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poésié - Page 85

  • scolairature

    poésie,manifeste,polétique,scolaireLongeant les rives de l'Euphrate,
    l'homme retourné sur ses pas
    en a l'idée de l'écriture...
    Je rature mes pattes d'oie
    pour la forme

    Danse d'ombres sur la paroi
    la brute apprend de sa caverne
    que les dieux sont des balivernes
    que mon ciel bascule sans foi
    chaque jour

    Dans la marge au liseré rouge
    s'amoncèlent les entrelacs
    d'un dessin qui n'en finit pas
    de se prendre pour une gouge
    effilée

    L'ordre claque au bout de la règle
    - c'en est fini de ricaner !
    Compère, on s'est bien fait choper
    Gardons quand même un œil espiègle
    sur la cour

    Je trotte sans avoir conscience
    d'être au moment de renoncer
    aux maternelles cajolées
    que me quitte déjà l'enfance
    au tableau

    Longeant les rives de mon vers
    la feuille éprise du son mat
    que mon écriture acrobate
    je pille son bagage ouvert
    sur le sol
    et cligne sur mes pattes d'oie

    (Dois-je d'être allé à l'école
     que j'écrive ainsi, de traviole ?)

     

    poésie,manifeste,polétique,scolaire

    Pour un Impromptu Littéraire - tiki #112
    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Vous me la copierez, sans foi :
    "Je rature mon ciel pour une même enfance acrobate"

  • Et vola l'étale âge...

    Il en sera de l'un l'autre
    toujours à grappiller ici,
    à hurler fort avec les chiens.
    Je n'en veux rien
    que l'un des "si"
    ne souhaite seul et pour lui-même
    (et son lot de paramécies)

    À la fin du pot, comme l'aiment
      les heurts ouvrables
      les guitares sans nom
      les vins serviables
      et des réverbères les capuchons
    Rien qu’ils me valent...
    Ni d'aller ricocher
    mon entier sur le fleuve étale

    Le jour couvé par sa garniture nocturne
    bouge un peu, et me cass' les burnes !
    Taisez-vous, oiseaux de Pâleur
    Ne mettez-pas au ciel rêveur
    encore cette aube sans suées
    qui me ramène à séjourner
    toujours plus loin de ma panse, et
    de chercher partout mon toutou
    mon chien, son lien à mon sang fou
    - il a le matin en horreur...

    Je me saisis d'un papillon
    incapable de mouvement
    pour m'en rehausser la paupière
    Et, non !
    Décidément,
    je n'ai pas le goût des chaumières

    Rien ne me va
    Rien ne va plus
    que boire à tes babines nues
    Ma chienne

    Allons, finissons la semaine
    en hurlant
    avec nos semblables tourments
    que les sages
    demeurent sur leurs étalages

    poésie,qu'a du,chien,non ?

    Illustration : Samuel Cochetel

     

    Pour un Impromptu Littéraire - tiki #105
    tiniak - Ruades © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • rondo

    orchestre rouge !!

    Les violons de l'orchestre ont les doigts rouges, saignent
    Se meurent de douleur les cordes qu'ils étreignent
    A son tombeau Gustav y prend quelque leçon
    Quand c'est l'Horreur qui chante
    l'harmonie s'apparente au goût du sang
    à l'oreille, une fonte
    que la peur et la honte, en alchimie
    coulent au Pavillon de l'Infamie

    Un vibrato de chaos s'en donne à cœur joie
    Pour une fois, l'orage
    - qui pourrait présenter quelque avantage,
    en reste coi, s'étonne
    qu'aucune éclaircie ne change la donne
    Il s'épuise
    à donner de la voix dans cette crise

    La paix, oui, je le sais
    se trouve sur une autre rive
    où il se pourrait même que je vive
    Ailleurs... Oui, mais mon sang
    s'écoule sur la terre, se répand
    dans un cri
    qu'ignore en sa torpeur
    l'infini

    Ici ? Bataille !
    Déchaînement de tripes et d'entrailles
    et le fiel
    résonne ses violons de suave miel

    Ici ? Carnage !
    Au saint nom de l'esprit, tous les outrages
    et le fiel
    résonne ses violons de suave miel

    Et dans la ronde
    les bras levés pour... mot dire ? ce monde !

