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papier hygiénique

  • Même nuit, même jours

    (Nocturne... jouez, pianos)
     
    Aussi mort que les feux persistants de l'étoile
    je sais que ton regard n'a plus de bienveillance
    et ça, depuis longtemps qu'est retombé le voile
    au pied de l'arbre creux des mornes suffisances
    promptes à condamner
     
    Nocturne cécité, souffle une fois pour toutes
    les trompeuses bougies dont s'orne ton autel
    que je l'embrasse enfin d'une vision sans doute
    et chérisse des yeux les signes fraternels
    d'anciennes amitiés
     
    Obscure évanescence aux paroles fantômes
    quand détourneras-tu de ma voie solitaire
    ta prégnance obstinée, tel un vieux métronome
    intimant à mon chant son rythme autoritaire...
    Te lerras-tu mouri' !?
     
    Une pâle inquiétude au front horizontal
    traîne sa longitude à l'injonction du jour
    sur la scène où reprend la farce sociétale
    pour le même navet de placides amours
    et de gloires sans prix
     
    Je vais, les yeux fermés, souscrire au bavardage
    « Tenez, mon bon monsieur, voici votre pain rond »
    « N'étiez-vous pas naguère avec Elle en ménage ?"
    « Les étoiles m'ont dit qu'aujourd'hui, c'est tout bon
    pour votre zodiacal... »
     
    J'use de politesse et j'entre au générique (!)
    J'abonde, je fabrique un civil imago
    surfant sur des rouleaux d'apartés hygiéniques
    que s'offre - Ça est là ! mon rebelle cerveau
    « Va ! Soupire, animal... »
     
    Mais je reste encombré de pollutions stellaires
    alors que mon esprit se cherche un oubli sûr
    Ce pauvre cinéma ne saurait m'en distraire
    Dans l'ombre, sous mes pas; crisse une salissure
    aux chagrineux contours
     
    Le ciel est un boulet rivé à ma cheville
    une tête de mort dans ma paume froissée
    Sauf à en dégripper le roulement à billes
    le mensonge d'un astre égraine au sablier
    même nuit, mêmes jours
     
     

    papier hygiénique

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    ...'Cause the same stars that cover you, they cover me...
     
    à Laurence Le Masle