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>imPrOmpTus - Page 14

  • Mon gris-gris à dorer

    Je l’emporte, il m’embarque
    nous voguons de concert
    en traînant dans les parcs
    sous les portes cochères
    replètes

    Partout, à l’horizon
    la même fête, alors
    s’arrange des crayons
    pour affiner son port
    de tête

    Dérangées, les nuées
    ça moutonne ! ça vrille !
    Leur menace avortée
    implore un stylo bille
    - en stylet ?

    Mais je grave à la plume
    ceints d’une moleskine
    les feuillets qui m’enfument
    autant que je les signe
    au carnet

    Mon gris-gris à dorer

     

     

    poLésie,impromptu littéraire,fermerla parenthèse

    tiniak ©DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    pour un Impromptu Littéraire - tiki#262

  • Echelle de valeurs

    Arabesques en julienne


    Ah, tiens ? Je marche en corps…
    C’est malin; pas nouveau… C’est touchante attention…
    Ça gratte un brin au fond, mais c’est de l’eau bénite !
    Je marche un peu plus vite…

    Bon, il m’en reste encore
    - fèves dans mes gâteaux, quelques cartons d’invites…
    Aussi, vais-je bon train
    promener Mon Bon Chien à la queue qui s’agite
    loin des plains quotidiens
    remettre le paquet sur l'écheveau

    Je passe une guérite…

    Voici qu’un chant de mars vibre dans cet avril
    Ce n’est pas opportun !
    Qu’en dirais-tu, Le Chien ?
    Rien, vraiment ? Oh, très bien !
    Allons vers la presqu’île…

    Bonjour, Mademoiselle
    C’est pourquoi, ces ficelles ?
    Un attrape-… nigaud ?
    Et pour mon rêve en do, feriez-vous la vaisselle ?

    J’écourte un fandango…

    Mains croisées au garrot, je regarde mon ventre
    Il dit : « C’est quand, tu rentres ? »
    Et je sors une esquive
    Et je longe – tu sais… toujours la même rive
    au long du morne fleuve
    où je vais retirer toujours la même épreuve

    C’est le soir, désormais, ma petite compagne…
    Je lui verse mon dû
    Evidemment, des glands vont passer là-dessus…
    Je suis par trop déchu pour y mener campagne
    Ça me f'rait mal au ch'veu, tiens même !
    de lancer l’À-Quoi-Bon sur leurs pauvres « je t’aime »

    Je te fronde, Cyclope…

    Rendu à l'embouchure, il fait meilleur, ce soir
    Le temps de prendre au bond une chère interlope
    (elle aussi nyctalope)
    Le temps d’un cor à cri, nous oublions l’espoir
    (sans craindre nos soli)

    1020495234.jpgEt la plage, déserte
    n’en est pas moins diserte
    quand, l’affaire conclue
    je me gratte le cul
    pour en virer le sable

    Je dore au fond d’un puits…

    Je ne vois plus de ciel
    que celui de l'échelle
    apparue sans un bruit
    dans cette faste nuit
    (orné d’un couperet, qu'il est)

    Une marche âpre, et l’autre, et bientôt la suivante
    Elle est rude, la pente
    J’éprouve sa charpente et, soudain, je me vautre !
    Ah, ce n’est pas de jeu !
    Qu'as-tu fait de mon vœu, Guillotine ?

    Je reconte mes doigts…

    Bien ! Il en manque trois !!
    Boh, allez… avec sept
    - malgré ce mal en tête
    je peux curer mon foie
    des humeurs intestines qui l'embêtent

    Je range un mésespoir
    dans cette basse armoire
    garnie de trahisons
    tartinées dans les plis du linge de maison

    Si je veux, je suis niais !
    J’orange mes crayons…

    D’où que pleure ma joie
    ce n’est qu’une allume-être
    ...Soit, saule n’est pas hêtre
    mais, pour leur donner foi
    d’un même et doux reflet
    l'eau ne fait que passer

    De ce fleuve à l'amer, nul choix !

    N'en pas trop dire...
    Et n'arracher jamais, qu'en offrande, un soupir

    Tant va l'heure à l'échelle
    qu'en sa libre et inquiète et simple ritournelle
    murmure l'arabesque, aux marches du poème
    "... selon moi, ...comment j'aime"

     

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    (voir aussi : Arabesques de malheur de Jules Laforgue)

     

    Ecrit pour un Impromptu Littéraire - tiki#261

     

     

  • Uchronies pariétales, en si

    Si le ciel avait eu moins d'ors au chevalet
    Si la chair ne souffrait plus de ses abandons
    Si la mémoire avait l'élégance d'un bond
    Si le vent ne soufflait que de tendres versets

    Si la danse de l'arbre inspirait le nanti
    Si l'ombre n'abritait que la fraîcheur du jour
    Si le nombre n'était qu'une somme d'amours
    Si la pierre entendait ce que je te confie

    Si l'organe océan venait à l'être l'humain
    Si les champs souterrains n'avaient plus de chaleur
    Si la main s'arrêtait au regret d'une fleur
    Si les graves élans n'avaient plus de destin

    Si l'agneau s'amusait de finir en méchoui
    Si le sang n'était pas si rouge qu'on le voit
    Si le verbe riait d'être porté en croix
    Si le peuple n'était pas qu'un vaste gâchis

    Je croirais en un dieu qui n'a pas de vie sage
    Je peindrais davantage une voie d'espérances
    J'applaudirais des deux l'égalité des chances
    Je fermerais les yeux sur les pauvres adages

    Et puis, avec un mal au dos
    enfin, j'aurais compris
    la grotte de Lascaux

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#260

     

  • ferre-salon

    Le salon dormait dans la pénombre de mon vaste geste
    balayant son décor bourgeois, ses bris, ses restes,
    de leur dernier octroi.

    Ce denier faisant foi d'une gloire éculée,
    impropre, désormais
    que plus rien n'y tenait, ni lieu, ni dragée haute;

    Si lourde fût la faute,
    n'avoir su empêcher qu'elle soit mise au jour
    aura précipité, tache crue dans la cour,
    le déclin de l'endroit.

    De la chose, juger ne fut pas mince affaire...
    Contexte : temps de guerre,
    castes redistribuées, édits, dénonciations,
    rafles, déportations... Massacre !

    La paix tirait des bouffées âcres
    sur des cibiches étrangères;
    je me levais de ma civière,
    ma robe encore déchirée.

    Un bandeau noué sur mon regard,
    je contenais un hurlement : Vae victis !!
    et dus rendre à mon jugement - toute ! Justice.

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#259

  • Ovale Ier

    Où ? flotter mieux, ainsi, que dans son doux cloaque
    exempt de tout serment, lié par aucun pacte
    avec un tambourin pour seule compagnie
    celui d'un cœur sans pli dont c'est le premier acte

    Voici qu'une musique enrobe l'habitacle
    prodigue, sans obstacle, un flot de pensées neuves
    Je ne suis pas conscient que mes yeux s'en émeuvent
    Je suis bien installé, à demeure, au spectacle…

    Ailleurs est impossible !

    Liquide, la durée passe du rouge à l'or
    D'un geste ramolli, j'en touille le trésor
    Que sais-je de son prix ? Je lui fais des caresses
    J'explore un sentiment; est-ce que je souris ?

    Eh, mais quels sont ces bruits, ces lumières soudaines
    ce froid qui me remplit et m'entoure à la fois ?
    Quels sont tous ces débris ? ma coquille, peut-être ?
    En moi, gronde un lent cri : je n'ai pas voulu naître !

     

    poésie,ovale,œufs au plat

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#258