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>imPrOmpTus - Page 15

  • horloger

    Et tic !
    Je suis le pas clinquant sur les pavés couverts
    Et tac !
    Je suis l'ombre fleurie aux quartiers populaires

    Et tic !
    Je suis le bras glissant vers la voile amenée
    Et tac !
    Je suis le nombre d'or égaillant sa nuitée

    Et tic !
    Je suis l'œil aux abois et sa larme au revers
    Et tac !
    Je suis le paradis qui lorgne vers l'enfer

    Et tic !
    Je suis le sein offert aux pauvretés de l'âme
    Et tac !
    Je suis le paladin en quête d'une flamme

    Et je n'ai pour éthique
    - autant qu'il m'en souvienne...
    que le précieux "dont acte"
    des amours souveraines

    Ah ! Leur parfum d'Eden...

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#255

  • Un petit rien (comm' d'hab')

    Un petit rien à faire
    juste avant de dormir
    m'expédie en enfer
    au moment de sortir
    du Rêve
    - arpents de souvenirs sur de fantasques grèves..

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  • Encore ! Lyre...

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    La chanson dépouillée de son refrain connu
    se cherche des raisons d'accorder son oreille
    à des ailleurs bercés par de lascives nues
    et fume sa journée à d'étranges soleils

    Sa voix, enrubannée de murmure exotique
    s'assombrit de fraîcheurs moins tristes qu'un long soir
    autrement faites pour les grèves nostalgiques
    et propres à couvrir le seuil de son histoire

    Qu'importe le refrain ! Laissons la porte ouverte
    En serons plus diserts les couplets orphelins
    et plus grave, la lyre - ès délices, l'experte !
    que sont les lents soupirs joués à quatre mains

    Des vents se lèveront à la fin du concert
    en prompts et spontanés flots d'applaudissements
    et scanderont en chœur la musique légère
    du dernier mot livré, en si, charnellement :

    « Encore... »

     

    poésie,polésiaques,musique au logis,refrain,den,elfiquetiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#256

  • Sortie de route 806

    « Quittez l'autoroute au prochain échangeur. »
    J'interrompis le programme et le mis en suspens. D. me livrait à nouveau son sentiment, avec ce calme qui la caractérise, légitimant son opposition mesurée à mon dernier propos, lequel portait sur - le sujet qui nous tenait autant à cœur qu'il pouvait révéler nos points de vue, souvent divergents : l'art; de la manière de l'exprimer ou de le percevoir.
    Tandis que la radio diffusait un Impromptu de Gabriel Fauré, nous devisions sur la nécessité (ou pas) d'entourer l'œuvre artistique d'un propos explicitant son processus. Je le prétendais à peu près inutile, dans la plupart des cas. D. lui trouvait des vertus intrinsèques, propres à activer une compréhension de l'œuvre, la plus large possible.
    « Expliquer la démarche de l'auteur, c'est rendre accessible la dimension artistique de son œuvre, disait-elle. »
    Je soutenais que non. Qu'une œuvre devait parler d'elle-même ou pas. Je tentais d'étayer mon propos sur le pré-requis d'une large éducation à l'art, laquelle devait intervenir en amont de la mise en présence de l'œuvre et du quidam. Quidam dont la personne, ainsi formée et sensible à l'esthétique, pouvait mobiliser l’appropriation de ses connaissances pour jouir de l'œuvre et réagir. Ce qui n'exonérait toutefois pas l'œuvre de proposer quelque chose qui sache susciter l'émotion, support d'une libre adhésion (ou non) à son intention esthétique, voire à sa quête d’universalité. J'en étais là, dans l’exposé de mon hypothèse, quand D. m'interrompit :
    « Tu pérores mais, n'est-ce pas là qu'il fallait sortir ? » s'étonna-t-elle, avec une inquiétude grincheuse. (D. avait horreur de se perdre...).
    « Oups ! fanfaronnai-je. Ne t'inquiète pas. Nous prendrons la suivante, puis nous aviserons selon les indications du GPS. »

    Ce que nous fîmes... vingt bornes plus loin.

    Galère, quand même ! Bleds nazes, route pourrie. Des Camions ! Des Camions ! Et encore des Camions ! et pas moyen de doubler. Avec ça que ça nous faisait louper les panneaux, et tout. Le bordel, quoi.
    « - Didi, tu veux pas changer la radio, là ? J'en peux plus de leur blabla de cultureux, quoi.
    - De suite, mon Loulou. Je nous remets RTL. »
    Elle a tombé dessus pile poil.
    « - Ah, ouiche ! C'est mieux. Merci bien, ma Didi. »
    Bon, c'était pas tout ça, mais sur les panneaux, y avait toujours pas le nom du bled où qu'on devait crécher pour la nuit.
    « - T'es sûr que c'est la route, dis, mon Loulou ?... qu'elle me fait.
    - Ben, pas trop. Mais on est dans le bon sens, quoi, déjà... que j'ui dis.
    - Pisque tu l'dis. C'est toi l'homme, hein... qu'elle me fait.
    - Je veux ! » Que j'ui dis.

    Et, là-dessus, je te lui lâche un de ces rototos de la mort qui la fait bien marrer. Du coup, elle enchaîne avec un bien sévère et nous nous poilons grave, comme pas deux ! C'est-y pas beau, en fait, cette sortie de route ?

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#253

  • Le pont du dernier mort

    Je tenais sur le pont, fidèlement, mon quart,
    lassé - depuis le temps ! des troubles jeux dans l'onde
    pour n'y avoir puisé aucune idée féconde
    et m'occupant d'un ciel qui n'eût pas tant d'égards
    à mon quelconque endroit.

    Ils sont venus de loin, chacun son familier,
    le front bas, l’œil humide - et la semelle, encore !
    Ils menaient leur défunt vers son dernier débord,
    suivant le benjamin et l'urne dépouillée.

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