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totalités mineures - Page 20

  • L'automne, en pire

    arb_automne_056.gifAutomne... éminemment !
    Ton miroir froissé d'or
    arrache à la terre l'effort
    d'un sanglot vers le ciel
    tyran de gris, de blancs
    et jusqu'à la saison nouvelle
    géant
    couché sur les champs engourdis

    Automne ! Automne ! Automne !
    Suffit !

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#129

  • Humilité d'un crâne dans un désert connu

    crâne

    Tu dis, ce jour
    « Le sable rouge est
      comme une mer sans limite », et
    l'imite, comme le sang bouge
    un rais de soleil aviné;
    amère, étale
    sa tourmente abîmée
    sur une mer, étale
    à pentes mesurées
    son déclin journalier

    Aussi, Amour
    j'y vais, sans fard
    couler d'un long regard
    ton reproche à la brune
    dans le sable des dunes
    salé !

    Brune ronde
    aux lunes blondes
    rousses, noires
    virgules d'or, plein ivoire
    que dans nos yeux las sonde
    un autre et méritoire
    désert
    (trop vaste reposoir pour nos petits enfers)
    aux brillantes parures
    épures
    de chaos très inconcevables
    (peut-être si nombreux que tous ces grains de sable ?)
    j'aime ton rigodon
    y laisse dépenser
    allez ! du Monde est Monde
    tout le peu que j'en sais

    Rouge et brun grain de sable
    y comprends que mon cent est seul à l'Un Fini
    que fable
    mensongère l'ennuit
    quand une vérité palpable
    de sable se nourrit
    et sèche
    sous le grand dais rougi aux limites revêches
    mon sang
    sur mes restes blanchis qu'accuse encor le vent

    Là, seul
    et crâne
    je souris à demi
    la bouche dans le sable
    aux soleils familiers
    qui vont leur journalier
    me quitte enfin sans bruit
    remarquable

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#128

  • Adam et les fourmis

    fourmiTotalité mineure, un caillou sous nos pieds
    va sa révolution tranquille et orbitale
    Que je m'y penche un peu et je m'y fais du mal
    aussi des pieds de nez
    puisant au poudrier de mon sentimental
    de quoi me faire un masque en suivant mon sentier

    Parlant de nez, dessous passe un rang de fourmis
    Vous l'ai-je déjà dit ? Je suis un rien rêveur
    parmi les Petits Riens qui me laissent songeur
    et m'offrent l'aujourd'hui
    comme l'aveugle aimant souffre un bouquet de fleurs
    pour avoir l'intuition des couleurs de la vie

    ANTS2A.JPGNon, sans blague !
    L'infiniment petit (qui passe sous mon nez)
    ne sait pas l'aujourd'hui, n'a pas l'humilité
    nécessaire
    qui faisait conclusion chez Candide (Voltaire)
    et nous offrait d'aller cultiver nos jardins
    plutôt que s'occuper du sort... des fourmis, tiens !
    Mais voilà, c'est ma dague !
    et me l'enfonce au cœur comme une peine vague

    Eh, salut météore !
    Je t'aurais reconnu d'entre les mille morts
    que me souhaite
    (quand, c'est vrai, j'ai trop bu et n'ai plus "…tout' ma tête…")
    Le monde est fou, ici...
    Débouchons un Lewis à nos vices transis !
    Hurlons !... Quoi ? Je suis seul ?
    Eh bien, je prends le vide du ciel pour linceul

    ants_arrow.jpg

    Mais... (j'ai une question) qui fait des ricochets ?
    Qui jette des cailloux dans la nuit étoilée
    Qui prend pour une bille
    cette péréquation de matière, de vrille
    et de songe habitée ?
    De là qu'il nous fallait nommer le monde : chance !
    espoir ! destination ! carrière d'importance !
    ou nous asseoir dessus
    écoutant les fourmis nous grignoter le cul

    2565091927.jpg

    Bien le bon jour, ma Dame...
    Si j'en crois votre port, vous logez haut votre âme
    (par contre le tétin...
     n'est plus de ceux qu'un monde abouche pour sa faim)
    Ô Nuptiale
    Vous ai-je déclamé tout mon être ? Partiale !
    Comme vous, déclinais
    sans frémir et terrestre, avec mon vin mauvais
    bouchonné à la diable
    à picorer mes miettes du doigt sur la table
    et vous le rendant bien
    au passage
    ce regard de dédain sous votre maquillage
    - mais seul, et pour moi-même
      ne sachant plus à qui donner du « je vous aime »
    quand soudain m'avisai que j'avais ce caillou
    là, juste sous mes pieds
    J'y tombai à genoux, l'emphase sidérée
    affranchi d'habituelles arguties (d'errer,
    quoi… d'aller voir
    et de me raconter en fantasques histoires)
    Ce sera tout ? Bonsoir !

    ants3x.jpg

    Un caillou après l'autre, je sais
    ça nous conduit toujours devant l'Ogre, Poucet

    Ris, cochon ! Vaste blague !
    Pas restée bien longtemps à son fourreau, la dague

