Pas à pas confiants
aveugle, je l'entends
avancer lentement
dans la Chambre Noire
Dans cet état latent
de mon retranchement
je la perçois vibrant
dans la Chambre Noire
Elle sait que j'y suis
et comme je la suis
tout mon corps ébahi
dans la Chambre Noire
Pour elle aucun repli
bien au-delà de l'ouïe
je sais tout de sa vie
dans la Chambre Noire
La voilà qui s'effeuille
se démaquille l'oeil
odeurs que je recueille
dans la Chambre Noire
Ce parfum qui l'habille
en exsudats de fille
tout l'espace en fourmille
dans la Chambre Noire
Puis, c'est le moment doux
genou contre genoux
des lèvres sur le cou
dans la Chambre Noire
Le moment rouge sang
de nos peaux palpitant
au moindre attouchement
dans la Chambre Noire
Débute un festival
de lumière abyssale
et de chaleur foetale
dans la Chambre Noire
Mes mains ont mille doigts
ses cris ont mille voix
qui font chanter les bois
dans la Chambre Noire
Et je meurs sur le dos
- passe un souffle nouveau
elle ouvre les rideaux
sur la Chambre Noire
tiniak le niak inspiré d'une photo
extraite de La CHAMBRE NOIRE de Gaëna
© 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK