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poLésiaques - Page 16

  • Révolution des résolutions

    « Tu voudras bien d'un gâteau, maintenant »
    dit la bouche fine, parlant
    sous le regard à l'ombre
    avec, sur le gâteau
    une manière de prière
    et dans le dernier mot
    à deux doigts de l'espièglerie
    une certitude alanguie
    déposée devant les mains jointes
    l'une par-dessus l'autre, éteintes
    ou peut-être engourdies
    ou feignant de s'être assoupies

    ...Et quoi ! d'autres font la sieste à cette heure
    au prétexte que la chaleur l'exige
    Ça, et puis le nombre de piges...

    Sur la nappe en toile cirée moutarde
    une couteau patiente sur sa garde
    il ne veut plus jouer à l'horloge
    espérant là qu'on l'en déloge
    et bientôt tinter dans l'assiette
    et trancher et faire des miettes
    mais l'assiette aussi, vide et pâle
    attend au pied du verre, sale
    où de vestiges en fragments
    subsiste une gloire d'enfant

    L'assiette à un bout, la voix de l'autre
    et au milieu boude une poire

    Une poire en est pour ses frais !
    Elle qui s'est coupée en quatre
    en quatre encore et puis en quatre
    Elle a sucré, de ci de là
    de quelque bras long quelques doigts
    Elle en garde le dos pelé
    et personne pour y goûter ?
    C'est gâcher ! C'est misère !
    et qu'en dire à la Terre Mère !

    Dans le rai de lumière
    que laisse un volet entr'ouvert
    partager l'intérieur
    arrimé ferme à son balcon
    l'oiseau de la tête, non-non,
    décline cette invitation

    C'est qu'il a résolu hier
    de faire maigre tout l'hiver
    ayant cet été pour dessein
    de voyager léger (enfin!)

    C'est ainsi ...allez !
    C'est tant pis, pour les
    bonne poire,
    pov'pommefête des miettes,
    voix dans le noir...
    l'oiseau a quitté son perchoir;
    il ne reviendra de sitôt
    que l'on célèbre l'an nouveau

    Voici comme en révolution
    s'ensuivent les résolutions


     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki#64

  • Qu'on sonne à la porte

    A point nommé
    fil, ma pensée
    subtilise
    et d'un mot l'autre
    aussi la vôtre
    électrise

    Elans, détours
    hauts libres cours
    épiloguent
    coquelicots
    ceignant à flot
    la pirogue

    Insigne extase
    des périphrases
    hyperbolent
    tirée des songes
    à bout de longe
    la corolle

    Oubli ! Oubli !
    ton vent s'écrit
    « j'aime encore »
    aux coins de table
    des nuits de sable
    noir et or

    Unique vers
    à l'univers
    méthodique
    frotte ta corde
    au Grand Désordre
    mélodique

    qu’on sonne à la porte, hélas
    mon grave et gris sourire grimace

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire -  tk#63

    1think.jpg

    une occasion de souhaiter à tous les participants du site d'écriture ludique LES IMPROMPTUS LITTERAIRES la meilleure et la plus durable énergie qui soit, très chères Scribouilles, au seuil de cette nouvelle année de LIBRES COURS !! 

     

  • ultime pirouette

    Toc, toc
     C'est qui ?
    La Mort
     Encore ?!

    Oui, mais cette fois-ci,
    je viens remporter la partie

    (à part lui) Que tu crois…
    Que je dis !

    Toc ! Toc ! …alors !?
     C'est bon, j'arrive
     (soupir) Je n'ai déjà plus de salive

    Qu'importe ! où nous allons,
    il n'est nul besoin de chanson

    Toc…
     Oui
    Ah, c'est heureux…
    …enfin… quand même !
     Vous ai-je dit que je vous aime ?

    Si je vous baise les yeux,
    m'aimerez-vous un peu ?

    Ah, ça ! qui parle ?
    Le Prince Charles ?
    Toi, mon cher Jules ?

    - Elle s'avance, je recule -

    Allons ! allons, mon bon,
    ne faites pas tant de façons

    Mais oui, mais non, ma chère…
    A propos, qu'allons-nous en faire ?

    De… ?
     …ma chair, pardi !
    Nous la laisserons là, sans vie
     J'entends bien, mais après

    Il n'est pas de "mais" ni "d'après",
    pas plus que de "si", de "peut-être",
    ni aucun tralala
     Et je dois gober ça ?

    C'est le lot commun; c'est l'usage
     Ne m'en dites pas davantage
     Je suis prêt, j'ai fait mon bagage

    Vous voyagez léger
     Ça vous ennuie ?
    Non, c'est assez
     Et pour mon épitaphe ?
    Apposez là votre paraphe
     Oui, mais dites, qu'en pensez-vous ?
    C'était couru, venant de vous
    …c'est plutôt bien tourné :

    « C'est sympa d'être passé »

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

    le_yoga_et_la_mort.jpg
  • planté là

    Le ciel déplace son front gris
      en biais, de gauche à droite
    L'ouverture du toit
    lui fait comme une boîte
      bordée d'un rang de candélabres
      pointant leurs cimes glabres
      aux branches amaigries

    Bientôt un noir corbeau se charge
    d'ajouter au tableau
      ouvrant les ailes larges
      de son vaste manteau
    le contraste qui fait défaut
    et signe l'harmonie
    de l'instant qui s'ensuit
      où je suis tout entier compris

    Alors mon rêve orange
    s'immisce en tout, dérange
    s'empare du ciel et le mange

    Un vent s'en revenant de l'ouest
      en précipite l'or
    où s'arriment encore
    des nuées vespérales
    qui frottent leurs mains sales
      à l'arête des monts

    (je fais bien des façons pour changer le décor,
      hein ?)

    L'arbre respire encore
    - c'est toujours ça de pris
      sur l'hiver et sa nuit
      précoce;
    dans la rue, des passants véloces
    se pressent la Noël
    - et ça fait bien du bruit, ma belle

    Ma belle aux yeux lointains
    m'appelle

    " Je vieeeens ! "

    Alors ?
    Hé hé,
    je plante le décor.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKraven1.jpg
  • épicerie

    calendules.jpgadoucis mon ennui
    jolie fleur de souci
    que mon rire jauni s'en dégrise

    je mâche tes fleurons
    mais garde, lumignons
    tes boutons d'or à la chemise

    ses griffes indomptées
    viendront les dégraffer
    aussi sauvagement je l'espère

    que bientôt dans la chambre
    aux vapeurs de gingembre
    l'emporte la sienne atmosphère

    échappée de l'aisselle
    l'armoise citronnelle
    m'appellera tout contre son sein

    pour que d'autres rapines
    dansant la capucine
    s'éveillent au creux de nos mains

    viendras-tu jolie môme
    troubler de cardamome
    ma longue marinade ?

    ma pauvre calendule
    observe la pendule
    et craint pour ses pétales

    quand tout mon gris sourire
    finira de jaunir
    je serai bien malade

    que je n'aie de nouveau
    saisi, coquelicot
    ta bouche cardinale

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi épicé