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poésie - Page 34

  • Mai disant

    Tout a pris faim il y a dix ans et quelques jours
    Donc, j'ai dix ans
    dès à présent
    et je viens de vivre une sacrée journée-four !
     
    J'ai découvert à l'aurore un soleil violé
    par l'haleine d'un vieux marin chargée de mousse
    déjà la journée courait, la mort à ses trousses
    son élan pris depuis mon petit-déjeuner
     
    Les huis libéraient leurs effluves quotidiens
    charriant les bruits de la comédie laborieuse
    le sang perdu coulant de ses mains oublieuses
    quand, sur son paillasson, j'enjambais mon vieux chien
     
    J'ai recueilli un vol de mouettes, quai Vendeuvre
    passé la main au ventre gris de son Vieux Port
    payé d'une plume nouvelle pour mon sort
    un franc sourire au long empire à la manœuvre
     
    L'heure avait les cheveux plus courts
    Je t'ai reconnue sans maudire
    Quel heur célébrait l'alentour ?
    Un mystère de mai n'y voulait pas suffire !
     
    J'ai parcouru la ville à genoux, haut le front
    dans la poche une main prête à sortir mon soûl
    dans l'autre ce mouchoir qui ne me dit pas où
    et la semelle offerte à de soyeux marrons
     
    Le vent marin jouait des gammes peu bourgeoises
    sur d'antiques matins perclus de vérité
    L'après-midi faisait des bonds désordonnés
    craignant l'inimitié verte que l'On dégoise
     
    J'ai abouché le flanc d'une triste panthère
    avec le sentiment de lui mordre bien plus
    Comment s'en consoler puisqu'elle m'a dit "Tu.." ?
    Moi, triste Gagne-Pain de ses maigres affaires !
     
    L'heure avait les cheveux plus longs
    J'y mêlais mes doigts fatigués
    J'avais du mal à respirer
    Dans le mai blet, me faisais l'effet d'un goujon !
     
    J'ai embrassé le pli de la nuit approchant
    sa robe sur les toits du monde grabataire
    criant les noms perdus de mes Trop Être chers
    et ne pouvant rien faire autre que les aimant
     
    Le tableau s'est conclu sur un carnage veule
    avec les mains fouillant cette peau infertile
    où je peine à trouver la ferveur érectile
    d'une journée passée sans que mon âme feule
     

    walk don't walk

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki# 231
     
     
  • Mot, daughter

    Quant à marcher tel un vil animal sans nom
    sur le sol dur et froid de la seule raison
    nul bonheur en mire
    nul horizon
    qu'un vaste sol
    où pister sa trace, Ma Folle
    à quoi bon ?
     
    Quant à prier le cœur malade d'être sûr
    de voguer loin des vagues aventures
    un bonheur fragile
    va sans futur
    son aujourd'hui
    au pas s'inventant sa partie
    quoi de mûr ?
     
    Marcher dans tes pas, Mon Enfant ?
    Ma Poucette ?
    Tenir tête
    à d'amples festins liquescents ?
     
    Prier le prochain météore ?
    D'un seul cri :
    Aujourd'hui !
    au Machiniste du décor ?
     
    Périssons avec élégance
    Sachons taire notre saumure
    Goûtons plutôt la confiture
    des infimes exubérances
    qui nous lient
    et que trempent nos yeux coquins
    au flux incertain de la vie
     
    Complices !
     
     

    alice

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • ladite

    L'Or ! Elle prenait comme moi,
    le 18h45
    Si elle n'y paraissait pas,
    je m'en consolais sur le zinc
     
    A son passage près de moi
    pour prendre sa place habituelle
    je m'enivrais du gardénia
    pris dans ses tissus coccinelle
     
    Du regard, je comptais les pois
    de sa poitrine à son bas-ventre
    alors, j'inventais quelque loi
    dont nous étions toujours le centre
     
    Ici les champs, là-bas les bois
    qui m'évoquaient des océans
    priant que le charme opérât
    au-delà, je figeais le temps
     
    Taire le sens de mon émoi
    m'inffligeait une sourde peine
    et me rongeait d'anonymat
    depuis le cœur jusqu'à la couenne
     
    Et le voyage finira
    une heure après quelques poussières
    L'Au-Quotidien l'emportera
    quoi que m'en songe, Passagère !
     
     

    tiniak, poésie

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki# 229
  • Défi solitaire

    Te voici à nouveau, Lente Musique En Marche
    le pas plus grand déjà que le sol qui le porte
    criant babil pour lettre morte
    les yeux fermés, repus du sang de l'Arche
     
    Tu viens, tu viens, sans arriver
    Ton chant pourtant t'a précédée
    caressant le regain qu'abrite le feuillage
    Ta lèvre murmurant ce qui fut mon hommage
     
    Je crois sentir ta main donner la mienne aux lions
    son rire est plein du feu couvant le vent d'hiver
    et tu dis que tu m'aimes
    agitant ton emblème
    devant les arbres morts et leurs petits bourgeons
     
    Un autre millénaire affranchit ta mesure
    bénit ton opéra
    quand je t'ouvre mes bras
    couverts de tes blessures
     
    Ce que je fais ici ? je n'en veux rien savoir !
    Le monde n'y est pas, ni la fleur à cueillir
    ni le repas du soir
    que le songe, à mourir
     
    Le Final, c'est ton chant ! Ta marche, ta victoire !
    Tu viens sans arriver achever notre histoire
    que je n'ai su pleurer sans me battre les flancs
    de ma peau de serpent pliée sur l'écritoire
     
    Mon entier te répond
    il marche de concert
    vers ta promesse entière
    et les bras grand ouverts s'offre à ta finition
     
    Chantons ! Chantons !
    En rythme, à pleins poumons !
    Tu viens sans arriver
    besace en bandoulière
    et le jour éphémère
    n'est pas encore né
     
    Tu connais la musique
    (celle de mes soupirs)
    Je fredonne la tienne
    en mimant le sourire
    qui manque à ta métrique
    et embrasse la mienne
     
    Ne me dis pas merci
    je te lance un défi :
    entends ce requiem !
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par la Pavane op.50 de Fauré, 1887 (Quelle année !)
  • pausa ante CCXXX

    Pause(s),david filoqueur, tiniak, poésie malgré tout

    (tiki#228)

    (tiki#229)

    (tikit#230)