Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

effet : mes rides - Page 8

  • Résolution poLétiquement connexe

    Un mot pour les fous
    qui fuient leur sourire
    la jambe à leur cou
    sans disconvenir
    de leur apanage
    d'aimer sans partage
    libres, sans dégoût
    mais troublés, soudain !
    par ces Petits-Riens
    dont on fait du flan
    avec le saindoux
    des pâles courages
    aux rires sans dents

    Un mot pour le chien
    qui ronge sa laisse
    et quitte Maîtresse
    à ses jeux de biens
    Sans se départir
    de cet avenir
    lu dans les étoiles
    il a mis les voiles
    à son mât de vergue
    hissé en exergue :
    "Ne regrette rien...
    L'heure était au poil !"
    Car tout doit finir

    Un mot pour ta peur
    de n'y rien entendre...
    As-tu vu descendre
    au matin venu
    certaine lueur
    encore inutile
    qu'un geste docile
    a failli moucher
    sur les maigres blés
    d'amours juvéniles ?
    Ne respire plus
    Garde ses couleurs
    Le ciel est à prendre

    Un mot en passant
    près du lent sommeil
    de ton mauvais-sang
    - murmure à l'oreille
    au lobe utérin
    à son dernier drain
    longitude horaire
    égale au troupeau
    d'ors, pour ce qu'en vaut
    l'horizon connu
    (trop déliquescent) :
    je n'en voulons point !
    Tout est résolu

     

    off

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • La pluie n'est pas tombée plus fort

    La pluie n’est pas tombée plus fort
    La nuit s’orangeait les trottoirs
    Les nuages tiraient des bords
    Les rêves triaient des histoires
                            autour

    Nos rires se tenaient la main
    Nos mères se donnaient le bras
    Nous savions qu’approchait la fin
    Nos sens ne s’y résignaient pas
                            toujours

    Elle attrapa le souvenir
    Elle en tricota une corde
    Elle y grimpa sans prévenir
    et gagna Sa Miséricorde
                            l’Amour

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    poésie,à ma grand-mère,christiane


  • voyage retour

    Vous partez chaque fois moins loin qu'il ne m'en coûte
    mes "vois", mes "dois" - de fait, mes semblables sommeils;
    et ne me revenez qu'au prix de longues routes
    sans pluie rafraîchissant le bain d'aucun soleil

    Où lisez-vous nos joies, tandis qu'un vent soulève
    une mèche bouclée, une feuille après l'autre ?
    Y verrai-je moi-même où se logent vos rêves ?
    Quand l'air évangélise un parfum, c'est le vôtre...

    Y sera-tu jamais résignée, ma Chanson ?
    Le théâtre du temps ignore la distance
    La clepsydre égouttant le plus humble micron
    a l'élasticité des degrés de l'absence

    Au moment de partir et de nous séparer
    sommes-nous les jouets d'invisibles enfants
    dont le jeu favori, pour mieux nous éprouver
    étale entre nos pions des gouffres océans ?

    Grappillons quelques points en nous faisant des signes
    Adaptons la partie à nos propres enjeux
    De règles sans élan faisons bouger les lignes
    et gagnons du terrain sur nos intimes lieux

    Entourons nos paquets du papier rose et gris
    dont nos rires lissaient tous nos projets de fête
    À l'aile d'un vent doux sur la vague et son pli
    calmons de nos poitrines les chants à tue-tête

    Revigorons-nous l'âme au brûlant élixir
    que c'est de se suffire et de s'en assurer
    quelle que soit l'époque en notre pré carré
    puisons notre content aux rus du souvenir

    Et le flux gratifiant de nos vitalités
    mettra sur l'écheveau, mieux qu'un cent d'albumine
    le tissu musculeux de nos chairs en famine
    qui se paiera de mine et de rien à branler

    Tatata, l'Avant-Toute ! Allons machine arrière;
    le regard pas moins fier sous le front économe...
    Malbrough s'en va ? Tant guerre, et la folie des hommes !
    C'est assez que mes bras couvent deux éphémères

    Outre qu'il faille encore oublier la distance
    il reste tout ce temps à presser comme un fruit
    Mêlant à nos hiers le vibrant aujourd'hui
    gorgeons nos appétits d'attentive présence

    Univoque avanie des noblesses de sang :
    un tien vaut mieux que dieu, quand c'est tout l'or du monde
    D'un regard amoureux s'abroge la faconde
    (où l'ordre dynastique émarge à son néant)

    Raison ni prophétie à l'instant n'ont plus cours
    alizouJ'aime trop de la vie l'accord exponentiel
    qui me démultiplie en feux unis vers celles
    dont j'écoute, la nuit, les filiales amours

     

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK


  • jactances

    Lui :
    Sans conscience, petits, petites, tralalas
    jugez, bavardez bien, répétez les histoires
    tirez aux puits de honte, orgueil et vaines gloires
    vos branlettes sans faim, mais ne m'ennuyez pas !

