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poLésiaques - Page 7

  • Nocturne plaint

    hibou

    Depuis que tout soupire et se rêve autrement
    une lune a repris ses quartiers haut de gamme
    inflige sa pâleur à de lointaines flammes
    où se perdent les vœux de nubiles amants

    Je suis là, scrutateur, à l'œil un trouble neuf
    moins mobile qu'un œuf aussi plein et entier
    même, je ne crains plus aucun des carnassiers
    dont j'ai pu réchapper après ce coup de bluff

    (quand je verrai Poucet
     lui toucherai deux mots
     de ce moyen nouveau
     qui pourrait l'inspirer)

    Je suis l'as et du ciel et des ombres étranges
    inquiète les esprits comme le campagnol
    réfute du Zodiaque une trop vieille école
    chinoisant pied à pied sur le statut d'Archange

    Des ailes, quoi ! aux pieds ? ça me ferait bien mal…
    Et puis, quoi ! voleter en cherchant des misères
    à des âmes bien nées ou s'allant au contraire
    prôner une espérance en ce règne animal ?

    Lune sale et replète, au visage impassible
    que vais-je t'attribuer un complice regard !
    Aux cimes, tu parais sans arranger ton fard
    et ne peux qu'accuser mon ombre sur ta cible

    (que je trouve mon Jules
     et lui dirai ce fait :
     Pierrot est sourd et niais
     à ce que je hulule)

    J'en ai vu tant passer - à se tordre le cou !
    surpris, désemparés, curieux ou s'affolant
    à mon cri, d'ignorer, quand je fais mouvement
    à qui je vais donner la danse du hibou

     

    hibou_059.giftiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#134 

     

     

     

    si, si... il y eut bien une 133ème participation aux Impromptus Littéraires
    la consigne portait sur un plagiat de chanson... >> tiki#133

  • Le jour se met en frais pour le soir à venir...

    Le jour se met en frais pour le soir à venir
    appuie de longs soupirs, à soulever les jupes
    des arbres alignés (qui, n'en soyons pas dupes
    gardent leur naturel)
    J'en reconnais l'appel et m'apprête à sortir

    La chaussée affublée d'un semblant de miroir
    égoutte ses trottoirs poisseux de feuilles mortes
    Tant pis pour la saison, je referme la porte
    l'air de n'en pas souffrir
    arborant gris sourire et galure de foire

    J'ai tout laissé dedans, la maison est tranquille
    et se tient en droit fil des mitoyens étals
    soucieux de politesse environnementale
    juste particulière
    contenant son enfer de grave, de futile

    Devenu étranger, me redore l'estime
    avec mon anonyme à son petit galop
    sabotant le mépris des volets, des rideaux
    ou des porches malades
    vais comme à la parade agrémenter ma rime

    D'un vaporeux frangin pinaillant son rentier
    je me fais un prunier au bruit de maracas
    avant de m'attabler quelques miennes sœurasses
    à l'allure nantaise
    racées à la balaise et tendres du poignet

    Un idiot cherche noise et le parti d'en rire
    le ramène à vrai dire au meilleur de lui-même
    Il quitte, auréolé d'un absolu « je m'aime »
    l'assemblée qui s'en moque
    et s'en va déverser ailleurs son soliloque

    La patronne a jeté dehors le festival
    On invoque Stendhal, que la nuit se prolonge
    "Il faut secouer la vie, avant qu'elle nous ronge"
    Pour ça, j'ai mon idée
    que j'aurai démontrée si tu cèdes, vestale !

    Mais tu as repoussé la manœuvre grossière
    l’œil et le tétin fiers d'être à leur vocation
    pour le Seul Qui de Droit et par Obligation
    refermera la porte
    laissant pour lettre morte une audace éphémère

    La nuit s'est mise au frais pour le jour à venir
    J'égaille mon désir à mater sous les jupes
    des arbres allumés (qui, n'en soyons pas dupes
    pichetgardent leur naturel)
    Il me tombe du ciel une envie de vomir

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#126

  • bercerie

    L'esprit des morts veille,Gauguin,tiniak

    Je ne dors jamais si bien
    qu'avec La Camarde
    qui me caresse la main
    quand la nuit s'attarde

    Avec à ses pieds mon chien
    lui léchant la jambe
    mon lot de quotidien
    qui pleure à l'ïambe

    Un souffle d'aile et je viens
    sous son cheveu saule
    regarder battre son sein
    depuis son épaule

    Dormir ne me serait rien
    sans la voix fidèle
    aux songes les plus anciens
    dans sa ritournelle

    Chaos antédiluviens
    ou Monts & Merveilles
    je ne dors jamais si bien
    qu'en sa longue veille

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Illustration :
    L'esprit des morts veille
    Tableau de Paul Gauguin (1893)

    Lien permanent Catégories : poLésiaques 0 commentaire
  • Impériale

    Mélancolie
    je sais le prix
    de ta miséricorde à nœuds

    Grince, poulie !
    Ta mélodie
    drague des fonds libidineux

    Trille têtue
    Ah ! cœur perdu
    pour l'harmonie testamentaire

    J'ai rebattu
    des pavés nus
    le long corps expéditionnaire

    Des caniveaux
    tous les bateaux
    baillent aux bourgeoises corneilles

    L'ante credo
    d'un trémolo
    du balcon jusqu'à la corbeille

    Galimatias
    des entrechats
    respirez entre vos soupirs

    Petits soldats
    des "ah là là"
    sonnez la charge de l'Empire


    (Goûtez le charme suranné de ce poème
     à la carne aussi mesurée que XIXème

     Pour moi, sachez qu'il suffira
     d'en rire et croquer du nougat
     avec mon café d'Agadir)

    london_greenbus.jpg

    tiniak - Mes chanSonges ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • frédô

    TARATATA.JPGA quoi tient l'équilibre ?

    aux mains dans l'air qui vibre ?
    à la nuit qui s'écarte, elle
    au fond du cadre aux fibres en ridelles ?

    à la pâte, potelée
    sous le vernis lissée
    qui s'offre des brillances ?

    au petit tour de danse
    de balles à jongler ?

    à ces yeux écrasés de sourire ?

    Ne vas pas me le dire
    j'en ai vu bien assez

    n'ose pas remuer
    craignant de tout détruire
    ni même soupirer

    Non, ne me le dis pas
    Taratata !

     

    tiniak - totalités mineures
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    pour et d'après une composition graphique de
    Frédô