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totalités mineures - Page 13

  • Marie - Brise - Art

    Oh, le clair de mon temps, sur ma vie ! à tourner
    dans ma tête les mots que murmurait Marie
    à chercher le Pour Quoi du comment elle prie
    - ce tenace besoin qu'elle eut de tant donner !

    J'ai eu beau la sonder, la voir, me démener
    je n'entendais jamais son mystère de vie
    Il n'y avait nulle ombre, peine, aucune envie
    dans le précieux savoir où ça l'a pu mener

    J'avais bien l'intuition qu'il y eût Autre Chose
    J'allais sur quoi, sept ans - l'âge où tout se propose
    et qu'affleure l'idée qu'il nous faudra passer

    Dans son bocal, Marie, des Poissons la meilleure !
    engrangeait mes espoirs, pour l'Heure où sera l'heure
    de respirer Sa Joie, sourire et trépasser

    Je t'en fish !

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire, avec les rimes de Ronsard - tiki#188

  • Ombre d'un Olivier

    Le long ventre du ciel s'est encore avachi
    J'ai beau lever les bras je ne sais pas l'atteindre
    J'aimerais tant, pourtant... J'aimerais le repeindre
    et lui rendre les tons qu'ont les mots qui s'oublient

    Envol, envole-moi vers les nuées sauvages
    Que j'en revienne à l'âge où s'entendait son rire
    botter le point-virgule avant de déguerpir
    à l'autre bout du verbe et de ses arbitrages

    Envole-moi des airs qui nous venaient en rêve
    Trop lourde m'est la grève où je promène seul
    sans plus y distinguer narcisse du glaïeul
    ni savoir à nouveau comment l'heure s'élève

    Envole-moi les mains vers le ventre du ciel
    que j'y puise ma part de pleurs inassouvis
    puisque je l'ai perdu, qu'il était mon ami
    et que je n'entends plus son chant confidentiel

    arbre-vert.gif
    à Olivier Puigségur

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire HOMMAGE à OLIVIER - tiki#186 

  • piano, las ?

    Mol éclat pâlissant de l'harmonie finale
    précédant le salut d'enthousiastes bravi
    du tragique destin de la note investi
    est tombé le dernier accord professoral

    Le silence ne tient qu'au repos de son geste
    C'est, le poignet cassé au-dessus du piano
    qu'en l'artiste peine est contenu le tempo
    destiné à se rendre à l'heure et tout le reste

    Voilà, c'est fait ! Ça claque ! Et tout est consommé...
    Bien fini le miracle, en scène et dans la fosse
    L'humilité ployée, l'échine blanc de Causse
    elle offre le spectacle attendu des comblés

    Mais de cet oratoire elle n'est pas la dupe
    Le clavier blanc et noir lui est plus authentique
    Même la partition liée à sa métrique
    aurait quelque leçon à prendre de sa jupe

    Car elle a tout donné aux sévères mesures
    de sa chair insatiable et de son feu nourri
    pour traduire l'élan méconnu de Satie
    en intime défi jeté à l'Aventure

    « Oh, Rideau, ferme-toi et allons nous coucher
    mon dos cassé, mes doigts, ma parure d'un soir
    qu'il me faut parader sur les vastes trottoirs
    où je n'aurai pas l'heur d'un rire énamouré »

    Tous les rideaux tirés sur ses piètres fenêtres
    toute porte fermée sur son enfermement
    la pianiste recluse en son appartement
    s'offre le seul secret pour quoi vibre son être

    « Je t'aime. Tu le sais, Maudite Confidence !
    Tu me veux. Tu m'auras. Vois, mes doigts te parcourent
    mon tyran sans pareil et sans égal amour
    Instrument de la joie de ma Chère Évidence ! »

    C'est l'hiver à nouveau plein de sombres accords
    Nulle oreille, nul œil et pour aucun partage...
    Enfin seule avec l'Art et son brut apanage
    à jouter le défi quotidien sans effort

    Elle attaque
    une sincérité libertaire et foutraque : Dvořák !

     

    pianiste du samedi

    tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi

  • puzzle

    Allant ma destinée - disons, ma promenade...
    dessus, le ciel de nuit; la terre à mes talons
    m'engluait mollement à son ventre marron
    me privant d'approcher plus avant les myriades
    et leurs noms rassemblés sur les chemins du Rêve...
    je voyais tout cela avec le sentiment
    que cet achèvement ne voulait pas finir
    qu'avec acharnement, il repoussait la trêve
    en m'insufflant l'idée, le besoin, le désir
    aussi complet que fût le puzzle du chaos
    d'aller ma destinée - disons, mon œil aimant
    poser sur l'Etabli une pièce de trop

    (la mienne
     et que j'y trouve un sens à longer ma semaine)

     

    galaxie

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#181

  • En-cas

    Je marchais, sans savoir, peut-être vers la trêve
    avec, au cou, l'histoire affamée de mes songes
    arrimée au foyer d'un vilain cauchemar
    comme une pâle sève en manière de longe

    À me rogner les doigts comme on suce une fève
    je rameutais mes noms perdus sur les trottoirs
    L'humidité gorgeant mes semelles d'éponge
    l'aurore, à belles dents, moquait mes à-valoirs

    Eh toi, l'Œil sanguinaire ! À l'heure où tu te lèves
    tu restes si poreux qu'un massif corallien
    Aussi calamiteux qu'un inique avatar
    tu n'es que fol espoir et volage dessein

    Moi, ça va; sache-le ! Je m'invente mon rêve
    avec l'esprit ouvert aux sporadiques joies
    sur la terre où la truffe et l'odorante oronge
    ne promettent jamais qu'en faire un mets de choix

    Car j'ai faim de parfums à la caresse brève
    mais au goût délicieux, au durable nectar
    dont la saveur demeure à la lèvre et prolonge
    de sensations passées l'intime reposoir

    oronge

     

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#180