L'étoile qui l'inspire et cette autre, et cette autre
volettent, halètent, puis leurs souffles l'emballent
et font de cette nuit qui vire au linge sale
un écrin vaporeux
(je me crème les yeux de nuées sidérales)
Elle entoure d'un voile éthéré sa charpente
- voudrait-elle masquer comme elle est, périssante ?
et se tient accroupie comme une vieille dame
indigne de son âme et fuyant son état
de peur qu'on n'en découvre tout l'insigne drame :
un mollissant éclat de sa carne apparente
Oh, mais je la vois, moi qui n'ai d'yeux que pour elle !
Je sais comme elle est, nue; je sais comme elle est belle
ayant à ses liqueurs profondes pu goûter
Et quoi ! on ne meurt pas de voir la mort venir;
on y gagne plutôt le plaisir d'exister
Le ciel est un lointain ami qui peut nous dire
merci du coin de l’œil d'être à le contempler
Et puis, d'un voile l'autre, à tout prendre, aucun d'eux
ne m'est plus attrayant ni même délicieux
que celui que tu portes pour te mettre en scène
avec, rappelle-toi, ces petits bas de laine...
avant de nous rejoindre en sublime jeunesse
ta main fraîche à mon ventre et la mienne à tes fesses
Voici de nos hiers le sang ravigoté
Éteignant un à un les lumignons célestes
nos ahans enhardis ne seront pas en reste
au déclin annoncé des espaces nocturnes
quand le vent du matin aura tout ravagé
affolant les rideaux mêlés de notre turne.
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration issue de LA CHAMBRE NOIRE
(Gaëna Da Sylva, photographe)
pour un impromptu littéraire - tiki#69