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effet : mes rides - Page 12

  • Emulsion, bleu

    taureau, OsborneBanquettes arrières, ces vapeurs !
    moites suées dans la chaleur
    estivale des traversées
    de nord à Méditerranée
    cuisant l'automobile et familiale
    fournée se trimbalant tant bien que mal
    droit vers l'Espagne
    déroulant des campagnes passagères
    où révoquer l'alphabet de nos pairs
    en défendant l'orthodoxie
    d'orthographiques fantaisies
    mais, tout du long
    nous gardant bien de crêper nos chignons

    Blanquette avare de vin blanc
    et toi, le haricot craquant
    notre palais ne goûtera
    bientôt plus que la paëlla

    Silhouette noire à l'horizon
    un taureau plante son signal
    de stature monumentale
    aux formidables proportions

    Soudain, au détour d'une arête
    (franchie à la bonne franquette)
    voici que tout le bleu du ciel
    plonge
    vers la raison d'être de ma serviette éponge

    Enfin défaits tous les bagages
    il est oublié, le désert !
    La finalité du voyage
    c'est la mer

    Ce bleu qui fait le ciel
    Ce bleu qui me rappelle à tout instant
    ce qui naît, me nourrit le sentiment
    puérilement limpide
    comme l'eau sous le vide
    une intuition que la vie et la mienne
    trempent leurs pieds revigorés
    dans ce bain bleu de Syène

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#125

     Allez, tiens... un parti pris :

    corridas

  • À l’heure, dites !

    time takes timeEt hi ! Et han !
    Les ans ! Les ans !
    des heures les enfantements...

    Par toutes les heures passées
    entre dimanche et la cognée
    sans permettre qu'on y déroge
    de fil en aiguille d'horloge
    ce monde est trop automatique
    chaque seconde fatidique
    toque, martèle
    la profession
    de sa mission
    contractuelle

    De qui ? De quoi ?
    L'émoi des mois...
    Tout cela pour en rester coi ?

    La bouche ouverte sans mot dire
    rien qui ne puisse divertir
    du sort venu les embrasser
    corps et âme tout éreintés
    saisis dans un même suspens
    quand le battement précédent
    sans suite à cœur
    aura tonné
    à l'instant T
    le dernier heurt

    Ha ! vivre sans montre au poignet
    ni pendentif mettre au gousset
    Puisque la vie s'en va son cours
    la ponctuer d'heurs et d'amours

    De même sans plus s'inquiéter
    de sa place au calendrier
    tenter d'arborer un sourire
    au moment tenu d'en finir

    avec les hi, les ha, les hans
    la lutte contre les carcans
    et baisser le rideau bien vite
    sur un mystère à l'acte VIII

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     

    Lien permanent Catégories : effet : mes rides 2 commentaires
  • Insomniak

    poésie,ambulatoire,voix au chapitre,insomnie

    Comment mettre à profit le temps supplémentaire
    que m'accorde la nuit éveillée à tout vat
    sans risquer d'approcher toujours plus près la terre
    où je vais reposer quel que soit le combat ?

    Sauter dans un taxi ? Commander au hasard
    de présider encore à ma destination
    et revenir ici, quoi qu'il fût un peu tard
    achever ton sommeil et t'en prier pardon ?

    Quant à la nuit tombée sur mon inadvertance
    je n'ai plus le loisir de la prendre à revers
    - ai déjà recompté mes dernières dix stances
    qui, mises bout à bout, résument notre hier

    J'aime autant éviter de passer pour un pitre...

    Marcher ? Pour aller où m'attendent mes semblables
    avec leurs chants connus des sirènes sans nom
    au pied d'étranges cous pleurant d'oranges sables
    sur le manteau des rues perdues pour la raison ?

    Quant à la nuit venue tirer sous les fenêtres
    des ombres de barbiche allongeant le menton
    je crains moins d'être vu que de m'y reconnaître
    à faire le fortiche une main sur le front

    J'aime autant décliner cette voix au chapitre...

    Attraper un carnet, tout neuf, sur l'étagère ?
    Y griffonner du sens avec implication
    d'intrinsèque jouissance et de ton débonnaire
    en foutant le bordel parmi ses croisillons ?

    Quant à la nuit qui passe, eh bien ? qu'elle s'entende
    avec les francs sommeils ronflant sur l'édredon !
    Ai déjà loué ma place, ai décoré mon stand
    n'attends plus que La Vieille avec son baluchon

    J'aime autant rester là, nez collé à la vitre...

    Je bave un lent demain sur mon dernier buvard
    tandis que le matin minaude à l'horizon
    J'aurai passé la nuit sans y trouver de phare
    récrivant l'aujourd'hui sur le même brouillon

    poésie,ambulatoire,voix au chapitre,insomnieBon, je ne suis qu'un pitre...

     

     

     

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#123

  • matutinales

    réveil

    Et puis, matin, le rêve laisse en bouche
    un poil de chien, une caresse louche
    un sang d'humeur, un pleur sur le pavé
    où nulle fleur n'aura jamais poussé
    car l'aube est seule et ne dit rien de mieux
    que la rosée qui perle de ses yeux
    cependant le bitume
    n'a pas l'humidité d'où je chope mon rhume

    Et te voici lumière, à ton rythme, ton heure
    pas encore trop fière et cherchant ton bonheur
    dans nos petites misères matutinales
    quand reste un goût amer de ce que carne avale
    et ce, la nuit durant
    qui nous avait promis des mystères chantants

    Alors, c'est le matin; Bon Jour comme un sou neuf
    tu lèves le clampin, le nouveau né, le veuf
    que ça grouille déjà bien à l'abri des murs
    quand les oiseaux de nuit se rangent des voitures
    et tirent la capote
    sur l'aviné soupir, la lèvre qui tremblote

    Je vais la souhaiter bonne à ceux qui viennent
    remettre sa couronne à la semaine
    pour que la journée passe et qu'ils s'en aillent
    jouer de pic et d'as à la bataille
    car l'aube seule est dans mon souvenir
    Leur os en gueule avancent pour finir
    les hyènes et les chiens
    avec leurs panoplies de peine au quotidien

    Voici que la lumière afflue de toute part
    allant croiser le fer avec nos avatars
    Ça brille sur les toits comme au bout des chaussures
    Je ne sais pas pourquoi il faudrait que ça dure
    Je suis tout aveuglé
    les ombres ne me sont qu'havres éparpillés

    Avec la goutte au nez, je gagne ma cambuse
    l'âme et l'œil encombrés du jour et de sa ruse
    Rien n'a vraiment changé depuis que la lumière
    est venue séparer du chaos millénaire
    réveil vacheles draps de noire nuit:
    La terre est un caillou et le monde s'ennuie

     

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • calvadose

    calvados

    Lire sous le gris, bruns et verts
    les caprices de l'atmosphère
    Sentir la mer qui fait le vent
    l'averse et réciproquement

    Et la fumée qui monte droit
    pour tenir le ciel à l'endroit
    où on l'attend, jour après jour
    (qu'il mange l'ombre dans la cour)

    Et l'arbre avec ses bras pelés
    que les moineaux ont désertés
    il crache une toux de corneille
    en écho à celle des vieilles

    Et le fleuve qui ne boit plus
    que l'eau des rivières moussues
    rechigne à courir vers le large
    amer et vaseux à la marge

    Et voici l'autre et son prochain
    qui croisent le regard en coin
    sur le perron des voisinages
    où pataugent les bavardages

    Et puis voici, le rouge aux joues
    cette femme Bien De Chez Nous
    qui piétine, panier au bras
    lippe digne sous le front plat

    Et cet autre panier garni
    cabrant ses formes rebondies
    nargue des blâmes quotidiens
    l'hypocrisie et le venin

    Et s'ensuivent de francs négoces
    qui souhaite prolonger la noce
    qui partir avant le carnage
    arguant de "...force ni que rage"

    Et tant qu'à porter la culotte
    ça vaut son coup derrièr' la glotte
    L'œil a son orbite à l'andouille
    la narine, un doigt qui la fouille

    Et puisque l'Bondieu t'a mis là
    qui sais pas quoi fair' de tes bras
    agite un peu ton gras du bide
    Ne t'en vas donc pas les mains vide !

    Et c'en n'est pas bientôt fini
    de tes yeux de biche alanguie ?
    Tout ça rien que pour s'enfermer
    dans de bohémiennes pensées...

    Et allez ! En avant, musique
    des jérémiades symphoniques
    Beau temps... mauvais temps, tout pareil
    ...à vous massacrer le sommeil !

    Et quoi, en veux-tu ? en voilà !
    du gris, du vert et des frimas
    Que ça n'aillle pas t'empêcher
    d'être à l'heure pour la curée

    Calvados
    soit je m'en fais une idée fausse
    soit je l'habite
    comme son cri de mouette folle m'y invite

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK