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indignation

  • Delta, delta !

    L'embouchure du fleuve crachait ses lentes ocres contre le front marin. Le soir précipitait sa fin depuis sa vacuité vers le sol engorgé du pas des tacherons, du tracé des pousse-pousse et, çà où là, de piquetis d'ombrelles épargnés par l'effervescence de la citadelle.

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  • Oh, rage ! ta chambre...

    I
     
    Tricolore est le ciel
        où l'orage se forme
    (bombant son torse blanc
        sur un jupon énorme !)
    Le doux bleu décliné
        jusqu'au plus pur diaphane
    bientôt sera livré
        aux agapes profanes
    du festin anthracite
        aux hôtes furieux
    où mes foudres s'invitent
        pour te brûler les yeux
     
    II
     
    Calam' ! Calam' ! Calam' !
    dégorge mon chazam amoureux
     
    Sergent Major, sans âme
    gratte au papier ma rage et ses feux
     
    Qu'à l'âm' ! Qu'à l'âm' ! Qu'à l'âm' !
    mon amour soit un sang liquoreux
     
    Car je vois trop ses quilles
    se foutrent de ma bille
    et se blottir au chaud
    entre deux vieux râteaux
    lui tenant lieu de sûres béquilles
     
    III
     
    Rien à foudre ! Elle est morte
    comme ça... par défaut...
    Raillez, petits bas, tôt
    ma houle vous transporte !
     
    Mais vraiment, rien de rien ?
    Quelle désolation...
    Et tous ces électrons
    pour aucun paroissien ?
     
    (Quoi, pas même un coiffeur ?)
     
    Bon, j'étais dans l'idée
    - disons, dans cette humeur...
    de lâcher mes fureurs
    plutôt sur sa lignée
     
    Et, là aussi, personne !
    Du vent, de la parade...
    Ah, tristes limonades
    au pauvre corraçon...
     
    Alors, quoi... un flashmob ?
    Mais qui chorégraphier ?
    Plus rien de familier
    sur quoi jeter l'opprobre...
     
    Il me faut me résoudre
    à boire au verre d'eau
    l'absence de brûlot
    et de colère à moudre
     
    Et merde ! ça fait chier
    d'errer dans ce désert
    sans pouvoir me défaire
    de tout ce poudrier !
     
    IV 
     
    Quand noble cœur fait boum
    le monde est un barnum
    d'anonymes morts d'homme
    sur de bileux loukoums
     
    V
     
    Ô, rageuse pâleur
    à l'aube revenue
    titiller la verrue
    au menton de mes heurs
     
    Que ne m'as-tu laissé
    achever ce nocturne
    loin de tes orgues diurnes
    aux ombres accusées ?
     
    Horrible piano las
    d'études laborieuses
    l'esquisse délicieuse
    manque à ton accord plat
     
    Ne peux-tu jouer du front
    du coude ou du pied nu
    vestige de vertu
    Damoiselle sans fond ?
     
    Mais non, dans chaque nid
    les oiseaux nouveaux-nés
    préfèrent célébrer
    ta précieuse homélie
     
    (Si cela te suffit...)
     
    car les foudres en nombre
    que je tiens pour credo
    augurent d'un rondo
    si valeureux que sombre
     
    Passagère nuitée
    à ton ventre s'arrime
    - épisode sublime !
    mon orage mort-né
     
    VI
     
    Ma rage, sois plus forte
    que tous les mots aimants laissés pour lettre morte
     
     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
    Laurence  Le Masle, whos' to give you you this?
    Get da fuck outa my life!
     

  • corrida (talk show blues)

    Trop d'yeux frais pour la dérobade
    si peu à fredonner en chœur
    Une foire est sur les hauteurs
    de la citadine parade
     
    À peine a fleuri la tulipe
    au fulgurant anonymat
    que se fomente un attentat
    au square où passe l'archétype
     
    Les bruits de pirates hardiesses
    couvrent le murmure amoureux
    lissé de cheveu à cheveu
    pour que les âmes se caressent
     
    Kératine hélicoïdale
    au bouclier de mélanine
    qu'assignes-tu l'hémoglobine
    aux fers complexés ou au pal ?
     
    Sarabande au front imbécile
    - et quoi, pour quelques quarante acres ?
    ton vil et aveugle massacre
    glisse une perle noire au fil
     
    Hurray, hourra et hallali !
    La bête est morte dans l'arène
    pour la joie de la bête humaine
    qui rentre coucher ses petits
     
    On - ce con qui ne dit son nom !
    va bientôt se taper la cloche
    un mouchoir noué dans sa poche
    pour la prochaine expédition
     
    Watusi, heureux bovidé
    broutant bien loin de nos collines
    c'est ton frère qu'On assassine
    en tuant le mien sous mon nez
     
    Belliqueuses substitutions
    qui saccagez à qui mieux-mieux
    la folie vous crèvent les yeux
    d'oedipienne malédiction !
     
    Libidineuses catastrophes
    vous vous racontez à l'écran
    arguant de votre incontinent
    pour justifier vos apostrophes
     
    Urémies de l'humanité
    vous conchie comme je vous pleure
    mais plaise aux amis que j'en meure
    s'il n'est de solution qu'armée
     
    Et quoique j'aime l'ombre fraîche
    où reposent mes deux enfants
    je ne les cèderai pourtant
    jamais à vos pensées trop sèches
     
    Sinusoïdal appétit
    l'enfantine curiosité
    saura toujours vous opposer
    la ténacité de l'esprit
     
     

    alarmes

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Où l'illustration s'honore :
    ...'cause we haven't been paying attention...
     
    Et encore, merci à Sam Nô ;) Brother in roar