(un pavé dans la mare)
Ne plus voir le monde, le lire
A nouveau, le cortège indigne
des maisons à deux pieds, sans murs
et qui vont sur la tête et privées de futur
en cherchant dans le ciel un signe
par les sentes damées d'argile analphabète
et tous les champs du viol des mères
fronde sur l'atmosphère
leur chant qui récolte le sang de la terre
où l'homme né noir blanchira jusqu'à l'os
sa carne dans la main tendue pour le négoce
Ne plus voir le monde, le peindre
A nouveau, le chaos naturel
dans une flaque d'huile, une onde qui s'affole
des reflets qui s'emmêlent
artistes auréoles
benoites
où le réel miroite
avec pour seuls témoins tous les yeux silencieux
les miens, les tiens et ceux qui sont encore
à naître de l'esprit de celui qui s'en dore
la pilule
loin des gesticulations ridicules
Ne plus voir le monde, l'écrire
A nouveau, du plus bel aujourd'hui
avec la chair du vent pour m'en souffler des mots
au cœur... à même la peau...
et donner à l'oubli un semblant de palpable
que tous les pas perdus résonnent, véritables
par les longs corridors
prenne corps
nécessaire
la vie
Ne plus voir le monde, quoi
C'est dit
tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustation photographique : Joe KRAPOV.