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mais limite

  • Le pont du dernier mort

    Je tenais sur le pont, fidèlement, mon quart,
    lassé - depuis le temps ! des troubles jeux dans l'onde
    pour n'y avoir puisé aucune idée féconde
    et m'occupant d'un ciel qui n'eût pas tant d'égards
    à mon quelconque endroit.

    Ils sont venus de loin, chacun son familier,
    le front bas, l’œil humide - et la semelle, encore !
    Ils menaient leur défunt vers son dernier débord,
    suivant le benjamin et l'urne dépouillée.

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  • Résolution poLétiquement connexe

    Un mot pour les fous
    qui fuient leur sourire
    la jambe à leur cou
    sans disconvenir
    de leur apanage
    d'aimer sans partage
    libres, sans dégoût
    mais troublés, soudain !
    par ces Petits-Riens
    dont on fait du flan
    avec le saindoux
    des pâles courages
    aux rires sans dents

    Un mot pour le chien
    qui ronge sa laisse
    et quitte Maîtresse
    à ses jeux de biens
    Sans se départir
    de cet avenir
    lu dans les étoiles
    il a mis les voiles
    à son mât de vergue
    hissé en exergue :
    "Ne regrette rien...
    L'heure était au poil !"
    Car tout doit finir

    Un mot pour ta peur
    de n'y rien entendre...
    As-tu vu descendre
    au matin venu
    certaine lueur
    encore inutile
    qu'un geste docile
    a failli moucher
    sur les maigres blés
    d'amours juvéniles ?
    Ne respire plus
    Garde ses couleurs
    Le ciel est à prendre

    Un mot en passant
    près du lent sommeil
    de ton mauvais-sang
    - murmure à l'oreille
    au lobe utérin
    à son dernier drain
    longitude horaire
    égale au troupeau
    d'ors, pour ce qu'en vaut
    l'horizon connu
    (trop déliquescent) :
    je n'en voulons point !
    Tout est résolu

     

    off

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • largo

    SOIR.JPG

    Un jour s'en est allé faire ses bruits ailleurs
    Le soir demeure
    (il n'attendait que ça)
    Il attendait que cela passe
    le cortège des heures
    la retraite des guerres lasses
    aux humeurs vives ou fadasses
    avec, à la traîne,
    ce lent petit bonheur
    d'être à ce qu'on amasse au cœur

    Le soir et ses largesses...


    Il accueille la nuit du bout des lèvres;

    un murmure semblable
    à celui que s'adressent les arbres
    soutire à l'air
    une molle fraîcheur
    qui retourne la peau striée de l'atmosphère
    en force la pudeur et laisse voir
    les gouttes de sueur perlant à son grand casque noir

    Il ouvre des maisons les yeux luminescents

    tout engourdis encore
    de s'être trop longtemps regardé l'intérieur
    où des ombres rejouent le ballet quotidien
    - qui a sorti le chien
    qui a dressé la table
    qui marmonne à l'oreille irritable
    qui scrute le chemin
    chacun à son affaire
    certain de n'être pas si fier
    que le voisin

    Il allonge le pas du temps qui reprend souffle

    et prépare son rêve à l'abri des regards
    Il pouffe
    Il aime ces récits arrachés au réel
    et comme les compose à nouveau l'inconscient
    pour que les doigts du vent les saupoudrent
    sur les paupières closes à coudre
    avec l'antique et magique sel
    qui vous garde des foudres paternels

    Il cède

    quand la vasque du ciel est pleine
    sa place aux chevauchées astrales
    sur les voies cardinales tracées
    pour leurs frasques élyséennes

    Il plaide

    une journée chômée
    qui ne voie pas truffée
    d'obscures hypothèques
    l'humaine destinée
    exempte de salamalecs
    et autres simagrées
    où sa clémence vespérale
    aura - toute, à loisir,
    sentimentale bariolée
    vive cavalcade effilée
    rousse nuée de fougères,
    le don de ceinturer la terre
    pour en araser la lisière

    Et puis, il disparaît

    loger dans une volée d'arbres
    rouler au creux d'un vallon glabre
    se pendre au rempart crénelé
    d'autres vertigineux sommets
    border la mer étale
    l'océan pacifié
    glissant sur la pointe des pieds

    Il nous a préparé

    avant de regagner son lit
    une aube, pliée
    au coin de la table de nuit

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • la chienne, tu sais...

    La chienne, tu sais
    celle avec un visage
    celle dont le courage est un poing dans le tien
    tu sais, la chienne
    celle qui pue la haine
    et revient
    et revient sa semaine
    et revient encore
    et revient toujours
    tu sais, la tenace
    celle dont la menace est diffuse
    jusqu'à ce qu'elle abuse, l'obtuse
    oui, cette chienne, oui
    tu l'as vue, non ?
    non ?
    elle est là
    c'est la mienne
    au pied, la chienne
    au pied
    à la chaîne
    au panier
    c'est la mienne, maintenant mienne
    tu l'entends ?
    ma haine
    de chienne
    tu la sens ?
    comme elle pue
    comme elle tue
    sans peine
    que sa bave de chienne
    sur les dents
    que sa carne vilaine
    pleine de mauvais sang
    et que moi qui la tienne
    dedans

    je t'en garde une pour la tienne ?
    (la tienne qui n'a pas de chaînes)
    on se revoit d'ici quinzaine
    je me serai lavé les dents.

    NIAK_hookNB.jpgtiniak © 2009 DUKOU ZUMIN
    &ditions TwalesK

    Aux agresseurs de tout poil
    Aux victimes fortuites, contrites
    des violences gratuites