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poLésiaques - Page 6

  • le poinçon

    poiçon

    Si, le temps d'un pâle sourire
    le rêve ne sait pas finir
    qu'il fait bon traîner dans sa cour
    de s'y remettre à jour le jour
      agitant le gravier
    une question au bout du pied
      bousculant la maison
    à quelques pas de la raison

    Si l'endroit n'a plus rien à voir
    avec l'ordre des à-valoir
    comme le regard enfantin
    peut se laisser aller enfin
      à son bel innocent
    traversé par des sentiments
      absolus et charnels
    ânonnant quelque ritournelle

      Preuve, s'il en était :
    loge parmi les interstices
      des toiles d'araignée
    une incongruité complice

      Démonstration est faite
    quand le poinçon du contrôleur
      en taille la silhouette
    dans mon billet de voyageur

      Je quitte alors Paris
    battant le gravier de pied ferme
      à ma face ravie
    un sourire de pachyderme

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    enfantillage

     

  • Boute ficelle

    Elle, sans paître
    s'empêtre de lin doux

    Oisiveté sans ailes
    sans karma de l'hindou

    Qui sait ce que fit celle
    qui tire de son être
    la ficelle à deux bouts
    debout sur la margelle
    au Puits du Casse-Cou ?

    « - Petite dame oiselle,
         t'en fous ?
    « - Oh, ça ! …de bout en bout ! »

     

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    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photographie de ernesto timor
    [click to enlarge pix]

  • Le style au fou

    Grand fou, va !

    Dans un cancan fou
    deux bouquets de roses
    Ça fait quelque chose
    arrivé au bout
    de la scène
    achevant le vaste opéra de la semaine

    Au décor fuient des pointillés
    perspectives millimétrées
    sur l'ample feuillet dramatique
    de l'acte ultime et magnifique
    chapitrant
    comment tirer sa référence du Vivant

    Côté jardin court à la ligne
    un ballet rangé : pas de signes,
    sottes carpes tourbillonnant
    pis que derviches ottomans,
    souriantes pattes de mouches
    entrechats griffant de ta bouche
    là, mon cou
    de géant balayant l'ensemble d'un œil fou

    Un cri s'écrit en lettres molles
    tout au long de la farandole
    Un pâté, piètre funambule
    chute à point nommé sa virgule
    près de l'édicule érigée
    semble-t-il à tout autre effet
    La pirouette tragicomique
    allège la fin prophétique
    du spectacle
    où s'agrègent les destinées en dures macles

    Pour le final
    couvert de taches toutes neuves
    sentimental
    rassemblant ses rives de fleuve
    glisse aux pans de papier buvard
    le rideau de toile jacquard
    entre la scène
    et la prochaine orchestration de la semaine

    À l’épigraphe, je l’assume
    passez l’éponge et l’encre sur mon style, Ô plumes
    Ô fortes !
    Et plaise à nos esprits qu'un rêve en sorte

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#143

  • peacock

    pooOOoout

    Un cornet pleure ses pistons
    sur le dernier de mes vestons
    Et je n'ai rien pour essuyer
    ces larmes qu'il vient appuyer
    sur ma poitrine
    Pas moyen que je me débine
    Il m'a choisi pour déversoir
    de son improbable foutoir

    Il pleure ; il se mouche et il chante
    (vous voudriez que ça m'enchante ?
     gagné !)
    Nom d'un violon désaccordé
    Je vibre !
    invoque le prochain félibre
    au passage d'un coup de vent
    survenu opportunément
    m'astiquer l'âme - pis que cuivre !
    Aussi, j'ouvre mon pavillon
    et - ne sachant pas l'hélicon,
    je sors
    le meilleur de moi-même par le cor

    Oui, bon ! et tant pis pour la veste
    J'avais à coeur de faire un geste
    pour le souffreteux moribond
    dont s'écaillait le vieux laiton
    comme le cheveu du barbon

    Ni une, ni deux : je l'embouche
    (suis pas d'un naturel farouche)
    - le bugle !
    sans m'inquiéter de ses remugles
    résonne
    Et - que l'harmonie me pardonne,
    je couaque
    (aussi, j'étais un peu patraque)

    Voilà-t-y pas qu'il part à rire !
    (peut-être auriez-vous dit : barrir)
    Il s'esclaffe comme l'enfant
    qui voit à ses pieds le géant
    tombé, déchu
    par quelque mystère impromptu
    l'entier du cul par-dessus tête

    Jugez comme est simple la fête

     

    Mario Mariotti

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration, d'après Mario Mariotti et ses peintures sur mains

    Illlustration sonore ? Bééh... root ?

  • Autodafé volontaire (le feu, ça crée)

    alarm-feu.gifPerdure, fièvre
    Je te garde un pli de ma lèvre

    En retour, attise mon front
    qu'enfume, brume, un horizon
    de rêves
    prenant place pour la relève
    au plus fort du conflit ouvert
    entre les sillons de la terre
    et les tranchées de feu coulant
    les quotidiens épanchements
    du désastre
    intimant selon l'ordre établi au cadastre
    le prompt repli sur leurs arrières
    des laborieux faits accomplis
    ou la charge à nouveau des tâches ménagères;
    Fi !

    Tristes pieds glacés, mon sang bout !
    Frugalités de geste, au clou !
    Ai mis en mode automatique
    mes réfutations tectoniques

    Fébrilité, duvet de songes
    étire ma carne à rallonge
    sur la table
    des seules fraternités vraiment soutenables
    discrètes comme virulentes
    mais de fidélité constante
    bonifiant au cours des années
    leur saveur liquoreuse et leur goût charpenté

    Hémorragiques rituels
    Plaies saignées à même le ciel
    préconisées, matin et soir
    par des praticiens de comptoir...
    Buvez, car ceci est mon sens
    Puis courez, border aux céans
    vos cafards
    en prenant soin, de loin en loin
    de leur conter vos cauchemars

    Je brûle ! Je brûle ! Je tiens
    un bon Quat'cent-cinquante-et-un !!
    Et m'en vais, pip'lette à la main
    prendre une bonne douche orange
    et, s'y devant, écrire un mot
    (chose promise !)
    à mon étrange ami Pierre, haut
    sur sa chemise :

    « T'inquète pour ta Colombine...
       Elle fume chez la voisine
       un arrivage de pavots; qui ça dérange ?
       C'est pas la fin des haricots ! »

     

    ernesto timor, photographe

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#136

    Illustration photographesque : © ernesto timor
    (Ah non, mais si ! Allez-y voir, hein)