Belle, onde orange où la lumière
jette de l'ambre en ricochets
ta peau disperse une ombre étrange, souple, animée
L'air vibre et semble naître ici
à la lisière où tu frémis
tandis que je te goûte toute, Louloute, ma mie
Et pour la leçon qui commence
au son d'une harpe bourgeoise
volent nos chiffons et leur danse efface l'ardoise
Reprenons le cours en suspens
de nos amours au vif allant
corps-à-cordes se raccordant au tempo du temps
Dans notre concert virtuose
j'en pince pour tes harmoniques
de la pause au plus impudique des accents toniques
Improvisé à quatre mains
le désir n'est jamais si bien
couronné de tendres plaisirs, vigoureux et pleins
Grinçant des pieds ou de l'épaule
alors que la tringle s'emballe
coincée dans sa petite piaule, la voisine râle
L'importune attendra pourtant
qu'à son terme le mouvement
ait épuisé de son point d'orgue le doux battement
Nus, bercés dans l'ombre d'un ange
portant ses ailes en écharpe
deux amants que nul ne dérange ; leçon d'une harpe.
Commentaires
Je me suis laissée bercer par la musique de tes mots...
Elle n'imaginait le pouvoir de cet homme,
et surtout de ses doigts parcourant l'instrument...
A cet insant précis, elle se voulut pomme
pour s'offrir à cet homme au désir fulgurant.
Comment pouvait-il, pensa-t-elle, deviner
que mon corps soit semblable à une de ses cordes?
Elle se sent vibrer à chaque coup d'archet,
laissant ainsi ses longs doigts agir sans discorde...
Il domine les graves, elle, les aigus,
et l'instrument n'est plus que pure vibration.
L'histoire ici contée, je ne l'ai contée crue
car la sensualité n'est pas exhibition...
ahbawoui, forcé!
je vois comme ça t'a inspirée ; mention ++, La Sto' pour ces vers subito.