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paVupApRi - Page 239

  • Volubilis

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    V oluptueux, son discours

    O ffre en toute occasion

    L eçons et mots d'amour

    U n parfum libertin

    B ouffant aux entournures

    I l lui suffit d'un rien

    L 'or de son verbe clair

    I llustre sans tabou

    S on avis sur la chair

    ° ° ° 

    elle est au bout du fil
    je ne peux raccrocher!
    j'aime trop d'Ipomée
    entendre le babil
    et me la figurer
    lissant d'un doigt gracile
    les touches du clavier

    ° ° °

    je suis au bord du Styx
    le stylo suspendu
    attendant une rime
    en cul

    ° ° °

    Ipomée, livre ouvert
    sur mes genoux en terre
    lis-moi, lis-moi encore
    le désordre à venir
    des troubles du désir
    et des élans du corps

    ° ° °

    Volubilis
    (vitamine)
    c'est
    l'ombre qui danse au mur
    du fond de la Caverne, épure
    sent
    flamme
    les sens dans l'essence du vent

    ° ° ° 

    intouchable palpeuse
    d'âme, libidineuse
    femme
    de l'Être et du mot dit

    lis-moi, dis, lis-moi d'où
    je suis

     pour une bise de La VolU
    tiniak jetant son dévolu sur La Volu
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • brosli

    Esc_spir.jpg

    Dans ma bibliothèque, Brassaï
    joue et tire à la courte paille
    pour savoir de Hegel ou Kant
    qui a Le Don des cartes ; et Dante
    repeint le plafond des Enfers
    pour accueillir chez Lucifer
    les pleurs de Melmoth, L'Homme Errant
    - Minotaure aux rives du Temps

    Dans ma bibliothèque, Camus
    peste contre des rois Ubu
    ramenant leurs bien tristes mines
    morne rigodon chez Céline
    qui vient de chasser Eluard
    et son lot de copains braillards
    dont les clameurs fondent, rigole
    par le soupirail de l'école

    Dans ma bibliothèque, Ronsard
    cuve avec Ovide au mitard
    le plastron rougi de vins lourds
    (ils ont incendié Jean Dutour!)
    dehors, Simenon les attend
    assis sur un banc avisant
    les silhouettes embrumées
    au bras de vagues gringalets

    Dans ma bibliothèque, Alphonse
    allait chercher quelque réponse
    le Cap droit sous la Tour Eiffel
    ignorant Drieu La Rochelle
    Gide au présent garde sa veste
    pour ne pas demeurer en reste
    et traduit encore et encore
    Gitanjali pour son Tagore

    Dans ma bibliothèque, Malraux
    chevrote du Victor Hugo
    au Panthéon faisant l'éloge
    des absurdités de Desproges
    dans son coin Gaston Gallimard
    éconduit par la Yourcenar
    marmonne un mot de Mallarmé
    et se perd dans les escaliers

    Ma bibliothèque infinie
    Caverne, abîme de Brosli
    en carton,  main, poche, étagères
    perle d'ombre ou puits de lumières
    être d'impairs en Nombre d'Or
    lettrine torsade en décor
    parcours sans tain, tous les dédales
    dans un vieux cahier à spirales

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions Twalesk
    impromptu littéraire - tiki#9

  • Vers au beau fixe

    vasistas.jpg
    Empanne sous le ciel comblé
    Ô mon saoul-marin, qu'en apnée
    je voie flotter les nuées grises
    Amour, veux-tu que je te dise
    comment la vague me submerge ?
    Elles t'effacent comme la berge s'amenuise

    Je me retourne sur ma couche
    à l'affût des cris que ta bouche
    avait confiés à l'oreiller
    Il y subsiste, parfumé
    le fantôme de ton passage
    dans un drap redevenu sage et familier

    La tempête a pris fin naguère
    et des vents brûlants d'outremer
    qui me ravageaient la poitrine
    ne plane plus dans ma cabine
    que le souffle amer du regret
    te laissant regagner le quai, ma Saladdine

    Toute douceur n'est que blessure
    toute chaleur, peine, torture
    le moindre souvenir s'invite
    à la curée, danse maudite
    d'ombres fugaces, sinueuses
    où tu m'apparais radieuse, en point de fuite

    La dune est blonde, tu es brune
    aussi ronde que cette lune
    et pliant l'arc des longitudes
    révére d'autres latitudes
    à quoi je ne saurais prétendre
    sans risquer tout un de me vendre

    à pi que pendre

    Hublot-net.jpg

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    à Véronique BEAUFILS

  • Anneaux logis

    lumière pure

    que le monde soit vide à ras-le-bol
    ou plein d'essence
    dans les ciels absents d'Anne
    bulle dorée, danse !

    quand ça tourne pas rond sous nos pieds
    que les lutins restent cachés à la racine
    avec nos araignées pour seules copines
    Anne alors lève le couvercle
    de ses quadratures du Cercle

    pour les milliers décents devant l'Autre derrière
    sans raison nulle part sans ailleurs qui ne brille

    pour l'oeil à demi clos sous la fenêtre bée
    pour la lèvre fendue lucarne que mordille
    l'émail éffilé d'un stilet

    pour la jupe des filles qui passe comme l'oie
    ignorante bécasse
    mais plus près, à deux doigts

    pour la main du garçon qui tremble en extirpant
    de sa poche élimée
    le dernier des bonbons

    (le brillant, l'aveuglant, le criant invisible)

    les anneaux d'Anne logent
    dans leurs maisons fardées
    un lumineux éloge

    un train de bulles dorées
    chacun la sienne, carrée

    où le lutin embrasse la poupée.

    poupée russe

    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    tiniak, inspiré par les oeuvres graphiques
    de
    Anne Le TOUX

  • art less heaven

    à grandir

    soon come the day of summer again
    for me the age of seven to reach
    and rush back to my fellow friends
    give them one stone, one cookie each

    so laughters vent the flavour again
    of artlessness removing fears
    witches and demons shall in vain
    smell our fleshes, drink our tears

    soon come the dazing mummer again
    fiddling figures and queer shapes
    gaping at a sky where dreams remain
    seeking in its cloud one's dear face

    stones would therein fly high again
    change into plane, bird, whatsoever
    carrying hopeful wishes sustained
    by inner confidence in the future

    soon come the daisy murmur again
    of flowers wreathen round the brow
    garlands spreading a silent grain
    this later blooms in lovers' vow

    let's share with ants our meal again
    near by the river claims our feet
    rather than walk along the lane
    run down its sparkling chant so sweet

    soon come the age of seven again
    from deep inside I hear that call
    it's not that I can't stand the rain
    it's just me stepping into fall

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par une Bulle Dorée

    de Anne Le TOUX