    Nul Ailleurs !
    C'est d'ici
    que finira le règne des salauds, dis !
    Dans un joyeux rondo !
    Que les violons enfin
    résonnent de nos âmes le regain
    linéaire
    avec tout ce qu'il reste à dire
    reste à faire

    Pour un Impromptu Littéraire - tiki #104
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • usurpation d'intimité

    Nut nut

    Le silence est propice au glissement de l'heure
    J'y viens en chapardeur piller ta rêverie
    Je dérobe ton souffle et m'en fais des charpies
    pour duveter l'aurore

    Engourdie de chaleur ta silhouette vogue
    un lointain épilogue au-delà du réel
    J'en contemple la rive aux dessin caramel
    et plantureuses formes

    Même le dos tourné, je connais ce sourire
    Il est sans avenir ni ne m'est destiné
    D'où je feins le plaisir de me l'approprier
    comme l'aube éphémère

    Je te bavarde un peu la nuque, d'un murmure
    t'arrache une réponse au langage incongru
    grondant depuis un monde où le monde n'est plus
    qu'un mitoyen empire

    Familier, ton parfum odore le drap lourd
    où nous faisions l'amour quand c'en était le lieu
    Il embaume la chambre où je ne jette au mieux
    qu'un œil usurpateur

    Je déserte l'endroit, son intime censeur
    sans sueur
    sans effroi
    attiré au-dehors par la lueur qui croît

     

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration graphique : Bourjon

    mmmff

    Illustration sonore : Beirut

    (oui, je sais... Y avait Cliquot "What melody will lead my lover from his bed..." tsa tsa, mais c'est ma 900ème note... alors, bon... déjà que je vous refourgue pas Forks And Knives... et que, oui, oui... pour Janec', ce serait plutôt In The Mausoleum... Oh, eh....'fais quoi j'veux navec... ma 900ème, dis)

  • Juliette sans abri

     

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    Pauvrette
    la chanson que tu as en tête s'articule
    sur l'axe fatigué des tes nœuds et rotules
    où s'arriment
    tes membres décharnés par le manque d'estime
    chacun d'eux si inversement proportionné
    aux plis sous le manteau de ta chair boudinée
    qu'il te pèse
    - quand à leur approche des autres les yeux biaisent
      ton regard,
    de charrier sur le boulevard

    Pas à pas, sombre silhouette
    la chanson que tu as en tête
    défigure
      les rideaux d'aciers tirés sur les devantures
      les néons morts, les chats trop sales
      les taches sur la neige pâle
      les guéridons les pieds en l'air
      et le chien-chien à sa mémère
      qui pisse un coup
      pendant que l'autre pigne et peste à l'autre bout
      "Comme en '40 !"
    Déjà tu plonges ta dérive vers l'Atlante...

    "Oh, marin ! Marin...
      tu soupires
    "Marin ! Marin ! reviens me dire
    "les parfums que l'or dans l'azur
    "agite par les ouvertures
    "Oui, celles qui donnent en plein
    "sur l'océan qui te retient
    "et te respire
    "quand j'ai, le ventre dans les mains
    "rempli de rêves à venir,
    "besoin de rire"
     

    Adieu, vent mauvais, dents qui claquent
    et toute la carne patraque
    La chanson que tu as en tête
    fredonne ton nom : Juliette.

    gaëna da sylva,hiver,juliette,tiniak,dukou zumin

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

    Illustration et médaillon :
    "Hiver..."
    © 2008 Gaëna da Sylva, photographies