    Que me serve
    d'aller chercher des pouls au cheveu de Minerve
    et me visse
    à ce foutu caillou le piquant de mes vices
    (femme, vin, cigarette, écriture...
     pas d'quoi fouetter un chien, mais quelques aventures)
    le cocasse
    qui me fait préférer La Vie est dégueulasse
    à Victor
    et me pousse à quérir quelques sous d'hellébore
    pour mon thé sous le ciel
    en me remémorant toute, ma ritournelle

    Adieu, Dames, fourmis, mystères intrinsèques
    J'envoie d'un coup de nez ce caillou chez les Grecs !
    Et pif !
    juge que je n'en ai pas moins contemplatif
    le Verbe
    (tant que Qui-Vous-Savez file son train dans l'herbe)

    Totalité mineure
    que n’ai-je ce caillou à la place du cœur !

     

    ants_blam.jpg

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    fourmis_028.gif 

  • sidérations érectiles

    poésie,bondieuseries,hypocrisie,et ce sera tout merci

    (à la soixantaine passée)

    Flèches, beffrois et minarets
    ogives sous le ciel, phalliques !
    Dans votre ombrage se commet
    une foule de gymnastiques
    aux postures expiatoires
    soudain autrement éloquentes
    sitôt qu’un œil épilatoire
    arches et poutres apparentes
    épure, effeuille et donne à lire
    bien moins sublimes que charnels
    les paradigmes d’un empire
    aux rouages sacrificiels
    considérant
    ses propriétés érectiles sous le vent

    N’était la charge de l’Histoire
    qui nous tient debout sur la terre
    je ne vous connais pas de gloire
    sans mutilation de la chair
    dévoiement des pédagogies
    fascination de groupuscules
    pour de rituelles nostalgies
    aux protocoles ridicules
    sur ordre de frigidités
    aussi contrites qu’intrinsèques
    incriminant d’autodafé
    les lots de nos bibliothèques
    et de nos sœurs
    craignent le sexe - jugé par trop intérieur ?

    De Jeanne, Lise ou Fatima
    vers qui pointe ce doigt de Pierre ?
    Qui fustigerait ce long bras ?
    Qui coifferait ce dôme austère ?
    Dos à dos renvoyer l’esprit
    et la chair, c’est fort peu commode !
    Il en faut pour la facétie
    et chanter cul sur tous les modes
    aussi pour la compréhension
    et n’entendre d’un « je vous aime »
    que l’unique et vive passion
    qui ne se connaît pas soi-même
    abandonnée
    à la seule question qui vaille de peiner

    Pas de réponse… que l’ennui
    d’être sans pleine certitude
    autre que le bel aujourd’hui
    se goûte mieux sans servitude
    A chercher des indications
    vers l’une ou l’autre façon d’être
    dans d’insignes procurations
    c’est risquer de trop y soumettre
    (aux vilaines moralités)
    notre propension viscérale
    (d’archaïque sagacité)
    à renifler du sidéral
    dans un jonc
    dressé vers un vaste cloaque d’illusions

    Sableux courant d’air et bourrasques
    soufflaient sans que leurs cous fléchissent
    Plaise que sans cierge ni masque
    ma risée les mette au supplice

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • miroiteries controversées

    comète

    Pour nourrir mon esprit, je songe à des ripailles1
    fêtes de ciels charnus gavés de corps célestes
    qu'animerait mon âme, où mes rêves en reste
    auront imaginé de replètes pagailles

    J'y vois la muse aveugle inspirer l'imbécile
    et la douleur se tordre de félicité
    Le chaos s'ordonnant des spontanéités
    exigerait que tout se libère avec style

    Au kiosque regarni de torsades et voiles
    se joueront en échos les orgues diatoniques
    au bourdon rédempteur des modes pathétiques
    prisés de trop courues substanticides moelles

    Y flotteront aux sons cuivrés de vent sans terre
    les oripeaux légers de ludiques écoles
    où le savoir aurait le goût du Pomerol
    et le prix mérité la métrique des vers

    Le féminin égal aux mâles prétentions
    n'aura plus à choisir entre matrice et sens
    mais à juger comment lier nature et puissance
    comète swordpar souci de justice autant que par passion

    Et la Guerre de Troie sera bien la dernière2
    de quoi faire l'éloge auprès des âmes neuves
    que des mythes anciens leur conscience s'abreuve
    au récit magnifiant les grandeurs éphémères

    Que l'ultime combat soit encore la paix
    de mourir à l'endroit où il a fait bon vivre
    partageant le miroir d'un seul et même livre :
    l'Autre, ni dieu ni maître, et qui nous ressemblait

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lagarde et Michard1. Relevez, tels qu'annoncés par le premier quatrain, les effets de miroirs déclinés dans les strophes suivantes.
    2. A la lumière de ce vers, expliquez les ressorts classiques de la structure d'ensemble.
    3. A quel vers de quel fameux poème de Jules Laforgue (très prisé par l'auteur) la construction en miroirs de ce poème fait-elle référence ?
    4. Que révèle l'ajout d'un tel exercice à cette publication ?

    [merci de ne pas prendre cette facétie trop au sérieux ;P ]