Le ciel déplace son front gris
en biais, de gauche à droite
L'ouverture du toit
lui fait comme une boîte
bordée d'un rang de candélabres
pointant leurs cimes glabres
aux branches amaigries
Bientôt un noir corbeau se charge
d'ajouter au tableau
ouvrant les ailes larges
de son vaste manteau
le contraste qui fait défaut
et signe l'harmonie
de l'instant qui s'ensuit
où je suis tout entier compris
Alors mon rêve orange
s'immisce en tout, dérange
s'empare du ciel et le mange
Un vent s'en revenant de l'ouest
en précipite l'or
où s'arriment encore
des nuées vespérales
qui frottent leurs mains sales
à l'arête des monts
(je fais bien des façons pour changer le décor,
hein ?)
L'arbre respire encore
- c'est toujours ça de pris
sur l'hiver et sa nuit
précoce;
dans la rue, des passants véloces
se pressent la Noël
- et ça fait bien du bruit, ma belle
Ma belle aux yeux lointains
m'appelle
" Je vieeeens ! "
Alors ?
Hé hé,
je plante le décor.
Commentaires
qu'importe le décor tant que l'aujourd'hui, qu'il soit d'hier ou de demain, est beau...
tu fais des façons
mais tu donnes le ton
que c'en est dis donc
un vrai rigodon !
la lumière guette l'oiseau et c'est le commencement... du printemps !..