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poésie - Page 44

  • Vin de quatre heures…

    ...et un quart devin.
     
     
    Ovales sans cérémonial
    sous vos arrondis féminins
    des fatigues matrimoniales
    ourlent un plantureux festin
     
    Brigandons une heure estivale
    en ce nocturne effarement
    aux lentes parades astrales
    immuables d'égarement
     
    Somnifère sentimental
    épargne les avidités
    que cet appétit cannibale
    souhaite mener à satiété
     
    À l'organique festival
    aucun superflu décorum
    La carne seule pour canal
    se commettre, la femme et l'homme
     
    Ah, le bel heur quand l'animal
    va découvrir la profonde heure
    (sans être de l'autre l'égal)
    que de s'en régaler le cœur
     
    Demain sera trop matinal...
    Brisons avant que la journée
    fige d'un glacis trop banal
    chaude palme, une nuit d'été
     

    Mary Poppins

     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#217 
     
  • Même nuit, même jours

    (Nocturne... jouez, pianos)
     
    Aussi mort que les feux persistants de l'étoile
    je sais que ton regard n'a plus de bienveillance
    et ça, depuis longtemps qu'est retombé le voile
    au pied de l'arbre creux des mornes suffisances
    promptes à condamner
     
    Nocturne cécité, souffle une fois pour toutes
    les trompeuses bougies dont s'orne ton autel
    que je l'embrasse enfin d'une vision sans doute
    et chérisse des yeux les signes fraternels
    d'anciennes amitiés
     
    Obscure évanescence aux paroles fantômes
    quand détourneras-tu de ma voie solitaire
    ta prégnance obstinée, tel un vieux métronome
    intimant à mon chant son rythme autoritaire...
    Te lerras-tu mouri' !?
     
    Une pâle inquiétude au front horizontal
    traîne sa longitude à l'injonction du jour
    sur la scène où reprend la farce sociétale
    pour le même navet de placides amours
    et de gloires sans prix
     
    Je vais, les yeux fermés, souscrire au bavardage
    « Tenez, mon bon monsieur, voici votre pain rond »
    « N'étiez-vous pas naguère avec Elle en ménage ?"
    « Les étoiles m'ont dit qu'aujourd'hui, c'est tout bon
    pour votre zodiacal... »
     
    J'use de politesse et j'entre au générique (!)
    J'abonde, je fabrique un civil imago
    surfant sur des rouleaux d'apartés hygiéniques
    que s'offre - Ça est là ! mon rebelle cerveau
    « Va ! Soupire, animal... »
     
    Mais je reste encombré de pollutions stellaires
    alors que mon esprit se cherche un oubli sûr
    Ce pauvre cinéma ne saurait m'en distraire
    Dans l'ombre, sous mes pas; crisse une salissure
    aux chagrineux contours
     
    Le ciel est un boulet rivé à ma cheville
    une tête de mort dans ma paume froissée
    Sauf à en dégripper le roulement à billes
    le mensonge d'un astre égraine au sablier
    même nuit, mêmes jours
     
     

    papier hygiénique

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    ...'Cause the same stars that cover you, they cover me...
     
    à Laurence Le Masle
  • Trois pas de plus

    Un pas de plus dans la foulée aléatoire...
    Trop tard t'aurais-je méconnue ?
    Je viens; tu vas; ils vont et viennent...
    Ne serai jamais tien, pas plus que ne fus mienne
     
    Je vois tes yeux fermés à la vérité nue...
    Humble dans ce crâne boudoir
    je fais les cent pas dans le noir
    en rognant à l'aveugle une amertume inerte
     
    Des mélodies charrient des sourires à perte
    et, sans fin, des silences
    amenant la grand voile
    à ce mât d'acajou cargué devant le sort
     
    À deux pas du vieux port, tu t'enivres d'oubli...
    L'ombre à qui tu souris
    ne me ressemble pas
    puisque tu n'entends pas mon chant ni ses débords
     
    Cette douleur, au vrai, je ne veux rien en perdre
    et bois son vin de cèdre
    au goulot, sous le ciel
    où je sais l'hydromel qui nous a rassemblés
     
    Trois derniers pas lancés sur le monde incertain
    me traversent les mains
    de pleurs bien inutiles
    sauf à croire fertile un amour absolu
     
     

    chance

     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
    à Laurence Le Masle
     
  • Opéra bouffe

    Plus haut la garde, mon amour !
    Je crains pour ton noble visage...
    Vois, comme la montagne est sage
    et maintient fermes ses contours...
     
