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>imPrOmpTus - Page 13

  • Pisse and Love

    Sur un tapis de chrysanthèmes
    bordant la stèle au noir mica
    puisque je n'étais plus abstème
    à force de rhum et vodka
    au cœur, une chanson bohème
    au bras, une matriochka
    (appétissante, quoique blême)
    merguez en pogne, le froc bas
    je déchargeais mes tréponèmes
    en manière de vendetta

    L'heure était sombre et automnale
    L'endroit s'y prêtait en tout point
    C'est qu'on venait pour la Toussaint
    rendre hommage au vice-amiral

    Il est mort cocu, le saint homme
    pas de ça ! mais du ridicule
    de s'être fourré le bidule
    - allez savoir...? dans un vid'-pomme !

    Gaillarde, sa matriochka
    (une santé ! une acrobate !)
    chaque année m'offre ses cravates
    sous le couvert des aucubas
    au cimetière
    où il nous plaît de faire l'amour, pas la guerre

     

    poésie,humour,14 juillet,poésie lubrifiante,grivoiserie

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#270

    Avec une pensée grivoise pour l'excellent vegas-sur-sarthe

  • feutre mou (Orne mental)

    Feutre, ce livre clos

    tient sur ma tête bée

    En réchappe des mots

    la dernière fournée

    Un étang s'apaisant

                filmé au plain de l'eau

    Trouve le coin charmant

                à cette page

    Rognure de pain blanc

                relevant de l'ego

    Et l'heur, et l'âge

     

    M'être, dans cet instant

                plus chargé qu'un graphème

    Offre à mon jugement

                aux réactions sans schèmes

    Un fol écho :

    « Viens jeter, bête à cornes !
    ton livre aux plis de l'eau sale de l'Orne »
     


    livre,tête,poésie,orne mental,tiniak

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#266

     

  • Icarion

    Imprégné par l'oubli d'un fantôme de songe
    un vertige me ronge
    et le corps, et l'esprit

    Je connais la partie
    mais je ne puis simplement pas jeter l'éponge...

    Étant seul à jouer
    (mon carnet tenant lieu d'un infantile hochet)
    je prends mon quart d'inventaire au chemin de ronde

    Alas, poor Yorik...
    Et non, ce pavé n'est pas fait de jaunes briques

    Me voici convoqué en un céleste tribunal
    pour un méfait fondamental

    « Avoue ! » m'intime une ample robe noire
    (je ne plaidais qu'un mésespoir
    et suis renvoyé dans mes cordes)
    « Avoue ! Tu cherches la discorde ! »

    Mais non, Ménon, dis-leur !
    J'ai volé le soleil pour n'en avoir plus peur

    « Foutaises !
    Fournaise !
    Voici notre sanction
    sur notre intime conviction :
    tu cherchais un chemin de gloire »

    Ménon, mais non ! Tu sais
    quelle autre dimension, au fond, me motivait

    Selon moi, toute messe dite
    n'est qu'aventure sans invite

    Allons, plaide !
    Démontre que mon élévation n'est pas laide

    (Ménon retourne à sa caverne)
    Ah, non ! Je ne mettrais pas mon drapeau en berne !
    Ah, non, l'Ânon !
    Je conchie des dieux les célestes illusions !

    Qu'on me condamne
    mais pour la liberté de ma pensée profane
    - actrice,
    de trop hasardeuses propensions aux délices

    « C'est bon, t'es mort !
    Pérore encore et c'est fini »
    glousse au Magnitudo Parvi
    une ombre ajoutée au décor

    Un bûcher se dresse; on m'y brûle
    et, tandis que je fais des bulles
    et, tandis que fondent mes yeux
    je m'offre une ultime virgule:
    « Le poète est voleur de feu »

    Delphine Signol et ses Saltimbanques

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    (pour un Impromptu Littéraire... et une elfe)

     

  • La der d'Eden (2)

    Le chapeau mou sur le front moite
    la lippe lâche, mais benoîte
    les yeux... chacun, dedans, dehors...
    le geste souple, sans effort
    une paresse aussi, au ventre
    je laisse mes pensées couler depuis leur centre

    Que s'agite la ville alentour, je n'en ai cure...
    A elle, amours du jour; à moi, la couverture

    Je tire un abandon - d'au moins sa bonne livre !
    des eaux du fleuve blond et ses reflets de cuivre

    La lune a tout fripé son visage enfantin
    (je lui prodiguerai un massage, demain)

    De sa joue est tombée une larme opaline
    que je viens aboucher sur la lèvre marine

    Le vent me souffle un chant connu
    J'ai beau chercher, je n'en sais plus
    ni les couplets, ni le refrain
    Je fais illusion, de la main
    (celle qui n'est pas dans mon ventre
    à farfouiller pour m'arracher ce mal au centre)

    Demain ! Demain ! Reste où tu es !
    drapé de ton éternité...
    Sais-tu comme la fleur t'ignore ?
    Alors que tu ronges mon corps
    - et à commencer par la foi...

    Oh, c'est bien la dernière fois
    que j'espère
    vivre un amour entier sur cette terre

    Aussi, chanté-je
    un chant connu des éternelles neiges

    Aucun amen
    sans avoir entendu la Der d'Eden

     

     

    poésie,la der de den,Delphine Signol


    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • défragration

    Un étrange parfum flottait dans les couloirs
    venteux d'un vilain soir à finir au couteau
    sur la jute plissée de l'horizon rougeaud
    où le printemps peinait à se faire valoir

    C'était plus qu'une odeur puisque c'était fleuri
    avec une rousseur poivrée en suspension
    Je m'y recomposais une bénédiction
    (le grassouillet regain d'une présence amie)

    L'orient rafraîchissait les plis du fleuve gourd
    Je n'aurais pas tenu bien longtemps sur la rive
    avec la goutte au nez, à trier ma lessive
    Alors, je l'ai compris : le vent me jouait des tours !

    D'étranger, le parfum devint une évidence
    Ce fut comme une transe et je m'y égarais
    Une défragration s'emparait de mes sens
    Amour et Abandon dans un même bouquet

     

    poésie,fragrance,fleuve,venteux

    tiniak ©DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#263