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poLésiaques - Page 5

  • poLème souche

    Une oreille a grandi dans ma bouche
    si je parle, mes yeux louchent
    je te regarde et je te touche
    j'avale de tes mots la saveur à la louche
    imprime sur ta peau de mon sang le cartouche
    d'un chant de guitare manouche
    t'invite à rejoindre ma couche
    mêlant nos sentiments que plus rien n'effarouche
    avant de goûter à la douche
    nous nous aimons, multiples dans l'oeil de la mouche

    The fly on the wall...

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Nun, quoi ?

    Rotkäpchen, ta grand-mère !
    Louise MarkiseSollst' ihr was kaufen, prendre l'air
    (Na, Jungen ! Bougez-vous !
     Nun achten Méchant Loup)

    Ach, Quatsch ! Et quoi encore !?
    Überrascht, bin ich noch
    Que je sache, où que j'aille
    Wolfie livre bataille

    Un magasin ? Nur welsch' ?
    Siest' wie ma peau de pêche
    Appelle was ander's
    Nun, hau' ab ! Kein pleur

    Sag' mal, si j'en reviens
    Gug' mal, le panier plein
    Was endlich glaubst du ?
    Que j'ai vu le Grand Méchant Loup ?

     

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré d'une photographie de Louise Markise, berlinoise volontaire
    Klick und breiten

  • à Curnonsky

    Las, cure n'ont ceux qui n'ont plus que l'aube
    - pour tout pays !
    de ces refuges tropicaux - pour être honnête !
    A leurs talons, des nuits sans tête
    Devant eux rien qui ne ressemble au paradis
    que le fumet connu des saisonnières daubes
    sous la pluie

    Ils cheminent pourtant, progressent coude à coude
    Ils ont un lieu commun qui leur ouvre l'esprit
    Ils vont, l'Humanité sous le bras qui les soudent
    en leur anonymat porté loin du nombril

    Haubans inachevés, les réverbères
    font mine de veiller sur les crottoirs
    Des larmes de safran s'écoulent de leurs blaires
    finir au caniveau dans un jus noir

    Au-dessus, le platane à la tête au carré
    Son bel alignement est à mauvaise école
    Une jeune corneille y demeure au taquet
    (la nichée n'est pas près de prendre son envol
     le printemps traîne ici
     dans un vieux pyjama sa trop courte vessie!)

    Derrière ses rideaux, la cadette au supplice
    voit brûler l’armada établie aux acquêts
    son fanal orgueilleux ramené sur sa drisse
    et de poupes en proues le chaos des parquets
    malgré la pluie tenace

    Maints tenant, le cortège avance comme un flot
    ou tel un plein filet qui monte à la manille
    marmonne, chante et crie de Nation à Bastille
    "Ministres ! N'avons pas dit notre dernier mot;

    voici le premier : Mais... !"

     

    anarchie !

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#149

  • compliment circonstanciel

    à l'une et l'autre de mes deux

    Dehors s'est invité avec son cri de mouette
    des bronzes de clocher dans sa lumière crue
    Là-bas n'en finit pas de calmer sa tempête
    Ici a les yeux secs, il ne pleut déjà plus

    Maintenant se réjouit de conserver son calme
    (Après saura toujours se laisser désirer !)
    Hier pèse un long bras sur feuillet de palme
    il a des précédents en réserve à curer

    Ici et Maintenant coude à coude s'épaulent
    C'est entendu : Là-bas se garde pour Après
    Hier s'est découvert une ombre à embrasser
    La tempête a porté vers Ailleurs son beau rôle

    La fillette penchée sur son devoir décolle
    La fenêtre évasive avait tout pour lui plaire
    Elle a laissé au sol un cahier de grammaire
    et va circonstancier au ciel ses idées folles

    en compléments d'objet

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    évasion polétique

     

    En PoLésie
    by: tiniak

  • tussor & Cie

    Arrivé dans l'après-midi...

    « Ici,
     c'est la chambre d'amis
     avait-elle dit
     (la femme de mon vieil ami),
     trésor
     si tu veux, tu y dores »

    Et puis,
    la soirée s'ensuivit :
    bons vins, gaieté, salmigondis...
    tandis que je faisais le mort
    attendant de me mettre aux lies

    Salamalecs aux matamores
    (j'abhorre !
     j'abhorre !)
    et à leurs fades compagnies

    Amplement passée la mi-nuit
    tout autre convive parti
    les bruits me venaient du dehors
    (jadore !
     j'adore !)

    Là, dans ma chambre de nervis
    isolée par un corridor
    dans un déshabillé tussor
    mon hôtesse me rejoignit
    m'assurant que « T’inquiète, il dort »

    Comme attendu, je la couvris
    de pied en cap de feuilles d'or
    en pris quelques photographies
    sur une peau d'alligator

    « Veux-tu que je te gratifie,
      mon désintéressé mentor ? »
    À quoi je rétorquai « Nenni »
    sachant les penchants carnivores
    d'Émilie
    et des ses appétits la pléthore d'ennuis
    que sa jeunesse causait à mon vieil ami

    Au réveil, en robe de chambre
    en main, sa boisson de gingembre
    il me sourit
    « As-tu bien redoré le blason d'Émilie ? »

    Ma foi, oui.

     

    ...d'après Degas...

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#148