    Plus haut, le rideau sur la tringle !
    si tu veux occulter ici
    l'intime jeu de nos partis
    pris au modèle de la jungle
     
    Plus haut ! Plus haut ! Nos yeux ensemble
    vers notre festin amoureux
    assis à la table des cieux
    où rêvons comme bon nous semble
     
    Plus haut, le bonheur attendu
    de se goûter la carne folle
    d'être à deux une farandole
    et résoudre notre inconnue
     
    Plus hauts, nos bras nus dans le ciel
    plaidant le délai quotidien
    arguant de notre rachidien
    comme du plus pur hydromel
     
    Plus haut, mon sexe dans ton ventre
    pour t'entendre crier mon nom
    et raccorder mon diapason
    à ce qui nous ramène au centre
     
    Plus haut ! Toujours plus haut que là
    où s'agrègent les imbéciles
    qu'ils soient de campagne ou de ville
    et réfutent notre opéra
     
    Plus haut, plus haut ! Je t'aime toute
    en ce rêve esseulé, sans doute
    Mais chut, ne le répète pas.
     
     

    jungle,intime

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du Samedi 
  • Jugement de pâle heure

    Je te prends par la main, belle nuit sans sommeil
    où Nulle Autre Pareille est encore à venir
    elle est humide, fraîche et me garde un soupir
    pour l'heure avant que l'aube assoiffée n'appareille
     
    Un message est figé dans le suspens des astres
    à l'infini cadastre où tracent les pensées
    leur proprette Qabale au membre délabré
    sans même avoir idée du Songe qui le castre
     
    « Gagne-moi l'âme entière ! Absorbe mon regard !
    Il n'est jamais trop tard pour mériter l'Oubli
    Nocturne Suffisance, en ton secret abri
    je renoue avec l'or de mon premier hasard »
     
    Eh, quoi ? J'entends un pleur, une larme - sans feint !
    le terrible festin d'être seul en conscience...
    Ah, mais ! tu m'as rejoint, ma chère Obsolescence
    et sens battre ton pouls, juste là, sous le sein
     
    Mésange sans souci qui dors sur ta nichée
    que n'as-tu rapporté sur tes ailes agiles
    un parfum d'outre-cœur à l'ombre malhabile
    à lire dans le ciel où ses pas l'ont portée ?
     
    « Érige mes transports où nul n'y peut contraindre
    un désir que l'Âme-hors soit la révélation
    que la peine s'abreuve où règne l'abandon
    mais qu'il n'est de raison aucune de s'en plaindre »
     
    Nous voici sur le seuil de nos grands tralalas
    toi, mon Petit Émoi et toi, mon Juste Rire
    avec le ciel pour dais, la terre pour mourir
    et le temps méconnu pour y livrer combat
     
    Tout finira soudain - comme chaque aventure !
    par une autre ouverture au capiteux parfum
    qui nous ferait passer la nuit dans l'autre main
    alors qu'elle nous tient, jusqu'au bout; ça, c'est sûr !
     
    D'où que vienne leçon, par foi ou d'expérience
    une intime évidence accuse la passion
    sur le trait vaporeux des lointains horizons
    comme au douillet giron des sourdes appétences
     
    « Eh, là-haut, mes transports ! Avez-vous fait le tour ?
    Il n'est plus loin le jour et je me refroidis…
    Ramenez à bon port quelque nouvel ami
    qui sache mieux que moi vanter le frêle amour »
     
    Pourtant que passe l'heure à son rythme intrinsèque
    l'instant que je dissèque au gré du sentiment
    semble d'éternité prolonger le plain-chant
    et sur l'orgue du temps lever toute hypothèque
     
    Âme, corps et sang frais, dans une chorégie
    s'accordent à la nuit, à son vaste bourdon
    En résultent l'esprit et le lent diapason
    de la contemplation dont j'énonce le prix
     
    Lors, c'est déjà Demain qui frappe sa monnaie
    sur le dernier pavé dans la mare des rêves
    car le Grand Passager n'observe aucune trêve
    Un vol d'oiseaux s'élève et va le célébrer
     
    « Encore une minute, allez ! pour le rappel
    que me réclame un cent de mes songes en lice
    et lever mes filets des nocturnes abysses
    où se sont abîmés tant de noms fraternels »
     
    Hospitalière nuit, tu me lâches la main…
    Aux signaux quotidiens, perle par tous les pores
    une suée de chagrin aux laborieux essors
    couvrant de ses débords l'ample épiderme urbain
     
    Et le jour a troussé son jupon sur les cimes
    Sa lumière m'intime à nouveau d'avancer
    à l'aveugle - tant pis ! mais au coup de sifflet
    avec le pas réglé sur son seul paradigme
     
    Un Autre, près de moi, a-t-il cette impression ?
    Que peut-il bien jauger de ma propre existence ?
    Est-il trop occupé à tenir la cadence ?
    …Tant de possibles sens, qu'une destination !
     
    « Rangés tous les transports, allons ! dans le barnum...
    Il se pourrait que Pomme (à nulle autre pareille)
    après avoir soldé son bon peu de sommeil
    soit prête à partager son singulier pensum »
     
    Et quand la nuit viendra, nous lui tendrons l'âme, hein ?
     

    mug me

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK