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acrostiche - Page 16

  • Leda Phoenix

    Le ciel s'est abîmé la lèvre sur les toits
    Il saigne sur le mur jusqu'aux pieds du fauteuil
    où des amours déçues se disputent le deuil
    de leur ultime élan et prient je ne sais quoi

    Et toi ! Qu'implores-tu, mains jointes au dossier ?
    De la nuque ployée sous le coup d'un vertige
    à la chute cendrée de tes reins callipyges
    ton cri sur le velours meurt dans ses plis douillets

    Déjà tu mouronnais, quand s'est fermée la porte
    À jouer son va-tout, seul ton ventre brûlait
    - et encore, à feu doux ! il s'économisait...
    puisque tu resterais bientôt pour lettre morte

    Auquel de ces jumeaux piqués sur le grand soir
    destines-tu l'écho de tes pleurs enflammés ?
    Confondant ton histoire avec l'éternité
    plaides ta renaissance au creux de l'accoudoir

    Pleurs
    Heurts
    Orages passagers
    Etendez-vous ailleurs, tromper d'autres époux !
    N'écoutez pas nos cœurs; noyez-les dans le Styx
    LedaIl y fait bon nager, plutôt que naître sous
    X

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#174

    Illustration d'après Edith J. "Risen Phoenix".

    Précédente participation (théatralisée) - tiki#173

  • si bémol

    Docile enchantement, vespéral adagio
    ajustant au cordeau son journalier point d'orgue
    un désastre émanant de quelque vaste morgue
    tire au ciel bayadère un occulte rideau

    Répondant en écho à cet ornemental
    larme sentimentale et oisive langueur
    gouttent, rallentado, leurs partitions du chœur
    depuis le caniveau jusqu'au sobre canal

    Micellaire déclin, le chant de la journée
    écaille sa livrée dans le suspens de l'air
    Qui remet à demain ce que ne fut hier
    Qui, attendu ailleurs, contemple son plancher

    Fallacieuse évidence ! Et non : rien ne s'endort
    de l'âme ni du corps, ni de la ritournelle
    que murmure à l'esprit l'enfantine crécelle
    en n'ayant oublié rien de son chant de mort

    Solitaire - toujours ! pleure une mélodie
    à l'étrange harmonie, survenue, sans pareille
    élaguer le récit persistant à l'oreille
    dans la surprise pure et sa cacophonie

    Là, soudain, tout se tait : recherche, sens, métrique
    le tableau de l'automne et son ajournement
    Peut-être est-il alors possible, mon tourment
    que se résume l'Ordre à ce verbe atavique :

    Si...
    (ma montre n'était molle ?)
    Je rêve en si bémol un été qui s'enfuit

     

    Les poLésiaques

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#165

  • aller simple

    Crédit photo : Toncrate)

    Tirant son amour - et sa vie durant !
    sur les monts, les sols, par les océans
    vers le bout du monde allant droit devant
    quels que soient les vents, les nuits qui désolent
    ou glacent les sangs, les pluies qui rigolent
    la neige qui fond, l'herbage, les champs
    les fleuves changeants, racines, folioles...

    Répugnant à plaire aux vagues séjours
    nourris au sein lourd des béatitudes
    que servent en coin d'âpres habitudes
    sur des lendemains plats et sans contours
    il sommeille peu, se sustente à peine
    pas une semaine à passer au four
    ni havre, ni chaîne

    Il confia son nom à des mains sans âge
    prêta son visage à de tristes yeux
    pour faire un manteau à des malheureux
    se pela le dos, le temps d'un orage
    et, chemin faisant, composa de pleurs
    de longs cris de rage aux malingres feux
    un bouquet de fleurs à son avantage

    Puis il atteignit le dernier rivage
    où la terre en pluie coulait dans le ciel
    Il garda pour lui le son caramel
    d'une mélodie à l'ancien langage
    aboutissant là, s'assit, les pieds nus
    dans cet inconnu à portée de bras
    y jeta ses fleurs

    D'une égale humeur, il tourna le dos
    à tout ce chaos qui lui donnait tort :
    le ciel n'est pas mort ni la terre ronde...

    Il fallut encore accorder au monde
    plus d'une seconde et plus d'un effort
    Il reprit son cours et sa vie dura
    tirant son amour jusqu'à l'autre bord

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire, motivé par l'illustration (d'après une photo de Toncrate) - tiki#158

  • D'un volcan, l'une

    lune_004.gifLes mains au fond de la gorge
    à me fouiller les entrailles
    je m'arroge des trouvailles
    le sang rougi à la forge

    Un magma sublime inhale
    mes soupirs avant qu'ils naissent
    leur façonne des finesses
    irisées comme cristal

    Nourritures volcaniques
    Je vous cracherai bientôt

    pour égayer le chaos
    du vaste ciel atonique
     
    Et, que sorte Colombine
    de sa nuitée, les yeux fous
    je livrerai ces bijoux
    chez Pierrot avant matines
     
     
    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#156
  • Acaciastique

    à Bernard

    Dead can danceActes épars, oh ! les pans velourés
    qu'agite le vent sous nos dalmatiques
    Même en berne, art ose y corroborer
    légitimité de l'arme onirique

    Ceints de perles d'or, nos fronts écoliers
    légion rassemblée sous les acacias
    qui tient par le crin, qui par le collier
    son rêve dompté, paré au combat

    A califourchon, tiersétatisés
    nos doléances, dons et invectives
    Suffise aux canons des graves beautés
    leur substance aux vertus roboratives

    Chacun sa monture, épique ou sauvage
    porte haut son blason, son allégresse
    pour écouvillon, sa verve ou sa rage
    prêtes à curer des cieux la mollesse

    Ici va se jouer la mise en balance
    de mage puissance et de probité
    par confrontation d'insignes sentences
    que psalmodieront nos corps opposés

    Alors, à l'assaut des ciels engourdis
    irai, ferme en cuisse l'éphippigère
    fendre l'écheveau des jours et des nuits
    dont l'éternité n'a pu se défaire

    Sur terre, à l'abri de nos acacias
    une chorégie de cris et de pleurs
    soutint l'harmonie de notre armada
    que rien ne grevât notre belle ardeur

    Tantriques, nos chants antédiluviens
    contre verbe antique issu du Zohar
    lumière et chaos disputaient les liens
    de l'âme, du corps et de leur histoire

    Il vaudrait mieux taire, ici, maintenant
    combien notre guerre a tout ravagé
    tant la dureté des acharnements
    a tout avili des corps engagés

    Que notre âpreté à nous prévaloir
    de la seule gloire encore tangible
    nous aura conduits hors de tout espoir
    qu'aucun règne de l'esprit fût possible

    Une aube rougie au sang de nos yeux
    en porte le quotidien témoignage
    Nul parti n'en sortira victorieux
    ni divin écrit, ni formule mage

    Et si j'abandonne, ici, le combat
    laissant à l'enclos mon éphippigère
    c'est que m'attendaient sous l'ample acacia
    mon amour pour toi, son lopin de terre

     

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK