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livres

  • Travaille, heurt détaché !

    Tant va la carne sur le gril
    Enrubannée d'herbes z'et d'huile...
    Puisqu'il faut bien passer par Kyū
    Pas moyen d'échapper r'au trou !
    A quoi d'autre ? me direz-vous...
    Ne nous fâchons pas z'en cuisine !
    Y a de quoi faire sur tes rives
    Ah, mon île bénie
    Kyoto ! Psst... Psst... Eh, oh !
    Il m’en faudrait pour mon bentō

    ***

    Depuis quand l'écrit-on cette histoire ? Va, savoir…
    Ici, on en garde mémoire
    C'est comme un sacerdoce, 'voyez ?
    Ousse qu'il est possible de consulter

    De Carte Vitale, nul besoin !
    On tourne la page, à son coin
    Puis un mot nous saisit au ventre
    Lu et relu... jusqu’à entendre
    Un frisson troublant l'alentour
    Soudain plus clair… C’est du velours !

    ***

    Faudrait voir à voir à pas trop t'y frotter
    Rigoletto ! Rigoler trop
    Ou t'en accroire, eh ! Juanito...
    Tu n'es qu'un massacre annoncé
    Tu transpires l'impunité
    Et, n’étant Tristan ni Diogène
    Un pas en retrait; tu me gènes !
    Retir’ ta main ! C'est Caumartin !!

    ***

    Rejouons, de l'acte dernier, notre scène
    En n'omettant aucune joie, aucune peine
    Pari tenu ? Dis-moi « je t'aime »...
    Las ! Il ne t'en vient plus l'envie
    A moi non plus, soyons ravis
    Y a pas ! Il faut changer de chaîne...

     

    tiniak,poésie,acrostiche,teppanyaki,replay,rigoletto

    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#335

  • Poche trône

    livre-ouvert.jpg

    Le livre dans ma poche est plus lourd que moi-même
    Je le lis pour moi-même, il est plus lourd encore
    Je le lis pour le dire et il prend un essor
    que j'ai bien peine à suivre
    Parole ! c'est un jet, ce bonhomme de livre...

    Toi, tu as embarqué à son bord
    mais moi, je suis resté là, dehors
    accrochant mon entier à chaque phrase dite
    le souffle ravagé par la moindre virgule
    au rythme soutenu d'un point par crépuscule
    - ça fera bientôt plus d'un mois, dites !
    que cette occupation m'habite
    et de page tournée en page résonnante
    je ne sens pas le livre amorcer sa descente;
    pendant qu'à ton hublot tu comptes les paliers du ciel
    savourant tous les mots qui disent "tu es belle"
    "ah, tu le savais bien" et "cela va sans dire"
    Mais si ! mais justement ! et mon état empire :
    le temps, je ne sais plus ce que c'était avant
    le geste, un paragraphe, une ellipse... la peste !
    la mer, un drap qui vole aux bras des lavandières
    le vent de sa forêt égaille la volière
    et ça piaille !
    (les oiseaux ne savent pas le braille)
    nous avons pris tant de hauteur
    que je ne connais plus ni le nom de l'auteur
    ni le titre du livre en édition de poche
    - je pourrais regretter la boue sous mes galoches
    mais dans ce tourbillon littéraire
    je ne suis pas d'humeur à regagner la terre

    ...alors, je lis
    pour la joie de te boire ivre d'écrits

    Quoi, déjà la dernière page ?
    mais tu sors de ta poche un autre bel ouvrage
    et le tends
    pour que nous repartions d'un tout nouvel élan

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • brosli

    Esc_spir.jpg

    Dans ma bibliothèque, Brassaï
    joue et tire à la courte paille
    pour savoir de Hegel ou Kant
    qui a Le Don des cartes ; et Dante
    repeint le plafond des Enfers
    pour accueillir chez Lucifer
    les pleurs de Melmoth, L'Homme Errant
    - Minotaure aux rives du Temps

    Dans ma bibliothèque, Camus
    peste contre des rois Ubu
    ramenant leurs bien tristes mines
    morne rigodon chez Céline
    qui vient de chasser Eluard
    et son lot de copains braillards
    dont les clameurs fondent, rigole
    par le soupirail de l'école

    Dans ma bibliothèque, Ronsard
    cuve avec Ovide au mitard
    le plastron rougi de vins lourds
    (ils ont incendié Jean Dutour!)
    dehors, Simenon les attend
    assis sur un banc avisant
    les silhouettes embrumées
    au bras de vagues gringalets

    Dans ma bibliothèque, Alphonse
    allait chercher quelque réponse
    le Cap droit sous la Tour Eiffel
    ignorant Drieu La Rochelle
    Gide au présent garde sa veste
    pour ne pas demeurer en reste
    et traduit encore et encore
    Gitanjali pour son Tagore

    Dans ma bibliothèque, Malraux
    chevrote du Victor Hugo
    au Panthéon faisant l'éloge
    des absurdités de Desproges
    dans son coin Gaston Gallimard
    éconduit par la Yourcenar
    marmonne un mot de Mallarmé
    et se perd dans les escaliers

    Ma bibliothèque infinie
    Caverne, abîme de Brosli
    en carton,  main, poche, étagères
    perle d'ombre ou puits de lumières
    être d'impairs en Nombre d'Or
    lettrine torsade en décor
    parcours sans tain, tous les dédales
    dans un vieux cahier à spirales

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions Twalesk
    impromptu littéraire - tiki#9