que le monde soit vide à ras-le-bol
ou plein d'essence
dans les ciels absents d'Anne
bulle dorée, danse !
quand ça tourne pas rond sous nos pieds
que les lutins restent cachés à la racine
avec nos araignées pour seules copines
Anne alors lève le couvercle
de ses quadratures du Cercle
pour les milliers décents devant l'Autre derrière
sans raison nulle part sans ailleurs qui ne brille
pour l'oeil à demi clos sous la fenêtre bée
pour la lèvre fendue lucarne que mordille
l'émail éffilé d'un stilet
pour la jupe des filles qui passe comme l'oie
ignorante bécasse
mais plus près, à deux doigts
pour la main du garçon qui tremble en extirpant
de sa poche élimée
le dernier des bonbons
(le brillant, l'aveuglant, le criant invisible)
les anneaux d'Anne logent
dans leurs maisons fardées
un lumineux éloge
un train de bulles dorées
chacun la sienne, carrée
où le lutin embrasse la poupée.
© 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
tiniak, inspiré par les oeuvres graphiques
de Anne Le TOUX
Commentaires
nous sommes las, et pourtant derrière nous, pas vus pas pris, les lutins chuchotent, et pianotent sur nos dos, là, si, si, un air d'autrefois, dodo l'enfant do, et voilà...
que ce texte est joli ...que le monde est beau tout à coup lorsque le Lutin embrasse la poupée et que cette dernière lui répond :
"je me sens fort aise !"