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poésie - Page 43

  • split et ideat

    Tant de foi mise à la pesée
    sans pouvoir en tirer parti ?
    Quoi d'hier en cet aujourd'hui
    ouvre des raisons d'espérer ?
     
    Ils font le moins bon, le meilleur
    du sentiment, de l'esprit, l'âme
    d'un bord à l'autre de la trame
    tissent, navettes, les humeurs
     
    De sang, de platine, d'argile
    d'herbe écrasée sous le pas lent
    (et sourd, et peut-être innocent)
    l'enchevêtrement, fil à fil
     
    Que survienne au plus pur dessein
    l'accidentelle déchirure
    une apaisante tessiture
    vibre sous de câlines mains
     
    Comme le rêve est insipide
    est la joie sans lumineux ors
    quand ils n'ont pas pris leur essor
    depuis les terreaux apatrides
     
    De même, toi qui n'es plus rien
    que l'idée que j'ai pu m'en faire
    je raccommode ton mystère
    à mon intime va-et-vient
     
    Qu'importe qu'au-delà des nues
    jeté sans espoir de retour
    mon regard poursuive son cours
    cette errance le constitue
     
    Je demeure à mon postulat
    rigoureux, l'artisan fidèle
    de l'hasardeuse ritournelle
    filant le split et l'idéat
     
     

    métier à tisser

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     
  • Tant que le sable y est...

    Immuablement si changeante
    que l'est la frange littorale
    aux chromatiques vespérales
    se maquille d'humeurs l'attente
     
    Au bout, tintera le signal
    d'un nouvel égal sentiment
    mais c'est ici, dans le suspens
    que chaque instant m'est un régal
     
    Parvenu à l'intersection
    de la mer et sa métaphore
    au sablier, je boude encore
    l'inévitable solution
     
    En acrobate, j'improvise
    une mâchoire à crémaillère
    pour empêcher que l'hémisphère
    ne s'écoule trop à sa guise
     
    Sur ce rivage, il n'y pas foule
    que des songes panoramiques
    et des lueurs antinomiques...
    De l'autre côté, c'est le moule !
     
     

    crémaillère

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#218  
  • L'Enfumeuse

    Dans ses yeux logent des nuées paroxystiques
    qu'elle refuse à de malingres coutumiers
    indignes de ses élans magmatiques
    qu'elle réserve à son divin particulier
     
    Dès le matin, elle chérit sa familière
    (la toux grasse qui la prend avant le café)
    sitôt s'affaire à bourrer sa pipe en bruyère
    avec des gestes lents, gracieux et mesurés
     
    Tandis que gargouille le filtre, à la fenêtre
    elle se trouve des raisons de rester là
    juste à l'endroit prescrit pour ne pas apparaître
    au lever de rideau où nul ne l'attendra
     
    Et ça va continuer ainsi, le jour durant
    ponctué d'entrechats, placides, sabbatiques
    montant vers le plafond en longs volutes blancs
    enrobés de mourons aux soupirs cathartiques
     
    Je lui porte, à l'appui d'un discret voisinage
    une curiosité, furtive ou récurrente
    s'y trompe mon ennui en fantasques hommages
    quand ses ronds de fumée montent vers sa charpente
     
    À la tombée du jour, elle s'anime un brin
    déroule ses cheveux et s'offre un pas de danse
    puis, va se maquiller, se rhabiller de lin
    et file en quelque lieu se divertir, je pense
     
    Elle rentre parfois au bras d'un singulier
    qui la quitte au matin - jamais après midi...
    Elle, aura déjà mis en paume son foyer
    l'autre main employée à prolonger sa nuit
     
    M'eût-elle remarqué qu'elle n'y changea rien
    ni à son quotidien, ni à sa dilettante
    Est-ce à moi qu'elle adresse un signe de la main ?
    Elle part enfumer Cybèle, Atalante !
     
     

    L'Enfumeuse

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : reproduction en étude libre d’une œuvre de Liu Baojun. 
  • Mon silence affamé

    Silence rassasié de sonore aujourd'hui
    (à dévorer les bruits qu'agitait l'alentour)
    je mets à ta portée de possibles amours
    qui ne verront le jour qu'au plus fort de l'ennui
     
    Au coin, le fauteuil vert livre ses confessions
    arme un semblant de chair à son bras de velours
    en déduit un roman de fluides parcours
    Je vais perdre ma vue à sa résolution
     
    Je travaille au secret d'une simple musique
    les doigts sur le clavier fermé à double tour
    dont j'ai lâché la clé peut-être dans la cour
    avant de m'occuper d’épure et de métrique
     
    À l'étage, un esprit seul en sa chambre noire
    fixe un moment compris entre ici et toujours
    puis, recoiffe à la Klimt une veuve au sein lourd
    et rompue à l'attente infinie des boudoirs
     
    C'est l'heure, le soleil tire son bas profil
    Souverain inutile, emporte les espoirs...
    Ton somme est sur la ville où longe ses trottoirs
    mon silence affamé à nouveau en exil
     
     
     

    Gaëna da Sylva

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré des Confessions du Fauteuil Vert, de Gaëna da Sylva, photographe.
  • corrida (talk show blues)

    Trop d'yeux frais pour la dérobade
    si peu à fredonner en chœur
    Une foire est sur les hauteurs
    de la citadine parade
     
    À peine a fleuri la tulipe
    au fulgurant anonymat
    que se fomente un attentat
    au square où passe l'archétype
     
    Les bruits de pirates hardiesses
    couvrent le murmure amoureux
    lissé de cheveu à cheveu
    pour que les âmes se caressent
     
    Kératine hélicoïdale
    au bouclier de mélanine
    qu'assignes-tu l'hémoglobine
    aux fers complexés ou au pal ?
     
    Sarabande au front imbécile
    - et quoi, pour quelques quarante acres ?
    ton vil et aveugle massacre
    glisse une perle noire au fil
     
    Hurray, hourra et hallali !
    La bête est morte dans l'arène
    pour la joie de la bête humaine
    qui rentre coucher ses petits
     
    On - ce con qui ne dit son nom !
    va bientôt se taper la cloche
    un mouchoir noué dans sa poche
    pour la prochaine expédition
     
    Watusi, heureux bovidé
    broutant bien loin de nos collines
    c'est ton frère qu'On assassine
    en tuant le mien sous mon nez
     
    Belliqueuses substitutions
    qui saccagez à qui mieux-mieux
    la folie vous crèvent les yeux
    d’œdipienne malédiction !
     
    Libidineuses catastrophes
    vous vous racontez à l'écran
    arguant de votre incontinent
    pour justifier vos apostrophes
     
    Urémies de l'humanité
    vous conchie comme je vous pleure
    mais plaise aux amis que j'en meure
    s'il n'est de solution qu'armée
     
    Et quoique j'aime l'ombre fraîche
    où reposent mes deux enfants
    je ne les céderai pourtant
    jamais à vos pensées trop sèches
     
    Sinusoïdal appétit
    l'enfantine curiosité
    saura toujours vous opposer
    la ténacité de l'esprit
     
     

    alarmes

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Où l'illustration s'honore :
    ...'cause we haven't been paying attention...
     
    Et encore, merci à Sam Nô ;) Brother in roar