tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
(illustration graphique composée d'après des photographies de l'album (FB) "Les jours de pluie" de Gaëna da Sylva)
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tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
(illustration graphique composée d'après des photographies de l'album (FB) "Les jours de pluie" de Gaëna da Sylva)
La maison est en ordre -intérieur et contours
Permettez que d'un trait j'en caresse l'espace
un moment, l'aujourd'hui :
Son histoire est en paix; n'y manquent pas l'amour
avec ses peaux cassées roulées dans les tiroirs
ni les cheveux défaits en vagues de velours
proprement dénoués aux fenêtres du soir
dans l'écho mollissant de ses derniers tambours
ni la pâleur des murs auréolés d'absence
L'escalier peut grincer des dents sans déranger
le mobilier chiffon sous son drap de poussière
il a les pieds moussus, les charnières rouillées
il a le sommeil lourd des castes ouvrières
qui auront bu leur soûl, devant s'en contenter
à défaut d'avoir jamais eu remplie la panse
Le salpêtre a gagné, allant de pièce en place
sur le vieux tabac gris, le graillon de cuisine
les cuivres au Miror luisants comme la glace
les rares sels de bain chipés à l'officine
le charbon, la lessive et la boue des godasses
Le temps n'a pas de nez; c'était perdu d'avance
Le brun mange le jaune et la nuit s'en défend
- c'est l'œuvre du soleil la ruine des couleurs !
comme fane un genêt privé de l'eau des champs
au papier a déteint l'arrogance des fleurs
maintenant qu'elle peint tout selon son humeur
s'oblige la mémoire à quelques indulgences
Le visage envahi par une barbe rousse
au-dehors, la maison fait un peu sa coquette
mais ses volets cernés qu'aucune main ne pousse
trahissent les assauts récurrents des tempêtes
A deux pas, le manoir, à peine pris de mousse
ne semble pas navré de cette dépendance
La maison est en ordre -intérieur et contours
Un parent m'y lisait La Vie est dégueulasse
comme on déguste un fruit
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#135
Illustration extraite de
© LA CHAMBRE NOIRE de Gaëna Da Sylva, photographiste.
L'étoile qui l'inspire et cette autre, et cette autre
volettent, halètent, puis leurs souffles l'emballent
et font de cette nuit qui vire au linge sale
un écrin vaporeux
(je me crème les yeux de nuées sidérales)
Elle entoure d'un voile éthéré sa charpente
- voudrait-elle masquer comme elle est, périssante ?
et se tient accroupie comme une vieille dame
indigne de son âme et fuyant son état
de peur qu'on n'en découvre tout l'insigne drame :
un mollissant éclat de sa carne apparente
Oh, mais je la vois, moi qui n'ai d'yeux que pour elle !
Je sais comme elle est, nue; je sais comme elle est belle
ayant à ses liqueurs profondes pu goûter
Et quoi ! on ne meurt pas de voir la mort venir;
on y gagne plutôt le plaisir d'exister
Le ciel est un lointain ami qui peut nous dire
merci du coin de l’œil d'être à le contempler
Et puis, d'un voile l'autre, à tout prendre, aucun d'eux
ne m'est plus attrayant ni même délicieux
que celui que tu portes pour te mettre en scène
avec, rappelle-toi, ces petits bas de laine...
avant de nous rejoindre en sublime jeunesse
ta main fraîche à mon ventre et la mienne à tes fesses
Voici de nos hiers le sang ravigoté
Éteignant un à un les lumignons célestes
nos ahans enhardis ne seront pas en reste
au déclin annoncé des espaces nocturnes
quand le vent du matin aura tout ravagé
affolant les rideaux mêlés de notre turne.
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration issue de LA CHAMBRE NOIRE
(Gaëna Da Sylva, photographe)
pour un impromptu littéraire - tiki#69
Porte close vibre
Oh ! mon amour, mon bel amour
viens, je t'en prie
et vois ce que j'ai là pour toi
ce que j'ai pris
Elle est à toi comme jamais
je ne le puis
c'est une tendre fleur des bois
que j'ai cueillie
Porte close geint
Oh ! mon amour, mon bel amour
veux-tu entendre
de ma douleur le chant qui te dit
viens me prendre
Oh, mon seigneur ! Oh, mon malheur !
Oh, ma lubie
ne reste pas aveugle et sourde
à ma folie
Porte close nuit
Oh ! mon soleil, mon doux réveil
mon cher festin
vois combien mon souffle est pareil
à ton destin
Oh, mon idole ! Oh, mon école
des Enfers
poison de mon sang qui s'affole
je t'espère
Porte close feint
Ah, mon fidèle ! Ah, mon cruel
te voilà donc
Ah ! mon néant, tu m'ensorcelles
Cupidon !
Ah, mon bonheur ! Ah, mon ardeur !
Ah, ma furie !
Ah, mon adorable grenouille
au fond du puits.
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(à paraître dans l'abécédaire poLétique)
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
inspiré par les photographies de Gaëna Da Sylva
extraites de sa CHAMBRE NOIRE
Rêves, racines de l’étrange
Amassant patiemment de mon tourment la sève
Coulez, ma trêve orange
Immuable à la source
N’ayez jamais de cesse
En cette longue course, d’être
Serpentins sous la mousse, mélange
Dais d’albâtre laiteux
Ecoute-les hurlant
L’antique plainte à l’orée du dédale
Embrassez-moi, mes songes
Terriblement
Ramarrez cette longe
Au moindre dénuement de mes vœux dépolis
Nœud de mélancolies
Gigognes insatiables
Ebauche-moi des nuits noires et véritables
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tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
inspiré par une photographie de Gaëna Da Sylva
extraite de sa CHAMBRE NOIRE
bonus onirique :