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  • légers ris

    light01.jpgnoir

    qui a dit d’elle
    qu’elle déchire
    des ténèbres le sombre empire ?
    quand je l’entends
    je sais comment
    ton soupir est bien plus puissant.

    jour

    lumière d’astre
    ou lumignon
    vous n’êtes jamais si brillants
    que tous les fastes
    et les brandons
    de ton regard me regardant.

    blanc

    page muette
    silence lourd
    obscurités de l’esprit sourd
    vous n’êtes pas
    je vous ignore
    consume-moi, petite mort.

    miel

    rais de persiennes
    orangeraies
    tu peux dormir, soleil d’été
    j’ai sa lumière
    au bout des doigts
    et jamais plus je n’aurai froid.

    ocre

    le temps que passe
    le sablier
    dans le chaos de la conscience
    un flot de lave
    léger, léger

    a ravivé nos appétences.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • brève

    iiiilliiooouuuilà, debout sur la grève
    ma vie du bout des lèvres
    je te chante, mon rêve
    et tu hantes ma voix

    je te chante, mon rêve
    dans le vent qui se lève
    marin soufflant sans trêve
    qu'il n'aille au bout de toi

    déposer sur tes lèvres
    de mon amour la sève
    et ma vie et mon rêve
    en profession de joie

    tandis que sur la grève
    où meurt la vague brève
    je dessine mon rêve
    du sable au bout des doigts

    et te chantant te rêve
    ma vie du bout des lèvres
    et te veux près de moi

    bowdown.gif tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration généreusement fournie par Poupoune

  • à l'échelle

    est-ce cabot ?fais-moi la courte échelle au pied de l’arbre à pain
    que j’en tâte le fruit quand le géant sommeille
    il s’est gavé de rhum, d’acras et de boudin
    et ne voit pas sa fille avancer sous la treille
    pour échanger son sein contre un jus de groseille.

    fais-moi la courte échelle et lance-moi nos sacs
    nous serons déjà loin quand ils auront compris
    les vents de la marée répandent du ressac
    le fracas impétueux de vagues en furie
    adieu, coups et matraques ; liberté, nous voici !

    fais-moi la courte échelle, un nouvel horizon
    a déchiré le ciel où sont les disparus
    cette aube généreuse en veut à ma raison
    et me crève les yeux ce que je n’ai pas su
    il est dans Sa maison - je ne l’aurais pas cru.

    fais-moi la courte, échelle ! et laisse-moi encore
    écouter ma sirène et son chant de velours
    il y brûle une fièvre inconnue sur le port ;
    allons, ma vie, mon rêve, aide-moi bel amour
    je veux avant le jour sauter par-dessus bord…

    enfantine, rebelle, énigme pour les yeux
    dans le creux de la paume, en cœur, au bout des doigts
    plus que bouts de ficelle et mieux que corde à nœuds
    ressource nécessaire et neuve chaque fois
    là, tout contre le mur, c’est l’échelle de soi, pure.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    tiki#25 - paru chez les Impromptus Littéraires
    où je vous recommande aussi les textes de...

    Hugues

    Vegas-sur-Sarthe ; soleildebrousse

    et Pandora

  • à taaaable!

    le_banquet_big.jpg

    à présent tous autour de moi, mes vieux fantômes
    partageons de ce beau repas la bonne chère
    des saveurs dont les vins, les plats, livrent l'arôme
    gavons nos peines, nos tracas et leurs chimères

    viens donc t'asseoir auprès de moi, ma peine brune
    toi qui d'une oeillade laissa pour lettre morte
    mon chant disant de ton aura l'antique rune
    ai-je bien mûri, selon toi ?

    mais que m'importe...

    ne t'étonne pas d'être là, Judas, mon sang
    d'aussi loin que mon souvenir est bien vivace
    tu marchais toujours dans mes pas, chemin faisant
    vois comme tout peut aboutir

    de guerre lasse...

    j'ai toujours cet éclat de rire à mon oreille
    balayant des doutes le pire et m'assurant
    des nuits brèves comme un soupir et que tu veilles
    jusqu'à ce jour où il faut dire

    adieu, maman...

    ouvre donc tes mains sur la table, coeur d'ébène
    ne les laisse pas dire encore "ainsi soit-il"
    j'y cherche un abri confortable pour les miennes
    les sachant plus aimables qu'alors,

    immobiles...

    maintenant debout devant vous, le bras levé
    je n'ai pas empli de vin doux mon gobelet
    mon hommage a le goût sucré des embrassades
    après une bonne gorgée de limonade

    je viens manger des madeleines
    triturer du doigt ces boutons
    écouter de vieilles rengaines
    les yeux plongés dans le sillon

    je viens chevaucher l'herbe haute
    où s'affolent des papillons
    peindre aux armes des argonautes
    glaive et bouclier de carton

    je viens gober du boudin noir
    perdre en forêt mon escadron
    fumer à la tombée du soir
    battre le groka tout du long

    je viens donner la sérénade
    les pieds gelés sur le perron
    feindre n'être que trop malade
    le nez caché sous l'édredon

    et goûtant d'autres madeleines
    coloriant d'autres papillons
    répondre au chant de la sirène
    qui viendra me baiser le front

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • de tous les mots, l'un seul

    mot.JPGLe mot
    au bout de ce possible moi
    juste avant l’indicible quoi

    pas dit déjà sonore
    m’expatrie au dehors
    et me métamorphose
    en déjà autre chose

    Le mot, cet étrange
    envol de mon âme incarné
    le mot, cet être ange, est

    quand je l’ai prononcé
    il file, destiné
    où je n’ai pas de prise
    jusqu’à ton entremise

    Le mot
    cet expert tease

    de ma bouche tu l’abouches
    et me le rends autre encore
    vibrant, ce liant haut et fort
    chante cette autre couche
    d’où ce possible toi débouche

    t’ai-je bien entendu
    mot, dis-moi tu
    et ce que je comprends
    est-ce bien toi, vraiment
    disant de moi ce que j’attends ?

    des mots, la belle histoire
    le chant, le conte merveilleux
    l’ivresse dite pour les yeux
    ces libelles à boire

    emporte-les, soupir

    comme autant de cadeaux
    surgis d’une poche de rêve
    aboutissant mu sur les lèvres
    en baisers ronds et chauds

    des mots jamais qu’un seul
    suffit à tout confondre
    il n’y faut pas répondre
    et le dire à nouveau

    de tous les mots, linceul
    aura le dernier mot
    mais de ces mots l’un seul
    est beau

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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