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jactances

Lui :
Sans conscience, petits, petites, tralalas
jugez, bavardez bien, répétez les histoires
tirez aux puits de honte, orgueil et vaines gloires
vos branlettes sans faim, mais ne m'ennuyez pas !

Je suis l'homme, assis, las, qui vous regarde faire
youpi et tralalère, et jeter l'hallali
sur d'autres qui n'ont pas ni mènent train de vie
comme vous en grisez sans craindre aucun enfer

Elle :
C'est ça que tu nous dit ? Oh, vieux ! comme tu parles !
Eh, charlot ! Eh, bandit ! Va péter ! Va mourir !
Nous sommes la jeunesse et comptons en finir
avant qu'on nous appelle Arthur, Chéri ou Charles !

Lui :
Finir ? Nous y allons; que dis-je ? Nous y sommes
Demain n'est qu'une idée comme hier, savoureuse
tant qu'on regarde au ciel briller la Bételgeuse
et qu'on a su garder en bouche un goût de pomme

Elle :
De qui ? De quoi ? De que ? Vieux, c'est quoi ton problème ?
On est ici heureux, tranquilles, sans espoir
On s'est bardé de cuir, de feu et de fard noirs
On va claquer nos sous, quoi, pour aucun "je t'aime"

Eux :
- Et les pauvres ?
- On s'en fout !
- Et l'horreur ?
- On s'en tape !
Rien ne nous pend au cou et rien ne nous attrape !
- Et quand vient au matin, ton visage au miroir... ?
- Je mange un Navarin trempé dans un jus noir !
- Mais ton sang, quel est-il ? Où vas-tu le répandre ?
- Eh, l'Autre ! C'est ton style ? Ha ! Tu joues les Cassandre ?
OK, Vieux ! C'est la vie... Tu crois nous avertir
mais nous avons choisi de nous en divertir !

Lui :
Ah ? C'est bon... Poursuivez... Brûlez vos allumettes...
Soit, ne partagez rien qu'entre vos évidences
Profitez bien du vin ! Grisez-vous d'une danse
Surtout, ne changez rien ! Joyeuses alouettes

Elle :
C'est ça; bon, allez, Vieux... Restons-en là, OK ?
Les pauvres - bon, les gueux ! savent y faire aussi
pour boire leur content et s'aveugler l'esprit
et nous la bailler belle en beuglant sur le quai

Lui :
Les pauvres ? mais, c'est vous, qui en avez conscience
et gâchez votre saoul dans l'oubli de vos pairs
fuyant toute chanson aux relents de misère
et n'accordant la main qu'à votre connaissance

Elle :
Oui ? Eh bien, ça ira ! Nous, on va se marrer
Toi, reste là, le Vieux. Bouge pas. Reste sage.
Aux mouettes, va livrer ton triste bavardage
Il nous reste, avant tout, la jeunesse à brûler

Le Vieux se lèvera quand il seront partis
bras dessus, bras dessous, riant dans le crachin
Lui, seul avec sa peau fripée de maroquin
se fendra d'un clin d’œil orange dans la nuit

dialogue de sourds

tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
 

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