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poésié - Page 18

  • Echelle de valeurs

    Arabesques en julienne


    Ah, tiens ? Je marche en corps…
    C’est malin; pas nouveau… C’est touchante attention…
    Ça gratte un brin au fond, mais c’est de l’eau bénite !
    Je marche un peu plus vite…

    Bon, il m’en reste encore
    - fèves dans mes gâteaux, quelques cartons d’invites…
    Aussi, vais-je bon train
    promener Mon Bon Chien à la queue qui s’agite
    loin des plains quotidiens
    remettre le paquet sur l'écheveau

    Je passe une guérite…

    Voici qu’un chant de mars vibre dans cet avril
    Ce n’est pas opportun !
    Qu’en dirais-tu, Le Chien ?
    Rien, vraiment ? Oh, très bien !
    Allons vers la presqu’île…

    Bonjour, Mademoiselle
    C’est pourquoi, ces ficelles ?
    Un attrape-… nigaud ?
    Et pour mon rêve en do, feriez-vous la vaisselle ?

    J’écourte un fandango…

    Mains croisées au garrot, je regarde mon ventre
    Il dit : « C’est quand, tu rentres ? »
    Et je sors une esquive
    Et je longe – tu sais… toujours la même rive
    au long du morne fleuve
    où je vais retirer toujours la même épreuve

    C’est le soir, désormais, ma petite compagne…
    Je lui verse mon dû
    Evidemment, des glands vont passer là-dessus…
    Je suis par trop déchu pour y mener campagne
    Ça me f'rait mal au ch'veu, tiens même !
    de lancer l’À-Quoi-Bon sur leurs pauvres « je t’aime »

    Je te fronde, Cyclope…

    Rendu à l'embouchure, il fait meilleur, ce soir
    Le temps de prendre au bond une chère interlope
    (elle aussi nyctalope)
    Le temps d’un cor à cri, nous oublions l’espoir
    (sans craindre nos soli)

    1020495234.jpgEt la plage, déserte
    n’en est pas moins diserte
    quand, l’affaire conclue
    je me gratte le cul
    pour en virer le sable

    Je dore au fond d’un puits…

    Je ne vois plus de ciel
    que celui de l'échelle
    apparue sans un bruit
    dans cette faste nuit
    (orné d’un couperet, qu'il est)

    Une marche âpre, et l’autre, et bientôt la suivante
    Elle est rude, la pente
    J’éprouve sa charpente et, soudain, je me vautre !
    Ah, ce n’est pas de jeu !
    Qu'as-tu fait de mon vœu, Guillotine ?

    Je reconte mes doigts…

    Bien ! Il en manque trois !!
    Boh, allez… avec sept
    - malgré ce mal en tête
    je peux curer mon foie
    des humeurs intestines qui l'embêtent

    Je range un mésespoir
    dans cette basse armoire
    garnie de trahisons
    tartinées dans les plis du linge de maison

    Si je veux, je suis niais !
    J’orange mes crayons…

    D’où que pleure ma joie
    ce n’est qu’une allume-être
    ...Soit, saule n’est pas hêtre
    mais, pour leur donner foi
    d’un même et doux reflet
    l'eau ne fait que passer

    De ce fleuve à l'amer, nul choix !

    N'en pas trop dire...
    Et n'arracher jamais, qu'en offrande, un soupir

    Tant va l'heure à l'échelle
    qu'en sa libre et inquiète et simple ritournelle
    murmure l'arabesque, aux marches du poème
    "... selon moi, ...comment j'aime"

     

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    (voir aussi : Arabesques de malheur de Jules Laforgue)

     

    Ecrit pour un Impromptu Littéraire - tiki#261

     

     

  • Chipmunk blues

    Je marche, dans les pas nouveaux chemins du soir
    Je m'en raconte - des histoires ! Je m'en berce...
    J'ai fini, quelque part, un tonneau mis en perce
    Je rentre - et content ! lissant, du pavé, la moire

    Un nom me revient à l'esprit, et ça me navre
    Eh, purée ! Vas-tu bientôt finir par descendre
    A la cave ! Allez, hop ! Là, dans mon seau de cendres
    Quel fut ton prix ? Ah, ça ! Moins chargé que mon havre !

