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poLésiaques - Page 12

  • le sexe des lunes

    Une lune abîmée pour une lune neuve
    l'une au ciel étoilé, l'autre au fleuve
    mince linge laissé par mégarde
    livré au vent sur la rambarde
    qui l'aura dénoué sans effort
    pour l'abandonner sur le bras mort
    du géant sinuant à travers le décor

    Pour une lune neuve une lune abîmée
    l'une flotte, où l'autre illuminée
    pâlotte un visage humide et froid
    qui se pourrait masquer d'un doigt
    et n'empêche ni ne sait ternir
    les milliers de billions de sourires
    que nous font dans son dos les astres et leurs lyres

    A choisir l'une ou l'autre aurais-tu hésité ?
    Ce ciel n'est pas le nôtre, allons ! Viens, j'ai plongé.

    lunes.gif

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ports de plaisance

     

    trench.jpg

    I

    Il a plu, ou c’est moi ?

    C’est tout mouillé dehors et sec à l’intérieur
    (je vous parle de cette humeur
    qui me navrait hier encore)

    Allons,
    vidons les pleurs et les suppliques
    avec le jus du dernier bain
    une fois bien lavées les mains
    curée l’humeur maligne
    fondue la graisse indigne
    siphonnés les points à la ligne
    et flatté le bon chien
    qui se joint à ce chant du cygne

    II

    Il a plu tôt et déçu tard
    sous son air falot, le gaillard
    n’est pas de tout repos
    - tu sais que loin s’en faut !
    Que ne soutiens-tu son regard
    de ton côté de l’eau ?

    III

    Il a plus d’un tour dans son sac
    le donneur de coups de matraque
    Il sort de son chapeau
    un air d’ordre nouveau
    sur des talons qui claquent
    et rythment du troupeau
    le pas cadencé dans les flaques
    sur le Trocadéro

    Je suis pris d’un sursaut
    et chante avec ZAO
    « … Tout à coup, patatrac ! »
    levant haut le drapeau
    noir comme cape de Zorro

    IV

    Il aura fait Beau Voir
    - passés la croûte et son miroir,
    dans l’ombre du tableau
    la courbe de son dos
    la main fine à son écritoire
    la cuisse écartant le peignoir
    et le grain de la peau
    joyau dans son écrin de soir
    qu’une aile de corbeau
    couvât une nichée de trop

    V

    Alors, plaire ou pleuvoir…
    Qui préside au choix du manteau ?

     

    boss_trench.jpgtiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Impromptu Littéraire - tiki#72

  • Faux pas, Poucet

    Tout comme à cette vitre un châssis de bois blanc
    en filtre intelligent fragmente le regard
    le rêve est mon arbitre et jauge mes élans
    à l'aune de mes bonds dans le brouillard
    - cet inconscient se levant sur le tard...

    Je saute d'un mot l'autre
    et pense m'y connaître
    Petit Poucet, le nez à la fenêtre

    Ce château, c'est le vôtre
    au bout de la marelle
    des flaques dans la forêt qui ruisselle

    Une étoile électrise
    l'aile d'un vieux corbeau
    prise sous le manteau d'un voyageur

    Et l'idiot anglicise
    les croas de l'oiseau
    par quoi il croit leur donner de l'ampleur

    « Je te tiens, tu me tiens »
    ne lui suffit donc pas ?
    Il crie sur le chemin
    « A captcha! A captcha! »

    Dans sa course brutale
    s'égaillent les cailloux
    Frères, nous ne rentrerons pas chez nous

    PETITP~1.JPGMais c'est un moindre mal
    un festin nous attend
    derrière les fenêtres de bois blanc

    A la table de l'Ogre géant
    fort opportunément absent

     

     

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#71

  • alors

    Ah, l'or alors !
    mon doux sommeil
    au tien dissemblable, est pareil
    à la petite mort vermeil
    qui m'appesantit le corps
    plus sûrement que le soleil
    dehors, vivace
    écrasant l'ombre sur la place

    Alors, à l'or
    j'invente un signe
    à vue, la connivence digne
    de ce nom dont on fait grand cas
    pour mieux brandir à bout de bras
    l'histoire entière
    faite éphémère
    et brûlante comme ce tas
    de bois de chauffe
    qui me charpente pas à pas
    quand je vais au-devant de toi
    mon somme,
    avec en bouche un goût de pomme

    Pomme d'or et pommade orange
    mais alors à l'orée du songe
    qui me démange ?
    qui me ronge ?

    pommedor.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • couleurs passagères

    Aux courbes de la Seine
    pareillement vert veine
    partageant les nervures d'un gris Paris
    me roucoule une peine
    villégiature ancienne
    où s'écoule et déroule ses plis
    le déclin d'un jour plein d'ennui

    Quoique fume la peau
    brune des marrons chauds
    je crains de me risquer dehors
    - il y sévit un froid de mort
    à la pâleur diamantifère;
    rien de ce décor n'est fait pour me plaire

    L'obscurité peste, aphone
    tandis que la moquent des taxis jaunes
    en toute impunité
    (ils ne font que passer)

    Pomme rouge et mitaines
    une sorcière a mis
    l'habit noir d'une haine
    incestueuse et meurtrie
    elle a quitté la plaine
    pour les bois interdits
    où logent de vilaines envies
    - c'est, du moins, ce que le vent dit

    À ton signal orange
    mon rêve, je me range
    et change mon regard intérieur
    pour le plus enfantin des plus simples bonheurs
    J'offrirai ce bouquet de plaisance
    à la première fleur qui m'inspire une danse

    Un bleu de méthylène épouse le velours
    à la frange d'un jour qui retrousse ses manches
    auprès du fleuve Amour, il baigne jusqu'aux hanches;
    il y fera sa cour aux ombres qui promènent

    Violette virulence, un pays saltésien
    tire sa révérence aux pieds du vieux mont chauve
    mais c'est de l'insolence, au fond, que tout ce mauve
    éclatant de jouvence et de rires badins

    Ah, si je m'attendais, tiens !
    à ce que me présente le matin.

    lavande.jpg

    pour un Défi du samedi [#94]
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK