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poLésiaques - Page 4

  • Arrière, Saison !

    Prolongations de la saison
    les soirées traînent en douceur
    des simulacres de langueur
    aux pans ouverts de leurs visons

    Congrégation des afflictions
    dythirambe hâlée, des soupirs
    célèbrent de latents désirs
    aux estivales émulsions

    Débonnaire, un Bonhomme-Hiver
    picore déjà feuille morte
    flaque piègeuse au pas de porte
    onguent, tisane et le thé vert

    Prune amère, une idée d'en l'ère
    vogue mollement sur les toits
    n'entend pas que le monde aboie
    mais débarque enfin à Cythère

    Emballement des expédients
    l'heure est aux dernières folies
    dénichées (plutôt à bas prix)
    par les greniers vidés à temps

    Rengorgement des Ci-Devant
    sur les bancs faits pour - à la tâche !
    comme au poste-clé va la gâche
    au buvard, les émargements

    Hallali des péripéties
    dans la main, le courrier grimace
    le ciel assemble ses menaces
    et bouchonne aux périphéries

    Incurie des salmigondis
    le plat refroidit, ras le bol
    le piano tire des bémols
    et canarde l'enharmonie

    Désolation ! L'Arrièr'-Saison
    à siffler son dernier dimanche
    avec un bourguignon (de Branches)
    y laissa toute profusion

    Constellation des pantalons !
    C'est fini, les fanfaronnades...
    Rangées les tongues z'et pommades
    montent les cols sous les mentons

    arb_automne_056.gif

     

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#194 

  • digne d'un gong

    Disons, pour la Leçon, deux choses...
    Déjà l'une : mon phare fadais
    nimbé de rose-orange rais
    métempsycose-moi le dais
    empli de célestes nécroses
    jusqu'à ce petit pot de lai
    où ma vie prélève sa dose

    Et puis, ainsi qu'à l'heure docte
    quand passent au vent l'Aigre En Soir
    et ses huissiers en habits noirs
    l'écho des timbres qui s'invoquent
    pour la curée des vaines gloires
    en processions métamériques
    dicte sa loi métaphorique :
    "Rentrez ! Je ne veux plus vous voir"

    Voici comment deux sons de cloches
    (l'aérien et le séculaire)
    savent me plaquer, de concert
    à terre mieux qu'une taloche
    à terre, comme tous les mioches
    empêtrés d'ombre et de mystère
    le poing rebelle au fond des poches
    quand de vespérales aussières
    arriment le jour à l'hier

    Alors surgit, souple, élégante
    et tintinnabulant du pied
    et des cabrures de poignet
    qui vous la laisse pantelante
    une divination de chair
    dans ses voilures hypnotiques
    exhalant un souffle tantrique
    à vous consoler l'éphémère

    Dingue ! ce que peut un lent dong
    en délices de gravités
    prodiguer de continuité
    Vos services rendus à dia
    pour des campagnes de frimas
    adieu, clochers et minarets !
    me voilà sauvé par le gong

    Ah, mahayana ! J'ai trois corps !
    Pas un de trop pour rire aux anges !
    Danse, vieil Orne, sois mon Gange
    au bras de la devadasia
    Mets de la crème sur tes cors
    d'halleluias

    Silence ! Assez des clochetons
    qui m'alanguissent l'existence
    quoiqu'y réside en résonance
    une originelle chanson
    et son enfance

    Ils se taieront jusqu'au matin
    Aussi bien, dégorgeons nos faits
    sans craindre le sort ni la chance
    et leur tintouin

    Ah ! C'est bonheur que d'autres cloches...
    Que de choses, l'une dit vrai
    l'autre le sait, l'autre est le son

    gongtiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#169

  • si bémol

    Docile enchantement, vespéral adagio
    ajustant au cordeau son journalier point d'orgue
    un désastre émanant de quelque vaste morgue
    tire au ciel bayadère un occulte rideau

    Répondant en écho à cet ornemental
    larme sentimentale et oisive langueur
    gouttent, rallentado, leurs partitions du chœur
    depuis le caniveau jusqu'au sobre canal

    Micellaire déclin, le chant de la journée
    écaille sa livrée dans le suspens de l'air
    Qui remet à demain ce que ne fut hier
    Qui, attendu ailleurs, contemple son plancher

    Fallacieuse évidence ! Et non : rien ne s'endort
    de l'âme ni du corps, ni de la ritournelle
    que murmure à l'esprit l'enfantine crécelle
    en n'ayant oublié rien de son chant de mort

    Solitaire - toujours ! pleure une mélodie
    à l'étrange harmonie, survenue, sans pareille
    élaguer le récit persistant à l'oreille
    dans la surprise pure et sa cacophonie

    Là, soudain, tout se tait : recherche, sens, métrique
    le tableau de l'automne et son ajournement
    Peut-être est-il alors possible, mon tourment
    que se résume l'Ordre à ce verbe atavique :

    Si...
    (ma montre n'était molle ?)
    Je rêve en si bémol un été qui s'enfuit

     

    Les poLésiaques

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#165

  • Les grenouilles d'Elseneur

    Notre lande a gardé le nom secret du Sund
    tel que tenu depuis
    le règne de Fróði
    par celles d'entre nous que le parfum des ondes
    à travers le Seeland
    nourrit de sa magie

    Quand juin retrousse au loin tes jupes, Kattegat
    nous préparons nos yeux
    aux joies de Roskilde
    entourant le Kernen de nos ubiques pactes
    nous chantons pour nos sœurs
    endormies à Køge

    Parmi les rêves fous des pucelles du fjord
    nous choisirons lesquels
    auront voix à l'autel
    que leurs cris de furies à nos charmes s'accordent
    et nous pourrons jouer
    de nos ombres nouvelles

    Irons, de nos gaietés, narguer nos vilains frères
    Ils auront la berlue
    Nous en boirons le jus
    jusqu'à laisser ramper leurs carnes sur la terre
    pleurant après leurs mères
    et regrettant nos culs

    Il sera temps pour nous de rameuter nos sens
    Sous l'œil torve de Lune
    et sa moustache brune
    nous nous raviverons une dernière transe
    en graverons la stance
    en fines mages runes

    Et ce sera bonheur
    Grenouilles, mes sœurs
    que nos sifflets malins aux portes d'HelsingørHeks, du!

     

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#164

  • D'un volcan, l'une

    lune_004.gifLes mains au fond de la gorge
    à me fouiller les entrailles
    je m'arroge des trouvailles
    le sang rougi à la forge

    Un magma sublime inhale
    mes soupirs avant qu'ils naissent
    leur façonne des finesses
    irisées comme cristal

    Nourritures volcaniques
    Je vous cracherai bientôt

    pour égayer le chaos
    du vaste ciel atonique
     
    Et, que sorte Colombine
    de sa nuitée, les yeux fous
    je livrerai ces bijoux
    chez Pierrot avant matines
     
     
    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#156