(coquinerie libertine et amoureuse, fondée sur les cinq interdits fondamentaux)
ne délie pas tes longs cheveux
noués en tresses
je les rassemblerai par jeu
comme une laisse
par quoi je conduirai le feu
d’entre tes fesses
à hue, à dia et, plaise à Dieu
foin de caresses !
hardi, ma femelle sœurette !
il nous faut chevaucher la nuit
en branle mettons la charrette
avant que des bœufs de l’ennui
le lourd train-train ne nous arrête
ne roule pas sur ton mollet
ce bas résille
à sa frontière en liseré
ta peau frétille
plus sûrement que dénudée
et trop gentille
j’y éprouverai mieux l’attrait
qui me titille
de nos enfants c’est moins la mère
que la femme au tempérament
aussi impétueux qu’incendiaire
dont je veux être le fervent
amant jouissant de l'éphémère
ne t’en vas pas quitter trop tôt
ce doux rempart
qu’il retarde un peu mes assauts
hausse la barre
afin de remettre à niveau
nos grands écarts
et livrer bataille à nouveau
sous l’étendard
je sais que tu voudras mourir
plus d’une fois avant la fin
je sais qu’il me faut parcourir
tous tes avens, tous tes chemins
je sais que cela va sans dire
ne couvre pas d’obscurité
tes charmes pleins
qu’ombre et lumière et leur ballet
servent enfin
à la hauteur de ta beauté
entre mes mains
livrée à l’authenticité
du cri qui vient
plus sûrement que le mot dit
il est une vérité pure
logée dans chacun de ces cris
que nous arrache la morsure
du plaisir et son appétit
ne remets pas sur ton épaule
cette lanière
et laisse donc rouler le khôl
sur ta paupière
que mes deux mains, à tour de rôle
à leur affaire
fébrilement lisses te frôlent
paume et revers
quel délice de gourmander
après de vigoureux efforts
les reliquats de ce banquet
déclinant nos petites morts
en friandises parfumées
on ne peut désirer sa sœur
on ne peut dévorer sa mère
aucun mensonge n’est au cœur
d’aucune passion singulière
et cependant, la transgression
anime un savoureux mystère
tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK