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totalités mineures - Page 16

  • connivence particulière

    Du septentrion
    à ta bouche australe, offerte
    un rêve sans fond
    une porte grande ouverte

    J'y plonge sans bruit
    sans craindre que ne m'en sorte
    Mon songe à la nuit
    vogue sur ta vague forte

    Au-delà d'un jour
    solaire ou de Bételgeuse
    je vais à l'amour
    sur des larmes capricieuses

    Abriter mon corps
    et ses prétentions célestes
    des vains météores
    et de leurs nuées funestes

    Je brûle sans air
    plus se réduit mon approche
    comme en l'atmosphère
    s'effrite la faible roche

    Tu n'auras de moi
    infiniment minuscule
    qu'un acte de foi
    logé dans ma particule

    hep !

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    [9-7-2012]

  • souleiado

    Pour qu'un plus franc soleil darde sa chevelure
    sur un ciel engourdi par un trop lourd sommeil
    je pousserai mon cri jusqu'à ta devanture
    le vent le portera par les haies et les treilles
    Terre seule
    sous le regard meurtri de ta pâle filleule

    Et les champs bien rangés se couvriront d'or pur
    alignant des allées aux ventres plantureux
    qu'à la fin de l'été, une poussière dure
    étourdira, nuée brouillant tout sous nos yeux

    Les chemins rassurés, à la trace vibrante
    conduiront vers des feux consumés nos labeurs
    L'atmosphère avinée portera nos clameurs
    vers l'autel mutilé des fois déliquescentes
    Vides ciels !
    qui n'avez que nos yeux pour vous croire immortels

    Un fleuve écoule ici de bien meilleurs auspices
    D'où qu'il vienne, où il va, c'est encore à la source
    Les chevaux qu'il charrie escortent la Grande Ourse
    quand, à leur crin moussu, nos paumes se nourrissent

    Juge-nous cavaliers, paysans, citadins
    à nos regards usés, nos carnes singulières
    Soleil inamovible aux voraces festins
    tu n'es jamais, sans nous, que récurrent mystère
    dans les nues
    si nous disparaissons, nul ne te connaît plus !

    solaire
    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • la plaie du cri

    Sans ailes, des enfants terribles
    jouent dans la cour à Qui Pour Cible

    L'un d'eux vient à se mettre en boule
    et sitôt rouler sa colère
    au bas terreux du mur d'enceinte
    à son visage, aucune crainte
    aucune plainte dans sa voix
    qu'un long souffle qui mange l'air

    Les autres figurent la foule
    ses invectives, ses abois
    ses poings armés à bout de bras
    ses regards, brûlantes folies
    ses hymnes de cacophonie...
    Sa masse infecte et cohérente
    pointe alors une flèche ardente
    décochée d'un commun élan
    vers le cœur de la cible-enfant

    Dans l'instant s'ouvre, formidable
    partition du buste enfantin
    une profondeur insondable
    Elle réclame son festin
    La meute hurlante s'y enfonce
    Des mains agrippent ses rebords
    pour prix de cet ultime effort
    s'y déchirent comme à des ronces

    Dans la vaste chambre d'échos
    s'amenuisant se répercutent
    les clameurs à jamais en bute
    avec le vorace chaos
    qui, les absorbants, se referme
    telle une plaie sous l'épiderme
    reforme la chair à nouveau

    les enfants terribles

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Les Enfants Terribles.

  • une heure avant

    time!

    Á minute soixante
    ai le regard en pente
    Un lent fleuve tangente sous le pont
    Y laisse un blanc cheveu
    pour chacun de mes vœux
    qu’absorbent ses charmantes allusions

    Décomptées trente-neuf
    un ciel remis à neuf
    entrouvre un œil de bœuf sur le couloir
    Je m’y tiens à l’envers
    à dresser le couvert
    pour d’improbables convives d’un soir

    La demie sonne un coup
    d’arrêt à mes courroux
    Je n’en suis plus l’époux ni la victime
    orchestre leur ballet
    dans les ors qu’à mes pieds
    le vent du nord mordille pour la frime

    Passée minute vingt
    l’heur dont je me souvins
    fut celui de ma chair à bout de bras
    me priant de nommer
    la matière au toucher
    Babil habillé de rire aux éclats

    Moins de dix à présent
    me rappelle mon sang
    quoique m’en avisant, je reste calme
    Murmurerai-je un « ouf ! »
    quand j’aurai piqué, plouf !
    sous le saule venu tremper sa palme ?

    Sept, six, cinq, quatre et trois
    Je mesure l’étroit
    passage à cet endroit de la conscience
    qui réduit ma partie
    sans atteindre l’esprit
    à quoi j’accroche un pli d’exubérance

    Plus que deux, mon amour
    Est-ce la nuit, le jour ?
    J’arrange mes contours pour qu’ils te plaisent
    Viendras-tu caresser
    ma carne délaissée
    qui aima tant brûler à ta fournaise ?

    Je destine mon corps
    à ce vaste décor
    dont je respire encore un rien d’ivresse
    Le fleuve me renvoie
    chacun de mes abois
    Ils n’espèrent de toi plus de largesses

    Là ! C’en est bien fini
    Ô acatalepsie
    des fringants appétits; des pluies l’orange
    égaille les serments
    et tous les sentiments
    que je n’ai pas trouvés où tu les ranges

    Congrès de patachons
    à combler des tords, on
    coupera le cordon de nos Ans Pires
    Fraternelles pâleurs
    distrayez cette humeur
    où j’étais une heure avant, de mourir

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#157

  • philostrophale épitaphe

    Sur une échelle de rien à tout
    mon âme ! mon âme ! mon âme !
    quel serait le coût de ma flamme
    quand je me jette à Ses Genoux ?

    Pour quelque subite logorrhée
    Ô Verbe ! beau Verbe ! Mon verbe !
    Qu'iront déposer sur ma gerbe
    les Vivants venus se signer ?

    Par quelle hypothèque de mes sens
    mon ombre ! mon ombre ! mon ombre !
    serais-je exonéré du nombre
    et seul autant qu'à la naissance ?

    Dans combien d'histoires fraternelles
    désir ! mon désir ! oh, désir !
    ne risques-tu pas de surgir
    en fourvoyantes bagatelles ?

    Sous quelle forme de paradis
    ma rage ! ma rage ! ma rage !
    sauras-tu de prendre pour ombrage
    l'appétences de mon esprit ?

    Oh, Vie ! ma vie ! que de questions
    sentimentales
    philostrophales
    m'embourbent bien mieux qu'alluvions
    du fleuve au long de son lent cours
    ne peuvent définir l'amour

    Celui que j'ai
    pour Elle peut-être à jamais
    pour le décor
    où je repeins les météores
    par correction
    et cette gloire
    de ne vouloir achever mon histoire
    que d'un trait qui dirait : Merci !
    « C'est sympa d'être passé » par ici.

    poésie,philosophie,vivre ?,mwef

     

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#154