges...
    Dans cette confiture au parfum de framboise...

    Dans le cours impétueux d'un fleuve à l'embouchure...
    Dans le rire idiot que me renvoie cette ombre...
    Dans la feuille morte où perdure le nombre...
    Dans le songe amoureux qui te cherche aventure...

    Et donc, entre les seins - victorieux ! qui me toisent
    jusqu'à l'instant propice au délicieux délire
    un long état d'urgence est mon précieux empire
    J'en goûte le festin sur deux rimes grivoises

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK