Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poLésiaques - Page 9

  • cacastrophes

    etron.jpg
    CACA BOUDIN

    le popo de papa
    vient après mon pipi
    c'est mieux comm' ça
    sinon, c'est cuit

    sinon, ça ne va pas !

    sinon rien ne va, pue
    gâche mon chocolat
    avant que je l'aie bu
    et me coupe l'envie

    ***

    CROTTE DE BEAT(nik)

    "tout le monde il est beau
    tout le monde il est gentil
    le monde est beau
    tout le monde il est gentil"


    si le monde ment, merde !
    j'en ai pris mon parti
    je recueille dans l'herbe
    mon bouquet d'aujourd'huis

    ***

    MERDE ALORS

    crottins crétins
    crottinent dans le square
    étrons, boudins,
    merdes ostentatoires

    talon, pointe, semelle, hélas
    un pas soudain mal assuré
    rappelle au moment de glisser
    comme la vie est dégueulasse

    ***

    FANGE VESPERALE

    A l'horizon,
    un ciel
    chassieux
    tire la chasse
    et c'est
    tant mieux

    ***

    ÊTRE ON

    Être On, c'est bien
    c'est bien commode
    ç'aurait mêm' du chien
    n'était la mode

    tous ces cancans qu'On se redit
    diarrhéiques hypocrisies
    c'est le fond des conversations
    qui commencent toujours par "on"

    et l'On n'étant pas très liseux
    répand son lisier fangeux
    oubliant dans ses pantalons
    la raie qui mène au trou du fion

    Voici que l’On chante en prison
    Être On ! Être On, petit,
    Pas maton !
    É-hon ! é-hon !

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi "merdique"

  • Les pieds sûrs

    (conjonction de subordinations)

    mandala.jpg

    Que je m'arrête, elle s'en va
    recule à chacun de mes pas
    fait mine d'avaler le ciel
    où elle tient dans la kyrielle
    sa place bleue

    mais

    Que je l'écoute, elle me chante
    un rêve de rives atlantes
    une homélie d'amples murmures
    que répercutent les ramures
    aussi les fleuves

    ou

    Qu'importe qu'ait passé la faux
    quand plongent mes doigts sous sa peau
    le poignet dans son fin duvet
    je la sens frémir et vibrer
    toute sa chair

    et

    Que m'est douce la tessiture
    qui lui traverse la cambrure
    quand son chant crache des geysers
    ou fertilise l'atmosphère
    de cendres chaudes

    donc

    Que je sois œil, oreille, bouche
    main fouillant ses âges farouches
    mon désir où mon songe naît
    lui voue le fantasque souhait
    d'être son ombre

    or

    Que l'heure soit tendre ou brutale
    ses humeurs vives ou létales
    elle est toute à son avantage
    à n'être qu'à son propre ouvrage
    sans inquiétude

    ni

    - quelles que soient les destinées
    des richesses, des pauvretés
    attachées aux prémonitions
    qu'inspire sa révolution,
    aucun espoir

    car

    pied.jpgQu'elle poursuive où je m'arrête
    sa course de ronde charrette
    emporte gloire et incurie
    aux apatrides écuries
    de l'univers

    contre mon besoin de rêver
    que je vole à son alentour
    je sais devoir marcher toujours
    les pieds sur terre

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • alarmonne

    lunaison.jpgUn œil
    sa larme
    la lune avec son charme
    et moi qui m'en alarme énamouré

    et moi qui m'en alarme
    à l'œil
    complet
    s'émouvant de la contempler

    C'est mouvant que ce drame

    j'y regarde passer
    des destins accomplis les trajectoires

    Pour une mer à boire
    je pourrais m'oublier
    et rejoindre ce lent ballet

    y concentrer ma flamme
    abscisse et ordonnée
    en un point calculé au tableau noir

    et briller comme larme
    avant de retomber
    à nouveau sous le charme suranné

    de la lune qui s'est levée

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • lapidaire

    3ricochets.jpgIl est assis
    les pieds saisis par la rivière
    dans le souffle doux et discret
    du bois qui parle depuis des siècles
    avec ce timbre connu des faunes
    hérissant des champs le duvet
    - l'oreille saura mieux l'entendre
    les yeux clos,
    ce qui se raconte à la terre...

    Il entend, mais il est distrait
    dans sa bouche gâche une pierre
    avant de l'envoyer dinguer
    en ricochets sur l'onde claire
    et dépolie

    À peine a-t-il fini son geste
    il se rassied, les pieds dans l'eau
    et met dans sa bouche à nouveau
    un caillou dont sa langue teste
    le glacis

    Il y prend le temps nécessaire
    que de rugueuse jusqu'à lisse
    la surface nue de la pierre
    soit proprement prête à la glisse
    et embellie

    À l'enfant qui vient sur la rive
    il offre un curieux spectacle
    réminiscence des oracles
    dépourvue d'emphase abusive
    - pour la joie ?

    Il est debout, les pieds dans l'eau
    nimbé de mouvantes brillances
    il répète la même danse
    avec un arbre pour chapeau
    et ce sourire
    que lui arrache le prochain bond à venir

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Le Bateleur

    Le petit qui attend d'être mené au bout
    reluque tous les autres
    dévoiler leurs atouts sur le tapis de jeu
    dans une surenchère au ballet capricieux
    où rien n'est épargné aux tenants du royaume
    - ils sont partis en chasse !
    ourdissent leur menace à l'abri des regards
    depuis la garde prise envers et contre tous
    et le roi appelé en renfort ;
    un chien mis de côté fait le mort
    dans son repli secret, la surprise
    aiguise les convoitises
    dynamise l'entrain, forge les stratagèmes
    préconise un destin aux relents d'anathème

    Le petit l'a compris : il est la proie de tous

    mais sa longue fratrie dans sa moustache glousse
    en déroulant sa suite
    elle force la main à répondre à l'invite
    et son euthanasie n'a pas d'autre dessein
    qu'un petit bateleur l'emporte sur la fin
    et ce, de main de maître
    reléguant les "peut-être" aux rives incertaines
    des torrents de délire à la petit' semaine
    où se noient les espoirs
    aussi la vanité de celui qui veut croire
    quand sa petite lame en un geste abouti
    enrobe dans son pli le festin d'une dame
    et nettoie le tapis

    le_bateleur.jpg

    ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK