Arabesques en julienne
Ah, tiens ? Je marche en corps…
C’est malin; pas nouveau… C’est touchante attention…
Ça gratte un brin au fond, mais c’est de l’eau bénite !
Je marche un peu plus vite…
Bon, il m’en reste encore
- fèves dans mes gâteaux, quelques cartons d’invites…
Aussi, vais-je bon train
promener Mon Bon Chien à la queue qui s’agite
loin des plains quotidiens
remettre le paquet sur l'écheveau
Je passe une guérite…
Voici qu’un chant de mars vibre dans cet avril
Ce n’est pas opportun !
Qu’en dirais-tu, Le Chien ?
Rien, vraiment ? Oh, très bien !
Allons vers la presqu’île…
Bonjour, Mademoiselle
C’est pourquoi, ces ficelles ?
Un attrape-… nigaud ?
Et pour mon rêve en do, feriez-vous la vaisselle ?
J’écourte un fandango…
Mains croisées au garrot, je regarde mon ventre
Il dit : « C’est quand, tu rentres ? »
Et je sors une esquive
Et je longe – tu sais… toujours la même rive
au long du morne fleuve
où je vais retirer toujours la même épreuve
C’est le soir, désormais, ma petite compagne…
Je lui verse mon dû
Evidemment, des glands vont passer là-dessus…
Je suis par trop déchu pour y mener campagne
Ça me f'rait mal au ch'veu, tiens même !
de lancer l’À-Quoi-Bon sur leurs pauvres « je t’aime »
Je te fronde, Cyclope…
Rendu à l'embouchure, il fait meilleur, ce soir
Le temps de prendre au bond une chère interlope
(elle aussi nyctalope)
Le temps d’un cor à cri, nous oublions l’espoir
(sans craindre nos soli)
Et la plage, déserte
n’en est pas moins diserte
quand, l’affaire conclue
je me gratte le cul
pour en virer le sable
Je dore au fond d’un puits…
Je ne vois plus de ciel
que celui de l'échelle
apparue sans un bruit
dans cette faste nuit
(orné d’un couperet, qu'il est)
Une marche âpre, et l’autre, et bientôt la suivante
Elle est rude, la pente
J’éprouve sa charpente et, soudain, je me vautre !
Ah, ce n’est pas de jeu !
Qu'as-tu fait de mon vœu, Guillotine ?
Je reconte mes doigts…
Bien ! Il en manque trois !!
Boh, allez… avec sept
- malgré ce mal en tête
je peux curer mon foie
des humeurs intestines qui l'embêtent
Je range un mésespoir
dans cette basse armoire
garnie de trahisons
tartinées dans les plis du linge de maison
Si je veux, je suis niais !
J’orange mes crayons…
D’où que pleure ma joie
ce n’est qu’une allume-être
...Soit, saule n’est pas hêtre
mais, pour leur donner foi
d’un même et doux reflet
l'eau ne fait que passer
De ce fleuve à l'amer, nul choix !
N'en pas trop dire...
Et n'arracher jamais, qu'en offrande, un soupir
Tant va l'heure à l'échelle
qu'en sa libre et inquiète et simple ritournelle
murmure l'arabesque, aux marches du poème
"... selon moi, ...comment j'aime"
tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
(voir aussi : Arabesques de malheur de Jules Laforgue)
Ecrit pour un Impromptu Littéraire - tiki#261