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planter le décor

  • pourvoir

    La paume retournée, le champ fertile
    Vestiges de forêt, un archipel
    de bosquets sous le vent, infatigablement
    Les ruines d'un moulin que les ronces ménagent
    où le pays va ranger ses légendes
    et les oiseaux nicher leurs maigres dividendes
    avant de comploter à l'angle une évasion
    au nez glacé des prochaines saisons

    Fiou ! C'te peine    C'est bien, fort bien
        Certainement sain, même
        mais je suis citadin
        cultive mon teint blême
        et ruinerais vos plants
        en moins d'une semaine
        (remettes-les plutôt à la gardienne)

        Et puis, la vue du sang...
        ...déjà pour les pourceaux...
        mais s'agissant de l'autre Tout Là-Haut
        - et qui saigne ! qui saigne !
        de son œil paternel agonisant
        comme un rituel, et quotidiennement !
        en ai vu des baignoires pleines
        (dont on fait des cartes, vilaines !!)
         que c'est peu ragoûtant, au final
        ...des mares, oui... si éminemment sales
        et même des caspiennes, dis
        où va, se reflète à l'ancienne
        la fin des temps d'avant la veille

    Alors quoi ? Quel meilleur appareil
    vous dira que la terre vous porte
    et qu'il n'est pas possible qu'on en sorte ?
    Aussi vrai qu'elle tourne et n'ira pas plus loin...
    Ne quitterez-vous pas cet air chafouin, l'ours !
    qui vous fait triste mine ?
    C'est le bout de la Course...
    Et cessez de crier « À moi ! On m'assassine ! »
    C'était pour votre bien, l'ami, cette balade
    Vous autres de la ville êtes toujours malades
    aigris et gris, qu'on dirait de l'ardoise
    votre mise

        Est-ce un chien qu'on entend ?
        Est-ce moi qu'il appelle ?
        Et pour quelle entreprise ?
        
        Je vous quitte, les gars
        Et ne m'en veuillez pas avant l'année prochaine
        Elle est déjà bien prise. Ma rengaine :
        
        Ma chienne ! Ma chienne !
        et ma chemis' de nuit
        avec ses lampadaires sous la pluie

        Je n'étais pas parti
        Je m'étais entraîné dans quelque trouble fait
        Où en est la partie ?... Ah, faîtes...
        
        Donne... pour voir...
        (Ça vire un peu frisquet, ce soir... J'en viens
         En ai le bout du nez rouge carmin)


    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • planté là

    Le ciel déplace son front gris
      en biais, de gauche à droite
    L'ouverture du toit
    lui fait comme une boîte
      bordée d'un rang de candélabres
      pointant leurs cimes glabres
      aux branches amaigries

    Bientôt un noir corbeau se charge
    d'ajouter au tableau
      ouvrant les ailes larges
      de son vaste manteau
    le contraste qui fait défaut
    et signe l'harmonie
    de l'instant qui s'ensuit
      où je suis tout entier compris

    Alors mon rêve orange
    s'immisce en tout, dérange
    s'empare du ciel et le mange

    Un vent s'en revenant de l'ouest
      en précipite l'or
    où s'arriment encore
    des nuées vespérales
    qui frottent leurs mains sales
      à l'arête des monts

    (je fais bien des façons pour changer le décor,
      hein ?)

    L'arbre respire encore
    - c'est toujours ça de pris
      sur l'hiver et sa nuit
      précoce;
    dans la rue, des passants véloces
    se pressent la Noël
    - et ça fait bien du bruit, ma belle

    Ma belle aux yeux lointains
    m'appelle

    " Je vieeeens ! "

    Alors ?
    Hé hé,
    je plante le décor.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKraven1.jpg