Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poLésiaques - Page 18

  • (mékesskila)

    Cette voix qu'il a
    chaque fois qu'il a
    affaire avec ses anges
    me ronge, me dérange
    me mange le foie

    me couche à terre
    contre la pierre
    comme un pénitent gris

    mais quoi ?

    briser la glace
    à pleine face
    et confondre sa nuit ?

    moi qui n'ai que le jour
    et mes yeux de velours...

    Cette voix qu'il a
    chaque fois qu'il a
    rattrapé un fantôme
    il pleut d'entre ses paumes
    le sang des rois

    il pleut des madeleines
    sur les campagnes vaines
    où fanent les dimanches

    et quoi !

    le jardinier
    s'en est allé
    ailleurs trousser ses manches

    et moi qui n'entends rien
    aux choses du jardin...

    Ce regard qu'il a
    chaque fois qu'il a
    une ombre à la fenêtre
    je pourrais disparaître
    entre ses pas

    m'emporte l'âme
    comme une lame
    affole l'océan

    et puis retombe
    dans cette combe
    où dorment des géants

    et moi si jeune encore
    vibrant de tout mon corps...

    Oh, regarde-moi
    Oh, embrasse-moi
    je suis la vie aimante

    Oh, épouse-moi
    Oh, célèbre-moi
    et que tout me contente

    D'un geste
    un mot de toi

     

     

    aLaPlume.JPG

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Liberté des libertés

    Liberté des libertés
    youpi tagada tsoin tsoin
    Liberté de funambule
    marchant tête dans les mains

    Donne-moi des libellules
    des fleurs et des meul's de foin
    'pi des canons sans recul
    au p'tit guéridon du coin


    Liberté des libertés
    prout et prout et tralala
    Liberté de fumerolle
    dans son foyer d’apparat

    Dis-moi la bonne parole
    cigarette au chocolat
    Dis-la moi que je rigole
    quand je compte jusqu'à trois


    - Un'... deux... trois !

    Fraternité, allons donc !
    mais la guerre, mais la guerre
    Fraternité, mon colon !
    mais la guerre en rigodon


    Égalité, va savoir !
    c'est le gouffre, c'est le gouffre
    Égalité, cette Histoire !
    c'est le gouffre des espoirs


    Liberté, oh ! ma jolie
    libellule, libellule
    Liberté, ma douce amie
    prends ta pilule à midi


    Elle est passée par ici
    et se cassera par là
    La liberté, mon amie
    commence par toi et moi

    La liberté, c'est de l'encre
    et des taches sur les doigts
    La liberté, c'est le cancre
    parmi tous les cancrelats


    Liberté, mon rêve à prendre
    je te donne à bout de bras

    Liberté des libertés
    youpla boum et ratata

     

     

    68marianne.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration chienlitesque (1968)

    impromptu littéraire - tiki#58

  • sisssuUUiiii

    4MONSTZ.JPG

    SuUuiii, je l'ai pondu mon impromptu de la semaine...
    (tiki#57)

    mais 'faudra aller le chercher, hin hin !

  • et avec ça, ce sera tout ?

    Avec tout le bois mort des forêts insoumises
     tous les élans des amours ravageuses
     tout le soutien des terres généreuses
     tous les secrets attendant qu'on les dise

    Avec les chiens perdus pour la bonne caresse
     les orphelins du plus simple sourire
     les solitudes à n'en plus finir
     les portes closes sans laisser d'adresse

    Avec le peu de temps que chante la cigale
     la saison neuve où cette autre s'effeuille
     le rouge feu du soir qui monte à l'œil
     l'aube, son voile et sa danse orientale

    Avec un petit rien que c'est un vrai bonheur
     une main pleine de caramels mous
     un vent marin glissant des billets doux
     une tartine confiture et beurre

    Je ferai les barreaux de l'échelle à gravir
    d'après Fabien NOURRISSONpour l'apposer au ciel sur le petit matin
    en priant le Pierrot de vite déguerpir
    décrocher de la lune le miroir sans tain

    et te l'offrir
    (mais cela va sans dire)

    et boire un vers
    au calice lunaire
    avant de le jeter en l'air

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : d'après un bronze de Fabien Nourrison

    impromptu littéraire (remanié)- tiki#56

  • bascule extrème

    Navigue, Flamme Bleue, navire au bout du monde
    qui cherche après le monde encore un nouveau monde
    et vogue sans retour possible sur les terres
    quittées sans un regret pour y laisser naguère
    des ventres grand ouverts les âmes moribondes

    car les femmes aimées et les enfants chéris
    qui nous accompagnaient de leurs chants, de leurs cris
    de linges agités au moment du départ
    ne sont plus que chiffons, sanguinolents, épars
    dont la folie guerrière a massacré la vie

    Navigue, Flamme Bleue, avec les réchappés
    qui manœuvrent encor tes voiles rapiécées
    à tirer des bordées pour conjurer le sort
    ils récrivent l'histoire et rêvent leur essor
    en partageant le quart et la viande séchée

    de leurs gorges flétries montent des mélopées
    avec les mots anciens qui disent les contrées
    qui disent d'où l'on vient et comment on l'emporte
    qui disent la magie de nos natures fortes
    et tout ce qu'il est bon d'entendre, d'évoquer

    Navigue, Flamme Bleue, navire aux lignes fières
    nous sommes les Sans-Femme, Sans-Fille, Sans-Mère
    n'ayant plus rien à perdre nous courons le monde
    en nous en remettant aux caprices des ondes
    des vents et des dieux fous qui peuvent nous défaire

    mais aucun ouragan, aucun monstre marin
    aucune féérie dont nous ne savons rien
    ne sauraient entamer la résolution prise
    nous mènerons à son terme notre entreprise :
    atteindre au bout du monde un ultime destin

    Navigue, Flamme Bleue, navire vent debout
    la fin du monde est proche, étale devant nous
    sa lisère inconnue

    Navigue, Flamme Bleue, toutes voiles dehors
    nous franchissons du monde le dernier rebord
    et sombrons dans les nues

    "- Ont-ils tous disparu ?
    "- Oui, c'est ce qu'on rapporte ;
    mais on raconte aussi qu'une main les emporte
    et qu'aujourd'hui encore on peut apercevoir
    passer sur le front noir quelque bleu météore
    que c'est signe de vie, signe d'espoir
    en quelque sorte qu'il nous plaise d'y croire
      fermée la porte
      bonsoir

    Oh ! tes yeux !
    Un chemin s'est ouvert dans leur ciel que partagent
    bientôt et plus jamais hier et davantage

     

    Samedi-défi.jpg

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un
    Défi du samedi