    Il pleut des fleurs à la blancheur inégalée
    Pour peu, j'irais signer mon cœur sur un Jésus
    Pas sur la croix... - pff, naaan ! la saucisse au menu
    Ah, ce nocturne est bien loin de sa matinée...

    Je marche, sur un souvenir...
    J'y peux rien, c'est mon côté punk !
    Je touche, à l'élingue, un chipmunk
    Je m'arrache un dernier soupir

    Je m'étrécis
    Il pleut du sang
    J'embrasse un gant
    Il me sourit

    Eh, mon miel
    il a plu
    Vois, pour preuve
    je suis nu
    au bord des lots du fleuve !

    Eh... Poème !
    si Caen m'aime !

    Pas toi

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • spore en chambre

    La chambre bat son plain dans la lumière fauve
    au creux de la poitrine encombrée de guimauve
    Tu connais le refrain; j'en récris les couplets
    une once d'elle, fine, encore à mon chevet

    Le regard a son prix quand la ville est tant chaire
    et je ne puis tirer les rideaux là-dessus...
    Trop secs ! Trop poussiéreux ! Pas bleus, mes yeux sont nus
    À mon front débordé, j'ai cousu les paupières

    Dormir importe peu, le songe est mon éveil
    Bon, c'est vrai, il se peut que j'y laisse une oreille
    Ô ma chère asyndète, tu cligneras bien mieux
    occultant la fenêtre et ses avaries d'cieux

    Mais les ciels... ! C'est du miel ! dont on fait l'hydromel
    que je m'en vais, céans ! crer ben vite au toniau
    Pour leurs modulations, je porte un si en do
    en hommage au ponant que drague une hirondelle

    Mes yeux cherchent du vert et ne voient que de l'ambre
    Mon cœur, as-tu fini de rebattre ta chambre ?
    Demain, c'est décidé, je sors et vais mourir
    dans les bras de l'idée qui m'aura fait courir

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • craie dense

    Tandis que l'œil enfant sombre, sentimental
    dans la pierre de Caen prodiguant ses grands soirs
    au dernier des passants courbé sur ses avoirs
    des murs, face au ponant, le plus bel or s'étale

    La chanson du vent d'ouest entame son refrein
    vers les plis fatigués du plus lointain des mers
    avec, dans son retrait, des nuages moins fer
    laissant le ciel ouvert, après tant de chagrin

    Quelques marches plus haut, sur un palier de l'âge
    l'Œil-Enfant se repaît du spectacle à nouveau
    mais le chant du Norouêt lui souffle d'autres mots
    chagrins, à ciel ouvert, sûrs de sombres carnages

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Uchronies pariétales, en si

    Si le ciel avait eu moins d'ors au chevalet
    Si la chair ne souffrait plus de ses abandons
    Si la mémoire avait l'élégance d'un bond
    Si le vent ne soufflait que de tendres versets

    Si la danse de l'arbre inspirait le nanti
    Si l'ombre n'abritait que la fraîcheur du jour
    Si le nombre n'était qu'une somme d'amours
    Si la pierre entendait ce que je te confie

    Si l'organe océan venait à l'être l'humain
    Si les champs souterrains n'avaient plus de chaleur
    Si la main s'arrêtait au regret d'une fleur
    Si les graves élans n'avaient plus de destin

    Si l'agneau s'amusait de finir en méchoui
    Si le sang n'était pas si rouge qu'on le voit
    Si le verbe riait d'être porté en croix
    Si le peuple n'était pas qu'un vaste gâchis

    Je croirais en un dieu qui n'a pas de vie sage
    Je peindrais davantage une voie d'espérances
    J'applaudirais des deux l'égalité des chances
    Je fermerais les yeux sur les pauvres adages

    Et puis, avec un mal au dos
    enfin, j'aurais compris
    la grotte de Lascaux

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#260