    Je suis l'homme, assis, las, qui vous regarde faire
    youpi et tralalère, et jeter l'hallali
    sur d'autres qui n'ont pas ni mènent train de vie
    comme vous en grisez sans craindre aucun enfer

    Elle :
    C'est ça que tu nous dit ? Oh, vieux ! comme tu parles !
    Eh, charlot ! Eh, bandit ! Va péter ! Va mourir !
    Nous sommes la jeunesse et comptons en finir
    avant qu'on nous appelle Arthur, Chéri ou Charles !

    Lui :
    Finir ? Nous y allons; que dis-je ? Nous y sommes
    Demain n'est qu'une idée comme hier, savoureuse
    tant qu'on regarde au ciel briller la Bételgeuse
    et qu'on a su garder en bouche un goût de pomme

    Elle :
    De qui ? De quoi ? De que ? Vieux, c'est quoi ton problème ?
    On est ici heureux, tranquilles, sans espoir
    On s'est bardé de cuir, de feu et de fard noirs
    On va claquer nos sous, quoi, pour aucun "je t'aime"

    Eux :
    - Et les pauvres ?
    - On s'en fout !
    - Et l'horreur ?
    - On s'en tape !
    Rien ne nous pend au cou et rien ne nous attrape !
    - Et quand vient au matin, ton visage au miroir... ?
    - Je mange un Navarin trempé dans un jus noir !
    - Mais ton sang, quel est-il ? Où vas-tu le répandre ?
    - Eh, l'Autre ! C'est ton style ? Ha ! Tu joues les Cassandre ?
    OK, Vieux ! C'est la vie... Tu crois nous avertir
    mais nous avons choisi de nous en divertir !

    Lui :
    Ah ? C'est bon... Poursuivez... Brûlez vos allumettes...
    Soit, ne partagez rien qu'entre vos évidences
    Profitez bien du vin ! Grisez-vous d'une danse
    Surtout, ne changez rien ! Joyeuses alouettes

    Elle :
    C'est ça; bon, allez, Vieux... Restons-en là, OK ?
    Les pauvres - bon, les gueux ! savent y faire aussi
    pour boire leur content et s'aveugler l'esprit
    et nous la bailler belle en beuglant sur le quai

    Lui :
    Les pauvres ? mais, c'est vous, qui en avez conscience
    et gâchez votre saoul dans l'oubli de vos pairs
    fuyant toute chanson aux relents de misère
    et n'accordant la main qu'à votre connaissance

    Elle :
    Oui ? Eh bien, ça ira ! Nous, on va se marrer
    Toi, reste là, le Vieux. Bouge pas. Reste sage.
    Aux mouettes, va livrer ton triste bavardage
    Il nous reste, avant tout, la jeunesse à brûler

    Le Vieux se lèvera quand il seront partis
    bras dessus, bras dessous, riant dans le crachin
    Lui, seul avec sa peau fripée de maroquin
    se fendra d'un clin d’œil orange dans la nuit

    dialogue de sourds

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     

  • ...ce qu'à l'automne, craie

    Sa charge grisonnant au-delà des ardoises
    l'orage vient frapper les demeures trop sûres
    d'elles, de leur valeur et des investitures
    dont veulent se targuer les comédies bourgeoises

    Sur les fronts étonnés, ça va goutter, bientôt
    un jus mêlé de craie par les cheveux en ruine
    Ça tombe ! à coups d'averse et de frigide bruine
    à tout catastropher de nos jours blonds et chauds

    Navrée, l'épaule nue se couvre d'une laine
    Sous les pas empressés, l'ombre se porte pâle
    Le rhume prend son pied aux sandales troyennes

    Des véhicules glisse un écho littoral
    À l'abri du rideau, la fenêtre est en peine
    Automne s'est chargé de miner le moral 

     

    Elle a bon dos, la Troyenne !

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    - juillet 2012 -