« Tu voudras bien d'un gâteau, maintenant »
dit la bouche fine, parlant
sous le regard à l'ombre
avec, sur le gâteau
une manière de prière
et dans le dernier mot
à deux doigts de l'espièglerie
une certitude alanguie
déposée devant les mains jointes
l'une par-dessus l'autre, éteintes
ou peut-être engourdies
ou feignant de s'être assoupies
...Et quoi ! d'autres font la sieste à cette heure
au prétexte que la chaleur l'exige
Ça, et puis le nombre de piges...
Sur la nappe en toile cirée moutarde
une couteau patiente sur sa garde
il ne veut plus jouer à l'horloge
espérant là qu'on l'en déloge
et bientôt tinter dans l'assiette
et trancher et faire des miettes
mais l'assiette aussi, vide et pâle
attend au pied du verre, sale
où de vestiges en fragments
subsiste une gloire d'enfant
L'assiette à un bout, la voix de l'autre
et au milieu boude une poire
Une poire en est pour ses frais !
Elle qui s'est coupée en quatre
en quatre encore et puis en quatre
Elle a sucré, de ci de là
de quelque bras long quelques doigts
Elle en garde le dos pelé
et personne pour y goûter ?
C'est gâcher ! C'est misère !
et qu'en dire à la Terre Mère !
Dans le rai de lumière
que laisse un volet entr'ouvert
partager l'intérieur
arrimé ferme à son balcon
l'oiseau de la tête, non-non,
décline cette invitation
C'est qu'il a résolu hier
de faire maigre tout l'hiver
ayant cet été pour dessein
de voyager léger (enfin!)
C'est ainsi ...allez !
C'est tant pis, pour les
bonne poire,
fête des miettes,
voix dans le noir...
l'oiseau a quitté son perchoir;
il ne reviendra de sitôt
que l'on célèbre l'an nouveau
Voici comme en révolution
s'ensuivent les résolutions
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
impromptu littéraire - tiki#64