poLésiaques - Page 3
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Barcarolle 2013
De ciels sans fin, les feux miroitent sur les ondesDeux voix seules au monde- enfin, et sans faconde !et disant tout le bien de pouvoir célébrerl'une l'autre, la fin si longtemps espérée :la belle nuit d'amourUn parfum de jasmin ajoute à leur ivressetransporte cette liesseloin des sombres bassessesqu'un nain fomente, à terre, en versant plus de vinqu'il en est nécessaire à l'esprit incertainqui réfute le jourÔ muse ! Ô courtisane ! Où porte votre chœur ?Il est plein d'une ardeurqui n'aura le bonheurà son dernier soupir, que d'être un chant du cygnepuisque le drame attend sa conclusion indigneabsurde et sans retourtiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Impromptu Littéraire - tiki#202 -
blonde heure
J'ouvre mes paupièresgrand comme des sacsseul au bord du lacpour choper au volquelques billets de lumièreque l'automne affole***Trahison ! Trahison !Ces feuilles mauditestrahissent ma fuiteloin de la maisonCanopée des canopées !Je voulais tant m'évader...C'est pas du jeu, ces façonsd'avoir couvert, dans la nuitla clairière d'un tapisd'embûches rouge et marron !C'est la saison, diable ! diable !C'est la saison, tour pendable !C'est la saison Mille FeuxC'est la saison qui le veut***Je te vois, je te respirecomme l'humus flamboyantde l'octobre finissantd'étaler son frais empireTu chemines devant moidans ce bois qui se déplumeta rousse blondeur allumeun feu au bout de tes doigtsElle embrase jusqu'aux cieuxdes nuées la course molleet m'arrache des parolesque réciteront tes yeuxIl est temps que je t'appellepar le nom que je te donnequand je rêve ta personneoù loge une heure nouvelleNous allons, dans le vent froidbientôt hurler nos ivressesles fondre en un vin de messeet célébrer nos émoisVous saurez nous laisser faireesprits discrets, faune, floregoûtant que l'on s'aimât fortquand déjà menace HiverIls chantent, déjà plus vifsles vents du septentrionmais notre conjugaisonignore leur subjonctifElles passent près de nouschaque année, les saisonnièressans égaler ta crinièreni, pour toi, mon amour fou !tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Défi du Samedi -
Taon va la cruche à Io...
Je suis née - le sais-tu ? de la curiositéd'un génie méconnu de la cinématiquemais n'allons pas nous perdre en trop de dialectiqueje suis vachement belle et sans viscosité !J'ai défié l'ancien temps qui fut longtemps louéau fils inconséquent, à la femme acariâtre...et n'allais pas au champ, drivée par quelque pâtremais l'amour que j'avais des regains de nuéesLa tête d'un géant bouge encore à mes pieds- ses yeux ornent de paon la queue de fanfaron !Au cul, un vilain taon, j'ai fait le tour du mondeavant d'entendre enfin ce mot de Prométhée :"Vu comm' t'es vach'ment belle, pas besoin de broutertu vas tout recouvrer de ta splendeur pastelleen certaine égyptienne et forte citadellepour peu qu'on se rappell' qui t'as défigurée"Bon, me voilà Isis, dans un temple ferméà regretter mon champ, mes compagnies futilesavec leur poil plus brun et leurs noms imbécilesL'amour vache, ça va, si c'est pour la journée !pour un Impromptu Littéraire - tiki# euh... chépu 0_0Ah, bah 200-2 quand même ! -
La maison violée
La maison les yeux clos, la bouche entrebailléefigée dans la stupeur, m'a fait lever le nezsous la flamme accôtée à mon bras de fauteuil.D'abord, je n'ai rien su, que la nuit qui s'effeuilleque j'étais dans l'idée - ayant fini mon deuil,de me jeter au fond, d'aller lui déflorertous les bruissants recoins qu'elle m'aurait offertcomme on se connaissait - pas tout-à-fait d'hier,et qu'il ne pleuvait plus.J'avançais mollement dans la gorge nouéede la maison glacée qui ne respirait pasni l'air dans les cheveux défaits de la voisine(la forêt de Perseigne avec son vin mauvaisdepuis qu'on lui a tué son loup, son grand corbeauet le petit mulot qui lui fisait les pieds)ni la chair de poussière aux rampes d'escalier.Je n'étais pas inquiet, j'enfilai un manteauune écharpe et des gants.Quand j'entendis, soudain, qu'on marchait, là dehors- et d'un pas sans effort dans cette obscurité ?!Ça filait droit devant, sur la maison livideet je distinguais bien comme ça soufflait fort.C'est entré, sans mot dire et m'évitant de peuJ'ai entrevu ces yeux; ils étaient comme vides !C'est allé en cuisine en grognant, tel un fauve,un vilain sanglier fuyant devant la courreet puis, ça disparut.Le mur l'aurait mangé ? Avais-je eu la berlue ?Mais non ! Dans les fourrés, ça massacrait des branchesaprès avoir foulé le potager couvert,au dos de la maison qui pleurait en silence.En emportant plus loin son étonnant vacarme,ça ravageait l'hiver avec obstination.Je restai interdit, un moment, sans raisoncaressant la maison, apaisant sa souffranceet son cœur en alarme.tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Défi du Samedi -
rue, mine !
C'est la venue des gens petits
l'artère des fins microbiennes
il y circule des semaines
un laborieux ordre établiClaque, talon ! L'autre tape un
joufflu perdu pour le Trésor
Négoce des petites morts
dimanche s'en lave les maintsÇa va; ça vient, de l'aube à l'aube
en s'ignorant le mieux possible
et masquant des zones sensibles
l'âcre fumet de maigre daubeJ'ai laissé mon chien à son jeu
mes rêves crus au caniveau
sous ses pavés mes idéaux
couverts de bitume spongieuxMais c'est la mienne; et j'y retourne
à ne plus savoir en quel sens
par automatique évidence
et n'espérant pas de ristourneC'est là que je divague entier
une heure, un instant et ma mort
occupés à tirer des bords
vers ses rivages séculiersC'est là que je navigue encore
une heure, un instant, volontiers
hissant ma verve à son hunier
gonflée d'un souffle franc de porttiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un impromptu littéraire - tiki#195