dada
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adada
Quand on allait chez Dadaà la sortie du cours de champ'on entrait avec, au brasqui son mignon et qui sa vampeLui, c'est le N'importe Quoiporté aux frontières du sensles yeux nus au bout des doigtsla Paix seule pour exigenceJ'ai pris le parti de Là!pour me présenter au tableauau galop sur mon dadaau vent ma cape de ZéroPierre m'a donné le Lapour que nos âges reverdissentJ'entends encor sous mes pascomme les cailloux, Cadou, glissentTrois Jules sonnaient le glasd'affres par trop académiquesDepuis, j'aime jouer à chatsur les poteaux télégraphiquesAu sortir de chez Dadale regard troublé d'omeletteles mille bras de Shivachatouillaient l'envers de nos têtesNos costumes d'apparatfaits de gravures à l'eau forteconfiés à quelque sofanous restait à baiser La Mortetiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Impromptu Littéraire - tiki#233 -
Fécond "Ite"
En ce temps-là, Poucet grimpait encore aux arbresla parole de Dieu avait des doigts solairesle désir osait peu, ni plainte, ni palabresle rêve surgissait de l'air et de la terreLes jardins regorgeaient d'occasionnels vertigesl'Autre Sexe égrenait des parfums déroutantsl'invisible appliquait à tout vat son prestigedes voyages naissaient au moindre firmamentLes poches monnayaient l'acier, les yeux de chattandis que s'affirmait le genre, malgré toutla déception flirtait avec l'assassinatet de troubles visions mettaient le feu aux jouesLes prodiges du four tenaient toujours promesseet le pied qui traînait s'essayait au chantageL'acuité du regard empêchait la paressela main tendue s'offrait aux spontanés partagesLe souffle près du lit chassait le cauchemarle même prétendait apaiser la douleurLa voix qui l'enrobait, il fallait bien l'en croireincomparablement s'y logeait la douceurPuis, tout a basculé : je te tiens dans mes braset bientôt je t'emmène désigner le mondeet déjà tu me rends ce que je n'attends pasun mystère de vie où la mienne est fécondetiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK -
L'ombre, elle...
Elle a parfois tant de bras que les bras m'en tombent
Elle est aussi petits pois sous un chapeau vert
Elle a fondu sous le toit d'un chagrin d'hiver
et dort sous le marbre froid qui couvre les tombesElle est soeur de cet émoi que l'on nomme peur
Elle inquiète le prélat, un enfant qui pleure
Elle est ce qu'il adviendra des joies les plus douces
et son terme emportera l'un et l'autre, tousElle est complice déjà des échappatoires
Elle sait bien où les gars se trouvent le soir
Elle avance pas à pas et sans réfléchir
que des portraits que dada signerait sans rireL'ombre, elle
s'ignore sous le ciel.Elle est tapis dans le bois, banc contre le mur
Elle est abri pour le rat comme le murmure
Elle est l'arc sous le sein droit que ta main libère
et son toucher délicat me radoucit l'airElle mène guérilla parmi les ruelles
Elle y brise tout l'éclat de nos francs midis
Elle enveloppe le drap, caresse de nuit
et lui, rapporte tout bas nos joutes fidèlesL'ombre, elle
n'en dira rien au ciel.tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
(à paraître dans l'abécédaire poLétique)source de l'illustration : par ici [Crédit photo, Bart Kootstra]