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poésie - Page 36

  • galoche

    Je vais donner du pied dans ta mémoire sale
    que d'ici au cosmos
    un ballet de poussières
    aille le disputer à ces autres - solaires !
    à quoi se sont brûlées des ailes idéales
    et sans âge
     
    Je vais la secouer, ta pelure avachie
    d'un coup de balai brosse
    dans ton regard éteint
    pile entre les deux yeux du bonheur mal appris
    dont s'étouffent les feux près du tendre regain
    des ménages
     
    La chanson oubliée, je vais te la redire
    et la baleine à bosse
    en reprendra le ton
    La moindre particule au vibrant électron
    sera le vestibule où poser un sourire
    neuf et sage
     
    Lors, tu composeras
    de nouveau les couplets
    qui feront chavirer des lents soirs
     
    la vilaine armada
    aux voiles déchirées
    de naviguer sur l'amer espoir
     
    À cette orchestration
    fuiront tous les moutons
    quittant les recoins du vague à l'âme
     
    Et, selon le tempo
    de notre oratorio
    nous saurons sous de longs oriflammes
    nous emballer
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#225
     
  • Ce que silence put

    Taire, nourrisse hier
    à l'histoire moins douce que le souvenir
    mieux vaut peut-être, alors, savoir ne rien en dire
    et laisser le passé mouronner dans son suaire
     
    Un silence apaisé ne masquera pourtant
    ni l'écho de son chant
    ni l'odeur
    où se mêlent effluves de sueur
    et les parfums ancrés depuis le premier âge
    avec ceux amassés de carnage en carnage
     
    (la paume de la main qu'il a fait bon baiser
     le cheveu qu'un marin avait gainé de sel
     la chaleur du tétin qu'a libéré l'aisselle
     et le prochain festin qu'inspira le dernier)
     
    Bientôt - et sans discours ! je vais me perdre encore
    en allant explorer mon dédale à rebours
    sans même avoir levé un gramme de mon corps
    vers le ciel impotent et ses flasques pourtours
     
    Proustienne madeleine à l'heur ébroïcien
    quel était le jardin qu'il nous fallait quitter
    quand tu livrais bataille avec ton seul bouquet
    contre le bégonias qu'enviait le voisin ?
     
    Non, Rose... ton bouton ne me grisait pas tant
    que celui dégrafé par mes doigts ingénus
    qui libérait soudain le fébrile tourment
    que devoir accepter l'implicite refus
     
    Voilà, je suis perdu; trop de senteurs m'assaillent
    et, ne formant bientôt plus qu'une même essence
    Prégnance ! Prégnance !
    Remontée des entrailles !
    Il m'en sort de partout de ce jus d'évidences
     
    J'en imbiberais bien le creux de ce mouchoir
    mais, si j'y fais un nœud sur quelque vague espoir
    tout va me revenir
    en pire empire !
    charriant tous ses relents dans le moindre soupir
     
    (une coulée de fonte embaumait l'orient sale
     et gerbait sous les nues un feu rose et violet
     plus tard, la marée monta, septentrionale
     en broyant son varech au tamis des rochers)
     
    Taire ?
    La belle affaire !
    Il pue trop, ce silence...
    plein qu'il est des odeurs de la réminiscence
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#224 
  • Grave Ilion

    (Tu me fous la gale, Até !)
     
    Ce soir fait le beau
    l'éclatant spectacle
    Je tiens son miracle
    en petits morceaux
     
    Je t'en ferai don
    quand tu seras née
    ma Très Chère Até
    ma condensation
     
    L'heure est au joyau
    des ombres fractales
    - organique bal
    chez l'Ami Pierrot !
     
    J'y livre mon sens
    Mon vers solidaire
    libre et solide, erre
    en m'éparpillant
     
    Mes gravillons fous
    ricochent, s’entêtent
    égaillant leur fête
    sur le fleuve roux
     
    Ainsi répandu
    - et d'une poignée !
    ma Chère Pensée
    m'as-tu reconnu ?
     
     

    poésie,ilios,até,et toutes ces sortes de choses,mythiques,pierrot

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
     
  • externes nuées

    Carapaces molles
    retenez vos larmes
    que tienne le charme
    à vos fumerolles
     
    Dans le doux suspens
    de l'été dernier
    je prends mes quartiers
    (promu soupirant)
     
    Septembre s'efface
    sans que nul automne
    ferme la crémone
    aux volets d'en face
     
    Je m'embarque alors
    les yeux pleins de sel
    dans un substantiel
    et précieux débord
     
    J'y cherche la voie
    intime et vacante
    d'une ombre chantante
    et libre et sans foi
     
    Pour goûter soudain
    au pain du désir
    à n'en plus finir
    de donner la main
     
    À d'anciens fantômes
    au bord de l'oubli
    plaidant à l'envi
    de nouveaux binômes
     
    Puis, quand vous partez
    nuées indociles
    découvrant la ville
    me revient au nez
     
    L'odeur sans visage
    d'un nom sans parfum
    mais dont je retiens
    l'ultime partage
     
    Aux nuées changeantes
    je ne veux rien voir
    qu'un nœud au mouchoir
    où finit l'attente
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • Fécond "Ite"

    En ce temps-là, Poucet grimpait encore aux arbres
    la parole de Dieu avait des doigts solaires
    le désir osait peu, ni plainte, ni palabres
    le rêve surgissait de l'air et de la terre
     
    Les jardins regorgeaient d'occasionnels vertiges
    l'Autre Sexe égrenait des parfums déroutants
    l'invisible appliquait à tout vat son prestige
    des voyages naissaient au moindre firmament
     
    Les poches monnayaient l'acier, les yeux de chat
    tandis que s'affirmait le genre, malgré tout
    la déception flirtait avec l'assassinat
    et de troubles visions mettaient le feu aux joues
     
    Les prodiges du four tenaient toujours promesse
    et le pied qui traînait s'essayait au chantage
    L'acuité du regard empêchait la paresse
    la main tendue s'offrait aux spontanés partages
     
    Le souffle près du lit chassait le cauchemar
    le même prétendait apaiser la douleur
    La voix qui l'enrobait, il fallait bien l'en croire
    incomparablement s'y logeait la douceur
     
    Puis, tout a basculé : je te tiens dans mes bras
    et bientôt je t'emmène désigner le monde
    et déjà tu me rends ce que je n'attends pas
    un mystère de vie où la mienne est féconde
     
     
     

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    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK