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poésié - Page 89

  • Le cri du papillon

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    Papillon chassant l'autre
    d'un seul battement d'aile
    le cauchemar d'un roi étouffe un ouragan
    la main devant ta bouche
    Le cri que j'y recueille fait mouche
    et couronne mon front de ravage océan
     
    Levant des sables noirs en volutes épiques
    une tempête est née à l'autre bout du songe
    déchire du volcan la robe ourlée d'éponge
    et lance des coraux singer les météores
    vers le chaos d'un ciel où tous les dieux sont morts
    sans un cri, ni verser
    aucun sang sur la terre et ses glorieux palais
     
    Celui que je recueille
    m'écrit des libellules
    Mon regard les poursuit au ras d'un lit de fleuve
    Il y passe des nuits les amours qui s'abreuvent
    comme ces papillons défiant les gravités
    l'un de l'autre
    tandis que sur le fleuve un grand saule se vautre
     
    À cet endroit précis
    du monde que j'oublie
    la main devant ta bouche et l'œil à son festin
    je laisse les regrets au triste souverain
    et te donne en retour mon cri contre le tien

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    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • trio à cinq branches

    Tout doux, RayAllons, monsieur
    Madame
    Entendre, toucher, voir

    - Et rameuter l'histoire ? Ah non, pardon... merci
    - Toucher... oui, mais sentir ? on peut ? goûter aussi ?
    - Résolument... au passage...
    - En tirerons-nous pas tout de même avantage ?

    - C'est bon, je vous écoute
    - Oui, nous sommes toute ouïe, sans doute
    - Résolument ?
    - Pour sûr !
    - Si je peux juste emprunter cette couverture ?

    Allons, monsieur
    Madame
    Entendre les refrains qui calmeront vos peurs

    Sur le tour, modelées, vos terrestres terreurs
    ne sont pas si profondes
    qu'elles puissent jamais porter comme les ondes
    toute l'intensité que le chant des baleines
    propage sous nos pieds, répondant aux sirènes
    sur le même livret qu'aux temps immatériels
    quand le potier régnait en son nom d'immortel

    - Ça sonne plutôt bien
    - Redites un peu, voir
    - Oublions ça, poursuivez, voulez-vous ?
    - Il a dit quoi déjà de ma peur du noir ?
    - Rien
    - Et après, on va où ?

    Allons, monsieur
    Madame
    Éprouver du toucher la naissance des flammes

    Caresser en retour les cuisses qui nous livrent
    qu'il en soit par amour ou besoin de survivre
    c'est d'y prêter douceur et force d'exister
    et de grandir un peu en sachant redonner
    du sensible
    plutôt que s'embraser pour les choses miscibles
    et geindre quand l'écuelle et trop froide ou sans sel
    vraiment pas consommable à l'aune de l'échelle
    de valeur
    qui prend pour étalon notre petit bonheur

    - Donc, nous serions des chiens !
    - Il a dit "écuelle"
    - Raccommodez-moi bien
    - Eussiez-vous curatelle... même, c'en serait trop !!

    Allons, monsieur
    Madame...
    Et si le temps était, pour nous, venu de voir ?

    Voir le temps comme il est (une valse éblouie)
    humblement résignés à n'y pas compter guère
    et s'attacher pourtant par le moindre viscère
    au croûton plantureux... y borderons nos lits
    jusqu'au jour
    où le drapé des nuits n'aura plus de contour

    - Ben... et cette Autre qui passe
      sous le coude, logé "La Vie est dégueulasse"
      et qui siffle des vins, âpres, régurgités
      qu'on les dirait cuvés depuis l'Antiquité !
    - Avec ça qu'elle à l'air de savoir où aller
      comme si notre terre était à nouveau plate
      et qu'il nous faille encore honorer ses pénates !
    - Ho ! Ho ! Figure
      ne sais-tu pas qu'au monde, il n'est plus d'aventure ?

    Allons, monsieur
    Madame...
    Être n'est pas donné qu'aux êtres pourvus d'âmes

    - Quoi d'autre alors, les pierres ?
    - Un caillou de Poucet vaut son lot de magie...
    - Eh, pas de ces antédiluviennes bactéries ?!
    - Sinon, quel ordre mammifère ?
    - Tout en a, je vous dis
    - Il délire
    - Ou elle est folle
    - Ne suis en vérité que pensée ou parole
    - Sans blague !
      (allons plutôt pêcher quelque raie pastenague)

    doudou, raie

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#98

     

  • tiniak out, definitly

    Tirer l'oubli à soi
    Imperceptiblement, gris sourire
    N'avoir pas de pensée qui ne se puisse dire
    Irriguer le carné d'un sang qui fasse foi
    Arrimer l'asyndète à la paronomase
    Kaléidoscoper chaque mot, d'une phrase

    Refuser de rester devant l'iconostase
    Etre un poinçon dans l'aube, aiguillon pernicieux
    Vivifiant d'oraisons l'ample morgue des cieux
    Eparpiller des dieux les poussières d'emphase

    Dans les bras du possible, en veilleur assoupi
    Elaborer d'un songe une vue de l'esprit
    Benoîtement courir après les météores
    Ostensiblement luire
    Utopiquement fuir
    Tant encore à donner qu'à ravir d'infantiles trésors

     

     tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Grandeur, dame !

    on s'accroche ! on s'accroche !Elle nous sert
    pour le dessert
    des gentillesses fatiguées
    du bout de son regard navré
    d'avoir encore à compatir
    quand elle avait prévu le pire
    et tout fait pour nous en garder

    Elle se signe
    contre la guigne
    agitant tous les moulinets
    de sa langue mieux calibrée
    qu'un fusil sur le pas de tir
    arme, pour sauver son empire
    une levée de boucliers

    Elle déploie
    son Quant-à-Soi
    quand les appétits médullaires
    viennent perturber l'ordinaire
    ordonnance de son corral
    - pis que malaise puerpéral !
    et lui gâchent le scapulaire

    Elle devance
    les connivences
    les velléités de complot
    dit le vrai pour prêcher le faux
    et réfute d'un "nananère"
    méééévouicheles aspirations libertaires
    pour leurs fantasques idéaux

    Elle se drape
    de pied en cap
    en virginale autorité
    avec la grande et son puîné
    tenus de flanquer sa posture
    quel que soit le tapis d'ordures
    d'où s'élève sa dignité

    Anathème des aléas
    Souveraine maestria
    Elle professe l'ingérence
    se targue de toute évidence
    et, prétextant de son bon droit
    propage ses crises de foi
    L'Hypocrite !
    que rêve ni doute n'habitent

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • edouard37 - opéra

     

    monnaie athénienne

    Tout dépensé
    me voilà riche
    d’une Autre Terre en friche

    Dire le jeu que c’est que ce
    rire à se dépenser le Je ;
    s’émettre
    (un cri de fleur à la fenêtre ?)
    en jurant ses Grands Yeux
    vent debout sous l’essieu
    du lent chariot qui vient de naître
    et passe, sans chevaux ni maître
    au feu

    Avoir pour seul enfer « j’ai mieux »
    (ah, l’écritoire laborieux !)
    et comme paradis sur terre
    d’obtenir un Non-Lieu
    d’en être le dépositaire
    d’y former quelques vœux
    si gourmands que goûteux
    puis, chacun d’eux les satisfaire
    en creux

    Valeur ajoutée, ton regard
    qui m’invente un nom tous les jours

    Il connaît tous mes noms de foire
    à les pendre au fond de la cour

    Dans la signature, une fronde
    envoie tournoyer dans les airs
    vers les fronts géants de ce monde
    au prix de l’âme et de la chair
    une volée féconde :
    les fruits de l’Autre Terre abondent !

    « Touchez ma bosse, mon feigneur »
    (Il est dehors… avec son chien)
    « Nous l’allons montrer : tout haleur… »
    (Il a dépensé fontainien)
    « Ah, c’est pas tout ça ; ’faut qu’ j’y aille »
    (Kessila dans l’ nœil, une paille ?)

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi #128